Notre site web utilise la publicite pour se financer. Soutenez nous en desactivant votre bloqueur de publicite. Merci !

Wiesbaden**** : Denis Lynch, 35 ans après Eddie Macken !

Reportages vendredi 28 mai 2010
CSI**** Wiesbaden
Riders Tour

Deuxième manche du Riders Tour après le Derby d'Hambourg qui avait lieu la semaine précédente, le Grand Prix de Wiesbaden était sans conteste plus classique mais pas moins mythique. Le cadre magnifique des jardins du château de Wiesbaden aura abrité en l'espace de quelques jours un concours de très haut niveau dans les trois disciplines olympiques soutenu par un public très nombreux. Au milieu des arbres centenaires où se sont installés quelques dizaines de perruches, 38 concurrents s'étaient retrouvés pour du grand sport. Du très beau sport !

Premier à s'élancer, Ludger Beerbaum annonce la couleur en signant d'emblée le premier sans faute avec l'étalon Chaman (Baloubet du Rouet). Une semaine seulement après avoir débuté sous la selle de sa propriétaire sud-africaine par une troisième place dans le Grand Prix de Linz, Monark (Diamant de Sémilly) prend part à ce Grand Prix sous la selle du coach de cette dernière, Pascal Levy. Le puissant alezan se jouera de toutes les difficultés avec une facilité déconcertante … mais ne pourra éviter un pied dans la rivière dans la dernière ligne.

Les deux élèves de Jos Lansink, qui avait finalement décidé de ne venir que coacher sans prendre part aux épreuves, Fukushima Daisuke et Cindy van der Straeten iront rejoindre Ludger Beerbaum.

Jeroen Dubbeldam pensait bien être également de la partie mais BMC van Grunsven Whisper (Querelle) se fera piéger par le chronomètre et ils ne seront pas les seuls puisque une nouvelle fois piégé par les ruades de son étalon Marc Houtzager (Opium VS), Frederico Fernandez (Zorro) ainsi que Sarah Nagel-Tornau, avec un Udarco impressionnant, connaîtront la même mésaventure.

Caroline Nicolas pourra avoir des regrets. Piégée d'emblée sur le n°2, elle poursuivra par un parcours de grande classe une semaine après avoir créé la surprise en signant le sans faute dans le Grand Prix d'Hambourg comptant pour le Global Champion Tour. Nobylis (Bonhomme II) se sortira de toutes les difficultés du parcours sans encombre même s'il faudra encore ajouter un petit point de dépassement de temps au compteur.

Tout comme la Française, Daniel Deusser se fera piéger par cet oxer n°2 avec son holsteiner Caballero (Chambertin).

Abdel Said était bien parti avec un Avenir (Phin Phin) survolté mais un pied sur le latte de la rivière, placée en avant dernière position dans une terrible ligne vertical ? rivière ? vertical qui suivait un beau virage à 200°, lui ôte tout espoir de sans-faute.

Vainqueur deux jours plus tôt du Grand Prix du GCT de Turin, Marco Kutscher pensait bien se retrouver de nouveau au barrage mais c'était sans compter sur une faute de Clintus (Carolus II) sur l'ultime obstacle où se fit également piéger Theo Muff et l'étalon Acomet (Arpeggio).

Ils ne seront dès lors que 13 à se retrouver au barrage mais Ludger Beerbaum fera cette fois faute sur l'obstacle n°2 placé cette fois en milieu de tour, Chaman loupant son saut.

Dans une forme incroyable, Fukushima Daisuke, déjà vainqueur de l'épreuve précédente avec Vainqueur, se lance cette fois à l'assaut du barrage avec un Weldon d'O (Kashmir van't Schuttershof) en grande confiance. Arrivé en Europe il y a à peine un an et demi alors qu'il n'avait jamais fait de parcours plus haut qu'1m35, le Japonais serre ses courbes et tente sa chance sans complexe et ça passe : temps de référence, 50''90.

« C'est une journée fantastique pour moi, c'est incroyable. J'ai vraiment confiance en Weldon, il donne tout ce qu'il peut pour moi. » Un peu plus prudente, Cindy van der Straeten se contentera d'assurer un nouveau parcours sans faute après un magnifique tour d'Alexandria (Calvados) et réussit son objectif en 52''18.

« C'est fantastique. Déjà avoir l'opportunité d'évoluer dans un concours comme celui-ci est une chance énorme mais en plus pouvoir y faire un tel résultat, c'est incroyable. L'année dernière, Alexandria évoluait en junior et pour ma part, je n'ai jamais fait de concours de ce niveau. J'ai eu la chance il y a deux ans de pouvoir faire quelques belles coupes des nations avec Prince Jelko mais ce n'est pas encore ce niveau d'épreuve. J'ai vraiment la chance d'avoir une équipe fantastique autour de moi, de mon groom à mon entraineur. » expliquera la cavalière liégeoise.

