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A Beervelde, Ludo Philippaerts n'a pas dit son dernier mot.

Reportages vendredi 5 août 2011
CSI*** Beervelde
Grand Prix

Très chic concours organisé dans la banlieue de Gand, le CSI*** de Beervelde aura accueilli, gratuitement, un public nombreux massé le long des lices en bois qui entouraient cette piste originale avec le milieu en sable alors que les contours étaient en herbe. Une seule chose peut sembler étonnante pour ce CSI*** d'envergure : la dotation du Grand Prix qui n'était que de 25.000 euros alors que les épreuves majeures de vendredi et du samedi étaient quant à elle dotées de 23.000 euros. Avec une différence de dotation entre ces épreuves si infime, les cavaliers devaient-ils préserver leur monture en vue du dimanche ?

Ils n'étaient cependant pas moins de 52 cavaliers à s'élancer sur un parcours très délicat où beaucoup se seront fait piéger sur des détails qui ont parfois coûté très cher. Certains seront sortis de piste avec des scores assez lourds alors qu'ils semblaient avoir le sans faute au bout des doigts. Le chef de piste, Lucien Sommers, avait monté une piste sinueuse comme il les aime allant jusqu'à jouer avec les pots de fleurs incrustés dans la piste pour briser les lignes et obliger les cavaliers à prendre des options acrobatiques zigzaguant bien souvent pour aborder le double placé en avant dernière position.

Ce sera le cas du jeune Hunter's Scendix (Stakkato) qui, à 8 ans, aura une nouvelle fois impressionné mais Brecht Bille se fera piéger sur la sortie du double avant de doubler la mise sur l'ultime obstacle. Albert Zoer fera encore plus fort en renversant 3 des 4 derniers efforts du parcours avec Uruguay (Nairobi), pas de chance.

Membre de l'équipe en or aux championnats d'Europe jeunes cavaliers, Victor Kumps et Sandor de la Pomme (Vigo d'Arsouilles et l'internationale Vodka Orange de Muze, propre s?ur de Bamako de Muze) se fait piéger sur l'entrée du double ainsi que sur l'oxer Mercedes, ultime obstacle du parcours en ajoutant un point de dépassement de temps.

Sven van Dijck et Vici R (Darco) attaquera avec vigueur le double pour en exploser la sortie où fautera également Tom Martens avec Veihaiwej (Andiamo). Même faute pour la cavalière des Bermudes, Jillian Terceira avec la jument des écuries T&L, Bernadien van Westuur (Toulon) qui aura monté un très joli tour. De son côté, Rik Hemeryck voulait profiter de Beervelde pour remettre en confiance Challenge vd Begijnakker (Chellano) mais c'était sans compter sur une faute sur l'entrée de ce satané double. Le double aura été le véritable juge de paix du parcours, mais cela n'aura pas empêché certains cavaliers de se faire piéger ailleurs. Yves Vanderhasselt aura tout donné sur tout le long du parcours mais il n'aura pas pu éviter le vertical 10 aux couleurs De Mol placé juste avant l'abord de la dernière ligne avec le particulier Alvaceno (Alvarez). Pour ses débuts à ce niveau, Diablesse de Muze (Baloubet du Rouet) n'aura pas déçu avec une faute en fin de tour sous la selle de Joe Clee. Delphine Goemaere aura une nouvelle fois réalisé un bon Grand Prix avec une seule petite faute de Rexar du Houssoit (Ksar Sitte) sur la spa aux couleurs Euphony. De son côté, Maurice van Roosbroeck se fera piéger sur la sortie du triple avec Dylano (Cento Lano). Avant dernier à s'élancer, Gilles Detry avait tout en main pour rejoindre le barrage avec Catwalk Capone (Upsilon vd Heffinck) lorsque le dernier obstacle s'effondre, dommage. Et que dire pour les 3 cavaliers qui auront réussi un parcours sans fautes mais en se faisant piéger par le chronomètre ? Dommage pour l'expérimenté cavalier allemand, Félix Hassmann et Horse Gym's Lianos (Landstreicher) mais quelle belle performance pour Hendrik Denutte et son styliste Castor vd Kranenburg (Kimball) ainsi que pour Lisa De Ridder et sa fantastique petit Cortez (Quick Star), deux jeunes BWP de 9 ans. Ils seront donc 7 à en découdre au chronomètre pour la victoire. Kristof Cleeren sera le premier à s'élancer avec Blue Boy van Berckenbroeck (Poor Boy) mais c'est aussi le premier à se faire piéger dès le premier obstacle de ce barrage, l'oxer n°3 placé quelque peu dans l'ombre. Jan Vinckier doit réaliser le sans faute mais ses espoirs s'envolent également dès le premier obstacle et Ursela (Andiamo) doublera la mise sur le 3 ème obstacle. Daniel Deusser est un client sérieux et le jeune Allemand ne se fera pas piéger sur le premier obstacle. Il soignera ses courbes avec Cabreado SE Z (Canabis Z) et signe le premier sans faute d'emblée très rapide en 48''78. « Je ne connaissais pas du tout ce concours. Je pensais aller à La Corogne mais c'était difficile de s'organiser pour les transports alors qu'Edwina Alexander partait à San Patrignano et finalement, vu que j'emmenais de jeunes chevaux avant les deux semaines de concours à la maison, un trois étoiles semblait plus opportun mais maintenant que j'ai vu ce concours, je pense que je réfléchirai à deux fois avant de partir plus loin. Lors du barrage, j'ai pris une mauvaise option. J'ai décidé de tourner à gauche après la spa pour avoir un tracé plus fluide mais l'autre option s'est avérée plus rapide, tout simplement." Après s'être employé lors du tour initial pour réussir à ramener Kassini'Jac (Cassini II) sans faute, Ludo Philippaerts démarre sur les chapeaux de roue et le puissant alezan en est tout revigoré, pour boucler un tour sans faute sans sourciller en 46''45, nouveau temps de référence.

