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Alain Jufer, la fidélité paie.

Interviews mercredi 7 janvier 2015
Alain Jufer, la fidélité paie. A Genève, Alain Jufer aura fait plaisir à son public … mais son public était aussi heureux pour lui. A 36 ans, ce cavalier discret est sorti du bois en véritable apothéose d'une magnifique saison. Installé depuis 10 ans chez Gian-Batistta Lutta, professionnel reconnu mais tout aussi discret que son cavalier, l'homme a néanmoins découvert un nombre de chevaux impressionnant. Ami et partenaire du regretté Hubert Bourdy, ce marchand suisse a vu passer par chez lui des chevaux comme Qerly Chin, Chatwin, Indigo X, Rufus ou encore Jalisca Solier alors que plus récemment, Alain Jufer a accueilli sous sa selle, à Lossy, Quorida de Treho ou encore Nino des Buissonnets. Aujourd'hui, c'est grâce à Wiveau L qu'Alain Jufer sort de l'ombre. Quels ont été vos premiers contacts avec les chevaux ? Alain Jufer : « Je suis né dans une famille d'éleveurs. J'ai donc toujours été au contact des chevaux dès la poussette que ce soit par mes parents, mes grands-parents ou les amis qui m'entouraient. Ils élevaient des chevaux d'obstacles mais en tant qu'amateurs. On essayait de construire un peu des chevaux pour nous dans le but de faire un peu de commerce. Nous n'avions pas de manège, ni de carrière. On les travaillait dans les prairies. C'est comme ça que l'on a commencé. J'ai débuté avec les chevaux de l'élevage et mes parents m'emmenaient régulièrement chez une cavalière de dressage qui faisait un peu de saut également. J'ai fait ça quelques années puis mes parents m'ont ensuite conduit chez Roger Bourquard qui était également le premier entraineur de Steve Guerdat. C'est là que nous avons commencé à faire un peu les concours ensemble, notre licence ensemble, les juniors puis un peu les jeunes cavaliers avant que nos chemins ne se séparent puisque Steve est parti chez Jan Tops alors que moi, je suis parti chez la famille Hauri où je suis resté quatre ans. Je suis ensuite parti un mois et demi en stage chez Ludger Beerbaum puis un mois et demi chez Maria Gretzer en Suède. Après, je suis rentré à la maison et je me suis dit que maintenant que j'avais un peu d'expérience, avec l'élevage que nous avions, j'allais faire mon petit truc à moi. Durant trois mois, j'ai essayé de trouver un peu de travail dans les chevaux à gauche, à droite mais ça n'allait pas. Ce n'est pas que c'était trop difficile mais je n'arrivais pas à boucler les fins de mois. Il aurait fallu que je couple avec un job à côté alors que j'avais envie de rester dans le sport, pas seulement avoir un boulot et de temps en temps aller au concours. Ca ne me suffisait pas, il fallait que je fasse du concours hippique tous les week-ends. Le dernier jour du troisième mois, Pius Schwizer m'a téléphoné. Je le connaissais bien, je m'étais déjà entrainé chez lui lorsque j'étais chez Hauri et il m'a dit « Tu fais quoi ? » « Bah, écoute, je suis à la maison, je tourne un peu en rond. C'est bien mais ça ne me plait pas. Je cherche quelque chose. » Il me répond « Armin Uebelhard cherche un cavalier, il faut que tu viennes tout de suite. » Je me suis dit « Allez, on y va! » Le lendemain matin, j'étais chez lui et j'ai fait deux ans chez Pius en étant engagé par Armin Uebelhard. C'était super. Je pense que c'est là où j'ai appris le plus. Chez Hauri, je me suis un peu décrassé mais chez Pius, j'ai vraiment perfectionné le sport de haut niveau même si je n'en faisais pas beaucoup. J'ai vu comment on entrainait, comment on préparait les chevaux pour aller au concours et tout ça. Après, j'ai eu un coup de téléphone de Monsieur Lutta qui m'a dit qu'il cherchait un cavalier et qui voulait que l'on se rencontre et j'ai tout de suite changé. Radja d'Artemis (Diamant de Sémilly x Galoubet A), l'un des espoirs du cavalier suisse. Au départ, j'avais beaucoup de soucis vis-à-vis de Pius car je m'entendais très bien avec lui et il m'a tellement appris puis je n'avais pas trop envie de partir car je ne connaissais pas trop Monsieur Lutta. Je savais que c'était un commerçant mais ça s'arrêtait là. Je suis venu ici, il m'a fait monter des bons chevaux durant une journée et nous avons convenu comment nous pourrions travailler et comment nous allions faire du concours ! Au premier janvier, cela fait dix ans que je suis là. Voilà, ma carrière même si avant de me lancer dans l'équitation, mes parents voulaient absolument que j'ai un métier et moi, je n'étais pas du tout intéressé. Je voulais bien aller à l'école une fois de temps en temps mais voilà. Néanmoins, les autos me plaisaient, j'ai toujours bien aimé la course automobile puis je ne voulais pas faire d'apprentissage dans les chevaux car on me l'avait déconseillé en me disant que ce n'était pas suffisant et que j'allais juste brosser des chevaux alors je n'avais pas envie de faire ça, je préférais monter un peu le soir en rentrant et aller le week-end au concours. J'ai donc opté pour un apprentissage de mécanicien automobile. J'ai fait cinq ans et après je suis parti chez les Hauri. Maintenant, je bricole un peu mais on ne peut pas vraiment dire que cela me serve beaucoup aujourd'hui. J'aime toujours bien une belle voiture, je me fais plaisir avec ma voiture ou nous allons parfois nous amuser en moto avec Steve Guerdat sur un circuit lorsque nous avons le temps … mais nous n'avons pas beaucoup le temps. Même étant Suisse, je suis beaucoup plus à l'aise en moto que sur des skis! »