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Sport mardi 20 avril 2010
La FEI précise qu'elle n'a rien contre McLain Ward, François Mathy sr sort de sa réserve habituelle
Après avoir écarté Sapphire de la finale de Coupe du monde alors que la jument belge était en tête, la FEI a tenu à rappeler qu'elle ne disposait actuellement d'aucune preuve de maltraitance sur cette jument ou de volonté de tricherie de la part de McLain Ward … mais que l’examen clinique a justifié la décision de retirer la jument de la compétition. "Nous n'accusons personne d'avoir sciemment voulu causer cette hypersensibilité, mais pour le bien-être de la jument, nous devions intervenir."

Une telle décision lors d’un tel évènement a et aura inévitablement des répercutions pour le cavalier américain, son entourage ainsi que notre sport tout entier.

Le public aimerait comprendre et doit pouvoir comprendre mais lui en laisse t’on la possibilité ?
D’un côté, trois vétérinaires de la FEI, dont on peut espérer imaginer les compétences pour les avoir affecté à cette finale, auraient ils pris une telle décision à la légère ? De l’autre, peut-on arrêter un cheval d’une compétition sur des doutes ? Cette décision laisse de toute façon la porte ouverte à de nombreuses discussions … même si plus rien ne permettra à McLain Ward de disputer cette finale.
La FEI a prélevé des échantillons de sang et d’urine de Sapphire et communiquera dès leur retour d’examen.

En Belgique, quelques heures avant le retour dans ses écuries de Sapphire, François Mathy senior, d’un naturel toujours très discret, est sorti de sa réserve habituelle. Grand marchand de chevaux, c’est lui qui avait repéré Safari van’t Merelnest avant de la vendre aux USA aux sponsors de McLain Ward qui l’on rebaptisée Sapphire.

« En tant que cavalier international belge, double médaillé olympique, plusieurs fois champion national, ayant représenté mon pays a plus de 60 coupes des Nations dans le monde, je tiens à exprimer mon écoeurement quant à la décision scandaleuse prise à l'égard de McLain Ward dans la finale de la coupe du monde de Genève 2010. J'ai assisté, sur place, au triste déroulement de cette grande injustice. Le jugement du contrôle vétérinaire fait sur cette jument ne se base sur aucune étude scientifique. Le même test dans les mêmes conditions avec les mêmes mauvaises intentions fait sur n'importe quel cheval aurait donné les mêmes résultats.
McLain Ward est actuellement un des meilleurs cavaliers de la planète. Il est particulièrement connu pour garder longtemps ses chevaux en très bonne santé et faisant d'excellentes performances. Un bon exemple, c'est cette jument GOLDIKA, 19 ans, vendue il y a 7 ans en fin de carrière et qui gagne toujours de belles épreuves internationales.
Sapphire, qui a 15 ans, est le cheval au monde qui a gagné le plus, la saison dernière, en sautant le moins de compétitions. Dans les épreuves disputées ces 3 dernières années, elle n’a fait que deux fois 8 points, tous les autres parcours ayant été sans faute ou rarement avec 4 points.
Cette grave décision prise dans un évènement si important avec une telle légèreté me fait penser que cela a été intensionnel et prémédité.
Si les cavaliers ne s'organisent pas ensemble pour arrêter des décisions et comportements irresponsables prises par la FEI, très vite, notre sport sera détruit. »
Sport mardi 20 avril 2010
Lettre ouverte de Léon Melchior s'interrogeant sur la non utilisation du test ADN !

Une situation incompréhensible et irresponsable

Des tests effectués au hasard par le laboratoire Van Haeringen, qui analyse chaque année l’ADN de 21 000 chevaux ont montré que, dans 4% des cas, l’ADN ne correspondait pas avec les papiers. Traduit en chiffres, ce résultat représente quelque 800 chevaux par an ! Un chiffre aussi stupéfiant qu’inquiétant si l’on considère que, en réalité, cela concerne bien plus que les 21 000 chevaux du test aléatoire. Au cours des dernières décennies, l’élevage a évolué et s’est énormément professionnalisé. Il en va de même pour le sport. Mais cette évolution ne peut tenir que tant que tous les maillons de la chaîne reposent sur des origines exactes.

Depuis sa fondation il y a plus de dix-huit ans, le Stud-book Zangersheide a toujours été partisan de cette garantie. Pour ses éleveurs et pour le sport, Zangersheide a mis en place des tests ADN obligatoires afin de garantir l’exactitude des papiers. Les chiffres publiés par le laboratoire Van Haeringen montrent que ce n’est pas du luxe.

Il n’est ni compréhensible ni responsable que Zangersheide soit à peu près seul à faire preuve de constance dans ce domaine. Car ce dont il s’agit, ici, c’est d’offrir le maximum de certitude – et n’est-ce pas ce que souhaite chaque éleveur ? Nous ne comprenons pas que les autres stud-books n’aient pas mis en place un système équivalent de test ADN obligatoire.

Il faut en outre noter que les stud-books jeunes, fondés récemment, tels que l’Oldenburger International, n’ont pas inscrit le test ADN à leur règlement, et que les stud-books classiques ou plus anciens préfèrent ignorer le problème. L’élevage de chevaux n’est plus circonscrit aux régions. Au contraire, c’est devenu une affaire mondiale pour laquelle il n’existe plus de frontières ; aujourd’hui, tous les éleveurs ont accès à de la semence en provenance du monde entier.

Les éleveurs ne sont pas près d’oublier l’affaire Lucky Boy xx, et la fraude commise avec sa semence. Aujourd’hui encore, le monde de l’élevage bruit de rumeurs de trafic de semence d’étalons approuvés. Des rumeurs qui commencent à devenir crédibles si l’on songe aux 4% d’erreurs cités plus haut. Les stud-books portent une part de responsabilité dans ce domaine. Dans la plupart des stud-books, le pouvoir de décision est entre les mains des membres. C’est pourquoi nous nous demandons comment il se fait que la décision de rendre les tests ADN obligatoires n’ait pas encore été prise.

Les éleveurs devraient demander tout haut pourquoi les tests ADN ne sont pas rendus obligatoires en général, afin de limiter autant que possible le risque de se retrouver avec un pedigree frauduleux.

Nous l’avons dit, les stud-books portent une grande part de responsabilité dans ce domaine et il est temps qu’ils l’assument. Un stud-book n’existe que grâce à ses éleveurs. Des éleveurs dont les intérêts seraient mieux servis par des tests ADN complets. Alors pourquoi attendre ?

L.N. Melchior