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Avec la retraite sportive d’Excalibur dela Tour Vidal*GFE, une boucle se ferme et de nouveaux chapitres s’ouvrent

Excalibur
Elevage vendredi 22 décembre 2023 Mélina Massias

Avec Excalibur dela Tour Vidal, le Groupe france élevage (GFE) a goûté aux joies du très haut niveau et a noué une relation de confiance avec Pénélope Leprevost. À l’aube de ses quatorze ans, le gris va se concentrer entièrement à la reproduction, comme cela a toujours été prévu. Dans le même temps, la relève continue de se préparer, notamment sous les selles de Pénélope Leprevost et… sa fille, Eden Leprevost Blin-Lebreton. Alors que la championne olympique de Rio reprendra le chemin des concours avec Candy de Nantuel dès le printemps prochain, Eden, elle, va assurer la formation d’Helios d’Helby, qu’elle monte depuis le début de l’année, et de Jagger de Marigny, fraîchement arrivé au sein de son piquet de chevaux. Après le recrutement des stars Chaplin et Cinsey, Brice Elvezi, Directeur général du GFE annonce également l’arrivée de Kabri du Marais au sein du catalogue 2024. 

La boucle est bouclée pour le sportif Excalibur dela Tour Vidal*GFE (Ugano Sitte x Ogano Sitte). Le puissant gris à l’immense talent tire un trait sur sa carrière sportive. À l’aube de ses quatorze ans, le fleuron de l’élevage de Paule et Jean-Louis Bourdy Dubois, qui ont également fait naître un certain Mylord Carthago, va se concentrer sur ses devoirs d’étalon, afin de répondre à une demande grandissante de la part des éleveuses et éleveurs. Propriété du Groupe France Elevage (GFE), de ses naisseurs et de Pénélope Leprevost depuis ses cinq ans, le fils d’Ugano Sitte aura foulé les plus belles pistes du monde, participant à plusieurs Coupes des nations CSIO 5* et autres Grands Prix 5*, ainsi qu’aux championnats d’Europe Séniors de Riesenbeck avec Pénélope Leprevost, avant de briller une dernière saison aux rênes de Ramatou Ouedraogo. Avec celle qui restera sa dernière cavalière de concours, le SBS aura disputé les Européens Jeunes cavaliers de Gorla Minore l’été dernier, et ajouté plusieurs classements à son palmarès, dont une neuvième et une huitième place dans les épreuves reines des CSI 3* de Saint Tropez et San Giovanni en octobre. 

Avec Ramatou Ouedraogo, Excalibur dela Tour Vidal a disputé son deuxième championnat d'Europe cet été. © Sportfot

“Nous avons acheté Excalibur, en copropriété avec son naisseur et Pénélope, au milieu de son année de cinq ans. Il a été le premier cheval du GFE à atteindre le très haut niveau de manière durable. Après l’avoir proposé deux saisons en frais aux éleveurs, nous avons toujours privilégié le sport avec lui. Son éleveur a répété plusieurs fois le même croisement, afin d’en obtenir la quintessence et Excalibur a démontré, dès son plus jeune âge, son aptitude hors norme”, entame Brice Elvezi, Directeur général du GFE. Après les championnats d’Europe de Riesenbeck, Excalibur nous a montré quelques signes et nous l'avons écouté avec une transition progressive. Il a croisé la route de Ramatou et cela a tout de suite bien marché entre eux.” 

Après une dernière saison de concours sous la selle de la talentueuse Ramatou Ouedraogo, le fils d'Ugano Sitte va se consacrer à la reproduction à partir de 2024. © Sportfot

Entre 2016 et 2023, Excalibur a engendré un peu plus de quatre-vingts poulains. Si sa production reste encore limitée, elle n’a pas manqué de se faire remarquer par ses qualités. Qu’il s’agisse de la jeune L’Histoire Dexcalibur, dont les premiers sauts ont épaté son naisseur, Aistis Vitkauskas, l’étalon Hokkaïdo de Menjo*GFE, Impériale, Ibry du Figuier, Izi du Rouet ou encore Holywood M’Aurea, qualifiés pour les finales bellifontaines à quatre et/ou cinq ans, tous semblent avoir hérité des qualités de leur géniteur. De fait, la logique voulait que l’étalon soit rendu accessible au plus grand nombre dès 2024. 



