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A la découverte d'Apardi.

Interviews mercredi 29 mars 2017
Apardi, la force et l'énergie. Apardi & Daniel Bluman

L'étalon KWPN Apardi (Corland x Kannan), propre frère de VDL Bacardi (vice-champion du monde des 7 ans avec Jos Lansink), évolue au plus haut niveau sans être très médiatique. Troisième de l'étape du Global Champion's Tour de Chantilly, Apardi fut exporté très jeune en Colombie avant de revenir en Europe sous la selle de Daniel Blumann du haut de son mètre septante-cinq.

« Apardi a été acheté à 3 ans par des amis, Ricardo et Alberto Simhon. Ils l'ont acquis chez VDL et l'ont importé directement en Colombie. C'était le fils le plus âgé de sa mère. Mes amis ont eu beaucoup de chance car à cette époque, l'éleveur n'avait encore aucune idée de la qualité de la reproduction de sa jument. Après les Jeux Olympiques de Londres, mes amis m'ont contacté car ils voulaient que je monte le cheval et ils me l'ont envoyé en Floride. »

Quand on vous a dit qu'il y avait un top cheval en Colombie, vous étiez surpris ?

Daniel Blumann : « A ce moment-là, je ne pensais pas qu'il s'agissait d'un top cheval honnêtement. On m'avait dit que le cheval était sympa et qu'il était bon mais cela n'a rien avoir avec le cheval que l'on connaît aujourd'hui. C'est un cheval qui avait de grosses capacités mais il y avait d'autres problèmes car il n'avait pas eu le meilleur depuis ses débuts au niveau du travail. Dès que j'ai commencé à le monter, je me suis rendu compte qu'il avait un gros potentiel mais avec beaucoup de caractère. Cela a tout de suite bien marché. Il a directement remporté le championnat des 8 ans en Floride et quelques belles épreuves. »

Physiquement, c'est un cheval très différent de Sancha, votre ancienne jument de tête.

D.B. : « C'est certain que ce sont deux chevaux complètement différents qui sont tous les deux bons dans leur manière de faire. En tant que cavalier, j'aime monter des chevaux très respectueux. Pour moi, c'est la priorité numéro un. Je peux travailler avec d'autres défauts que ce soit au niveau du dressage, des moyens… il y a des choses que l'on peut faire évoluer mais la qualité, c'est non négociable. Je veux des chevaux qui ne veulent pas toucher les barres. Lui, il fait partie de ces chevaux-là. Il ne veut jamais toucher, il est vraiment très très prudent. Je monte des chevaux avec des personnalités différentes … mais ils ont tous ce respect en commun. Vous devez les connaître et voir la manière dont ils veulent être montés mais le travail est plus facile car vous n'avez qu'à les mettre devant les obstacles. Sancha LS est probablement l'une des meilleures juments au monde qui aura su grandir avec un jeune cavalier comme moi mais j'ai de très grands espoirs dans Apardi. Je pense qu'il va remporter de très grandes épreuves dans les deux prochaines années. Il n'est pas encore prêt actuellement mais cela va arriver. »

Vous avez déjà fait quelques bons résultats cette année avec peut-être une seule déception aux Jeux Olympiques ?

D.B. : « Oui, nous avons fait quelques très bons résultats cette année mais je crois que les Jeux Olympiques sont arrivés trop tôt par rapport à la manière dont nous avançons. Nous avons commencé à nous entraîner avec Tal Milstein en avril 2016. Les choses ont très bien évolué et le cheval a rapidement trouvé son meilleur niveau. En juillet, il est apparu que nous allions devoir faire les JO ensemble suite à une blessure de Sancha … mais nous n'avions pas le temps d'être prêts. Nous étions toujours en train d'apprendre à nous connaître et apprendre la méthode que Tal nous enseigne. Il pouvait sauter les épreuves, ce n'était pas un problème mais nous n'étions pas prêts en tant que combinaison dans le programme que nous travaillions. C'est plus l'atmosphère qui importe que la hauteur des obstacles pour un cheval aussi sensible que lui. Je pense qu'il a senti la différence de l'enjeu et l'atmosphère qui régnait. Maintenant, il n'y a rien de mal fait. Le cheval est revenu en pleine forme et avec une solide expérience dans ses bagages qui va nous permettre de continuer à progresser. Grâce à cela, j'espère que nous pourrons être compétitifs dans les prochains mois. Je pense que vous apprenez autant voire encore plus des mauvaises expériences que des bonnes. Il n'y a rien de mieux pour apprendre que quand les choses ne se passent pas comme vous l'espérez. J'ai appris beaucoup de nos résultats à Rio qui étaient très décevants par rapport à ce que nous espérions. Nous avons fait une réunion après les jeux avec l'équipe et avec Tal Milstein pour voir la manière dont nous allions procéder.
Je pense qu'Apardi se sent bien et que j'ai une véritable connexion avec Apardi. Dès que Tal a vu le cheval il y a 4 ans, il l'a tout de suite adoré. Il a toujours été intéressé dans le cheval et le cheval a eu une très bonne réaction depuis que Tal l'entraîné. Ne pas avoir eu Tal à Rio et ne pas avoir préparé Rio comme véritable objectif était décevant puisque notre première idée était de prendre Sancha qui était prête et avait l'expérience des championnats… mais une légère blessure en a décidé autrement. »

Daniel Bluman & Apardi avec leur entraineur, Tal Milstein.

Avec Apardi, vous avez un étalon qui fait la reproduction. Vous êtes vous-même intéressé dans l'élevage ?

D.B. : « Oui, beaucoup. J'aime regarder les origines des chevaux évoluant dans le sport et j'étudie beaucoup pour voir ce que j'aime et ce que je n'aime pas. J'ai beaucoup d'intérêt dans l'élevage et je crois beaucoup dans sa future production car il a la force, il a la mentalité, le respect et tout cela avec une lignée reconnue puisque sa mère a donné trois chevaux de Grand Prix. En plus, il réagit très bien à la reproduction. Il y a des chevaux qui ont du mal à allier le sport et l'élevage mais ce n'est pas son cas. Il saute toujours bien et il est même plus relax quand il fait la saillie. Il est heureux. »

Vous avez cherché des produits apparentés ?

D.B. : « Oui, tout à fait. Je me suis beaucoup renseigné et j'ai acheté une de ses s?urs par Indoctro. C'est une très belle jument. J'ai regardé pour d'autres de ses s?urs et nous comptons bien acheter chaque année beaucoup de ses poulains en faisant très attention aux lignées maternelles. »