Nouveau chouchou de l'Europe entière, l'Australien Chris Chugg aura une nouvelle fois soulevé toute l'admiration du public après une nouvelle pirouette signant son parcours initial sans faute. Au barrage, l'Australien n'ira pas par quatre chemins mais trop gourmand, il se fit piéger sur l'ultime obstacle avec un très bon chronomètre de 48''05. L'Autrichienne Julia Kayser n'avait pas pris beaucoup de risques … mais elle se fera en plus piéger sur l'entrée des vestiges du triple placé en avant dernière position. Marcus Ehning et Noltes Kuchengirl viendront faire un petit tour sur la piste de Wiesbaden à la plus grande joie du public : sans faute en 48''58, avec une fille de Lord Z dans ses meilleurs jours montrant qu'elle fait belle et bien partie des meilleurs chevaux de la planète. «  Kuchengirl a très bien sauté et je suis très content de ce double sans faute mais je pense que j'aurais pu être un peu plus « agressif » dans mon barrage. En sortant de piste, je n'étais pas sûr de moi, je pensais que mon chronomètre pouvait être battu. » Carsten-Otto Nagel le sent et attaque. Corradina (Corrado I) s'exécute mais la distance devant le double vient mal … et l'Allemand est obligé d'arrêter sa jument, loupé ! L'élève de Markus Beerbaum, l'Américaine Nicole Shahinian Simpson et Kilkenny Rindo (Indorado) se feront piéger coup sur coup en milieu de barrage sur les obstacles 2&3. Heiko Schmidt débute à ce niveau d'épreuve son jeune 9 ans très prometteur Cassiopeia 55 issu de l'étalon Cellestial qu'il avait débuté lui-même en concours pour l'amener jusqu'au niveau international avant de le céder à Rolf Goran Bensgton. Malheureusement, malgré un bon barrage, ils ne pourront éviter la faute sur l'ultime obstacle. Laura Kraut aura fait une véritable démonstration dans le Grand Prix avec son nouveau crack de 8 ans, Tortola (ex Chappo vd Bisschop par Vigo d'Arsouille). Malheureusement, ils ne pourront éviter une petite faute en milieu de barrage mais l'expérience rentre et nul ne doute que nous les reverrons rapidement.

Après voir eu beaucoup de chance sur l'ultime obstacle du parcours, Ellen Whitaker attaque avec Equimax Ocolado mais le troisième obstacle, ancien n°1, tombe …

Pour Edwina Alexander, c'est la déception. Après un tour magnifique de Zorro Z (Zandor), le petit alezan craque de nouveau au barrage en pulvérisant un oxer avant de fauter sur l'oxer en sortie de double. Un problème récurrent pour ce couple qui semble peiner à trouver la solution. Dernier à s'élancer pour vaincre Marcus Ehning sur ses terres, Denis Lynch ne doute de rien. Déjà vainqueur de la qualificative pour ce Grand Prix la veille, il réalise un parcours incroyable jusqu'au dernier obstacle où Abberuail van't Dingeshof (Non Stop) fait un petit pied mais réussi à franchir l'obstacle sans encombre tout en gardant 8 petits centièmes d'avance sur le temps de Noltes Kuchengirl.

« J'ai eu beaucoup de chance sur le dernier obstacle. Abberuail a glissé, je ne pouvais rien faire alors que ma distance venait parfaitement … mais c'est la chance du gagnant. Je suis vraiment heureux car j'ai travaillé le cheval durant un an et j'en récolte aujourd'hui les fruits. Jos Lansink avait fait du bon travail et Marcus Ehning m'a donné de précieux conseils qui m'ont permis de le battre aujourd'hui » rigolait Denis Lynch

Heureux également, notre champion du monde Jos Lansink. « Je suis vraiment content d'une part pour mes élèves mais également car les 1 er , 3 ème et 4 ème sont des chevaux que j'ai vendu et c'est important pour moi d'avoir des clients heureux et de leur trouver de bons chevaux. Lorsque Denis a acheté Abberuail, je lui ai dit qu'il deviendrait son cheval de tête et aujourd'hui, il le prouve » expliquera Jos Lansink … même si Denis Lynch préfèrera quand même tempérer « Lantinus reste mon cheval n°1, mais il est clair qu'Abberuail est fantastique et que je suis très heureux de pouvoir compter sur lui. »