“La production d’Excalibur est qualiteuse, nous n’avons aucun doute là-dessus. Cela faisait un moment que nous avions quelques gentilles pressions, tant en interne que de l’extérieur et de l’étranger, pour proposer la semence d’Excalibur aux éleveurs. Le projet a toujours été de le conserver, afin qu’il représente les intérêts du GFE au niveau international, qu’il devienne en quelque sorte notre ambassadeur, avant qu’il se consacre à son rôle de reproducteur. Notre ADN, notre métier, reste axé sur l’élevage. L’élevage passe par le sport, mais il est important de garder cela à l’esprit pour ne pas se faire happer par les lumières du haut niveau. Beaucoup d’éleveurs étaient intéressés pour utiliser Excalibur. Nous nous payions le luxe de dire ‘non, on ne peut pas’, mais dire non à un client aujourd'hui n’est pas facile. Notre volonté est toujours de proposer le meilleur service et le meilleur accompagnement possible. Jusqu’à maintenant, la semence congelée que nous avions d’Excalibur n’était pas suffisamment bonne et trop limitée en quantité. Pour ces raisons, il était réservé aux actionnaires du GFE et chaque année, il y avait quelques poulains d'Excalibur qui naissaient. Il vient d’arriver à la congélation, où nous allons tester à nouveau sa semence, afin de pouvoir le proposer la saison prochaine en frais, réfrigéré et peut-être également en congelé”, développe Brice Elvezi. “Excalibur sera stationné à l’élevage du Rouet, où il va rejoindre son copain d’écurie Up To You. Il sera également accompagné d’un jeune étalon de trois ans par Comme Il Faut.” 

Avec Pénélope Leprevost, le SBS a fait ses preuves au plus haut niveau. © Dirk Caremans / Hippo Foto

De son protégé, le brillant et passionnant Jean-Louis Bourdy Dubois a toujours dit qu’il représentait “une intéressante synthèse” de ce qu’il cherchait à produire. Dans l’esprit de l’éleveur vichyssois, le Graal a toujours été l’excellence, qu’il a frôlé d’abord avec Mylord Carthago, puis avec Excalibur dela Tour Vidal, qui pourrait peut-être suivre les traces de son aîné à l’élevage. “Excalibur est extrêmement respectueux et il semble vraiment transmettre cette qualité à sa production. C’est le point commun que j’ai, pour l’instant, constaté parmi tous ses descendants. Tout le monde semble unanime ; tous les Excalibur ont une qualité intrinsèque indéniable à l’obstacle”, loue le Directeur général du GFE. Comme son père, Hokkaïdo de Menjo a hérité de ce très grand respect des barres. “Hokkaïdo a eu une saison de six ans allégée, en raison d’un incident survenu en début de saison. Son cavalier, Corentin Derouet, a pris le temps de lui redonner confiance et il est en pleine forme. Il ressaute de très belle manière et nous sommes plein de rêves et d’espoirs pour l’avenir”, glisse Brice Elvezi. 

Hokkaïdo de Menjo*GFE est l'un des produits d'Excalibur les plus remarqués sur le circuit jeunes chevaux. © Mélina Massias

Après six ans d’attente pour ses fans, Excalibur va donc fermer définitivement sa parenthèse sportive pour écrire un nouveau chapitre de son histoire. Doté d’un modèle assez important, et décrit comme une “force de la nature” par son étalonnier, le gris semble transmettre ces caractéristiques physiques. “L’idéal pour Excalibur est de ne pas aller dans les extrêmes en ce qui concerne la jumenterie qu’on lui confie”, conseille Brice Elvezi. “Il peut avoir tendance à produire des chevaux assez volumineux, parfois un peu lourds. Pourtant, j’ai quelques exemples en tête de quelques-uns de ses produits dans ce morphotype-là. Finalement, à partir du moment où ils se mettent à sauter, ils deviennent légers parce qu’ils ont une qualité et un attitude vis-à-vis de l’obstacle qui sont assez rares. Je pense qu’il ne faut pas trop s’éloigner du sang, mais le choix d’Excalibur s’impose avant tout pour sa qualité de saut, sa technique, sa mentalité, son respect et sa volonté. Il a beaucoup, beaucoup de points forts.”