Bjorn Nagel, qui a récupéré depuis quelques semaines les chevaux de Mileworld Limited, montés auparavant par Katarina Offel puis dernièrement par Sergio Alvarez Moya, s'élance avec La Bomba (Loritz). Mais sur le 3 ème obstacle, la barre tombe, tout est fini.

Champion d'Europe jeunes cavaliers en titre, Nicola Philippaerts défie son père bien installé sur le trône. En compagnie de Walestro vh Bloemenhof (Palestro vh Begijnakker), il attaque mais ne peut éviter une faute sur l'avant dernier obstacle, vestige de l'entrée du double, dommage. Dernier à s'élancer, avec le brassard de meilleur cavalier du concours, Trevor Coyle est en pleine confiance avec une Jubilée d'Ouilly (Palestro II) qui semble prête à faire son retour au haut niveau. Vainqueur de l'épreuve majeure vendredi devant son frère utérin, Kronos d'Ouilly, elle prenait de nouveau la 4 ème place de la grosse épreuve le lendemain et semble désormais en fin de période de rodage avec le cavalier irlandais… mais ce dernier reste néanmoins prudent et même s'il reste sans faute, échoue de près d'une seconde ! « Je m'en veux, je sais que j'aurais pu aller plus vite mais hier, nous avons fait une faute sur l'avant dernier obstacle et à Vichy, nous avions également manqué d'un peu de chance avec des fautes en toute fin de parcours … alors, oui, je n'ai pas tout donné. Je suis déçu car la jument est vraiment extraordinaire et aurait mérité d'avoir son nom au palmarès du concours. Pour ma part, je suis content, c'est un week-end formidable. Nous avons voulu prendre notre temps pour amener la jument vers son niveau en écoutant ce qu'elle voulait nous dire et là, je pense qu'elle nous dit qu'elle commence à aimer ça … et moi aussi ! François-Xavier et Alexandra Lebon ne m'ont jamais mis aucune pression et même lorsque ça n'allait pas, ils m'ont toujours dit de prendre mon temps. » C'est une période riche en émotion pour Ludo Philippaerts qui jongle entre son rôle de père et son rôle de cavalier. « C'est certain qu'il y a des choix à faire ! Je suis extrêmement motivé en tant que cavalier. Evidemment, c'est une période très riche en évènement. Rien que ce week-end a été formidable. Vendredi, j'ai pris l'avion pour aller voir Olivier monter sa première Super League et ce dimanche, en plus de ma victoire dans le Grand Prix, mon troisième fils a remporté 3 épreuves en poney. Il faut profiter de ces bons moments. Kassini a l'air de nouveau en pleine forme et je suis très content de remporter ce Grand Prix dans un des plus beaux concours belges avec un monde incroyable. »