D’Excalibur à Candy, Helios et Jagger…

Excalibur dela Tour Vidal a également été le point de départ d’une solide collaboration entre la famille Leprevost et le GFE. Si le gris a changé d’écurie en début d’année dernière, le partenariat entre la championne française et le syndicat d’étalonnage ne s’est pas arrêté là. “Après Excalibur, notre coopération avec Pénélope s’est étendue à Candy de Nantuel (Luidam x Diamant de Semilly), qui a réalisé sa meilleure saison sportive cette année. Il bénéficie d’un indice supérieur à 160 et est l’un des meilleurs étalons performeurs de sa génération. Candy a réalisé de super performances ces derniers mois. Il a notamment remporté deux épreuves à 1,50m comptant pour le classement mondial et s’est classé deuxième d’un Grand Prix à 1,55m, en plus d’autres places d’honneur. Au CSI de Saint-Lô, en août, Candy s’est donné un coup au niveau du pied, alors qu’il était sans-faute dans la première épreuve qualificative du CSI 3*. Nous avons pris le temps de soigner son œdème et avons décidé de l'emmener à la congélation pendant deux mois. Il vient de rejoindre les écuries de Corentin Derouet, pour profiter de l’espace de thalassothérapie que gère sa compagne, Aurélie, pendant quelques semaines. Les journées de Candy se résument à marcher dans l’eau et galoper sur la plage. Cela lui permet de prendre quelques vacances et de se vider la tête avant de reprendre la compétition en 2024. Candy et Pénélope forment désormais un véritable couple et tous deux passent, chaque année, de nouveaux caps”, apprécie Brice Elvezi. 

Tout va bien pour Candy de Nantuel*GFE, qui reviendra à la compétition dès 2024. © Sportfot

Absent des terrains de concours depuis août, Candy de Nantuel*GFE ne cesse de susciter l’intérêt. Avec près de mille quatre cents poulains enregistrés au SIRE, l’alezan a figuré parmi les meilleurs pères de jeunes chevaux cette année lors de la Grande Semaine de Fontainebleau. À l’inverse d’Excalibur, le fils de Luidam semble convenir à des juments ayant du cadre et de la taille. Le Directeur général du GFE souligne que le croisement avec des filles de Kannan fonctionne très bien. “Nous avons également vu, via Itoki de Riverland, que le croisement entre Candy et une fille d’Action Breaker, qui était un très grand cheval, fonctionne également bien. Et nous ne sommes qu’au début des générations de Candy. Le meilleur reste à venir avec lui”, complète-t-il.

En plus de celle qu’il accorde de longue date à Pénélope Leprevost, le GFE a renouvelé sa confiance à sa fille, Eden Leprevost-Blin Lebreton. La jeune et talentueuse amazone, qui s’est déjà vu confier Helios d’Helby*GFE (Cornet Obolensky, né Windows van het Costersveld x Carthago) l’an dernier, a récemment accueilli Jagger de Marigny*GFE (Quabri de l'Isle x Controe). “Dans la continuité de notre travail avec Pénélope, sa fille, Eden, a récupéré Helios d’Helby l’an dernier. Ils vont commencer le circuit des sept ans en 2024. Eden vient également de prendre les rênes de Jagger de Marigny, qui est issu du même croisement et de la même souche que la Paille de le Roque, lauréate de la finale de la Coupe du monde de Las Vegas avec Steve Guerdat en 2015. Jagger était deuxième et vice-champion de France des étalons à deux ans, puis a de nouveau terminé parmi les meilleurs du testage à trois ans. Eden nous a rapidement dit qu’elle trouverait le temps nécessaire pour s’occuper de Jagger, qu’elle semble vraiment apprécier”, se réjouit Brice Elvezi. "Il vient juste d'arriver, au même titre que Joker d’Euskadi chez Valentin Besnard, Jet des Forets chez Hugo Paris et Black Jack Dk chez Corentin Derouet. Ils ont été préservés à quatre ans afin de leur laisser du temps et ils vont véritablement débuter le sport à cinq ans. Chaque fin d'année, Arnaud Evain, Président du GFE, et lui rendent visite à leurs jeunes chevaux. “Pour nous, c’est la meilleure journée de l’année, c’est un peu Noël avant l’heure ! Cela nous permet de nous projeter et de rêver à la suite. Nous sommes ravis de ce que nos jeunes chevaux nous ont montré pour l’avenir. Ce n’est pas toujours comme cela, mais je pense que nous avons vraiment une génération de quatre ans qui prennent cinq ans exceptionnelle. J’ai tendance à dire qu’il s’agit de la génération dorée”, relève-t-il avec le sourire. “Nous n’en sommes qu’au début, mais c’est ça, notre métier : mêler la passion et le rêve de trouver et construire un projet d’élevage et sportif qui soit cohérent. Cela prend bonne tournure !”

Associée à Helios d'Helby*GFE depuis cette année, Eden Leprevost Blin-Lebreton a récemment accueilli une autre jeune monture pleine de promesses. © Pixels Events Fils de Quabri de l'Isle, Jagger de Marigny va poursuivre sa route sous la selle de la jeune amazone en 2024 pour la saison des cinq ans. © Mélina Massias



… à Kabri du Marais

Si Joker, Black Jack et Jagger concentrent nombre d’espoirs des équipes du GFE pour l’avenir, Kabri du Marais (Mylord Carthago x Kannan) aussi ! Du haut de ses trois ans, le gris vient enrichir les rangs du syndicat d’étalonnage et s’intègre dans l’offre solidarité. Ce fils de… Mylord Carthago prendra peut-être la relève d’Excalibur dela Tour Vidal d’ici quelques années. “Kabri du Marais est un cheval que nous avons acheté petit poulain. Il fait partie des premiers achetés à cet âge. Depuis nous avons véritablement développer un programme d’élevage, avec cinquante poulains par an”, narre Brice Elvezi. “Kabri est donc le premier à confirmer. Il a été approuvé à deux deux, puis nous l’avons laissé tranquille et il a confirmé son approbation la semaine dernière lors du testage à Saint-Lô. Il a terminé parmi les étalons Très prometteurs. Avant tout, Kabri est une belle histoire. Il est né chez Rémi Mesnil. Les Mesnil forment une grande famille d’éleveurs de La Manche bien connue. Rémi élève désormais avec sa fille, Emilie.” 

Kabri du Marais est un petit-fils de l’excellente Perle du Marais, créditée d’un ISO 165 en 2014 après avoir évolué jusqu’en Grands Prix 4* sous la selle de Julien Mesnil. Vendue aux Etats-Unis et montée par le Chilien Jorge Matte Capdevila pour la fin de sa carrière, la Selle Français Originel a laissé six descendants à l’élevage. Ses filles ont rapidement pris le relais à l’élevage et permettent aujourd’hui à cette souche de revenir sous le feu des projecteurs. “Lorsque l’on s’intéresse à sa famille maternelle, on s’aperçoit qu’elle revient en force en ce moment. C’est ce que l’on pourrait appeler une souche montante. La mère de Kabri a sept ans et a été vendue en Espagne. Elle a participé à la finale des cinq ans et a fait quatre poulains par transfert d’embryons avant de partir. Le frère de sa mère, Elios du Marais, a obtenu un ISO 146 cette saison avec Jérôme Hurel, et d’autres poulains issus de cette souche ont réalisé de belles performances ces deux dernières années. J’ai vraiment le sentiment que cette souche revient sur le devant de la scène.”, souligne Brice Elvezi. 

Grand-mère du jeune Kabri du Marais, la toute bonne Perle du Marais a évolué jusqu'à 1,60m avec Julien Mesnil. © Sportfot

Et de reprendre : “Kabri est regroupe les sangs de Mylord, Kannan, Lamm de Fétan et Diamant de Semilly. À première vue, on peut se demander où se trouve le sang dans ce croisement. Mais Perle était une jument qui en avait énormément et elle l’a transmis à ses descendants. Cette souche est dure au mal. Kabri toise 1,67m et est assez complet. Il est bâti comme un père et ne manque assurément pas de sang. Kabri vient également d’une famille d’éleveurs emblématique. Nous avons parfois tendance à dire que ces profils d’éleveurs disparaissent. Nous sommes donc d’autant plus heureux de travailler avec eux et de continuer à valoriser leur production.” 

Désormais, et comme ses aînés avant lui, Kabri du Marais sera accompagné afin de développer au mieux sa carrière sportive et surtout de reproducteur.

Photo à la Une : Pénélope Leprevost et Excalibur dela Tour Vidal*GFE, ici aux Européens de Riesenbeck en 2021. © Dirk Caremans / Hippo Foto