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Un champion du monde à la ferme Rigo ! (4)

Interviews jeudi 1 novembre 2012
Longchamps :
Un champion du monde à la ferme Rigo ! SFL : Qu' est ce qui est important pour vous lorsque vous choisissez vos croisements ? M.R. : « Déjà les performances, puis les souches et ensuite le coup de c?ur. Je regarde également la manière dont ils sautent car je ne veux pas utiliser d' étalons qui sautent trop fort car ils ont été préparés. C' est toujours un problème car on peut très bien être lésé mais pour nous, c' est vraiment avant tout des histoires de coup de c?ur. On va à gauche à droite, on note ce qu' on aime bien, on regarde les autres poulains … puis on choisit. » Anne-Valérie Rigo et ses filles Amélie et Marie avec Frafallina de Longchamps (Gangster de Longchamps x Bon Ami). SFL : Vous avez élevé un étalon BWP que vous avez fait admettre au sBs puis qui gagne à Zangersheide. Quel est votre point de vue sur les studbooks belges ? M.R. : « J' ai été au BWP puis la seule fois où j' ai voulu m' exprimer, alors que je faisais partie du comité qui organisait Battice, lors d' une assemblée où ils critiquaient les gens qui allaient au sBs, j' ai levé ma main pour répondre à M. Decossaux. Les filles de Longchamps avec Dragonfly de Longchamps (Clinton x Toulon) & Farfallina.

Je m' étais justement renseigné à ce sujet auprès de plusieurs étalonniers professionnels et on m' avait répondu que l' expertise du BWP était beaucoup trop dure pour des jeunes chevaux et que faire sauter à des chevaux de 3 ans des parcours à 80 cm, c' était pour les foutre en l' air. Ma réponse n' a pas plu et on m' a rabroué devant tout le monde. Le lendemain, j' ai donné ma démission du BWP.

Nous avions également eu un magnifique poulain par Clinton qui avait gagné le régional de Battice et lorsque nous sommes allés au national, les juges ne l' ont même pas regardé et nous avons été dernier alors qu' Humbert Hamerlinck avait directement des clients pour le poulain ! Nous avions été sabotés alors que le lendemain, mon téléphone n' arrêtait pas de sonner pour m' acheter le poulain.

 

Après cet épisode, je me suis dirigé vers le sBs. Ils ont admis Gangster et depuis cela se passe super bien. Dans chaque journal, lorsqu' on fait de bons résultats, ils parlent de nos produits, c' est une belle publicité pour notre élevage. Si on croit en nous, nous pouvons croire en eux. J' irai bien également à Zangersheide mais je pense que jusqu' ici, Gangster était un inconnu issu d' un petit élevage wallon.

Maintenant, nous irons avec Esprit au sBs car c' est un cheval sBs issu de Gangster, c' est comme ça que nous avons pris notre décision. Maintenant, on n' a rien contre les studbooks. Ce n' est pas le studbook qui va donner la qualité au cheval, le studbook est une question de choix. Beaucoup disent qu' il faut aller à Zangersheide car il y a beaucoup de primes mais lorsqu' on se retrouve face à 500 poulains, c' est compliqué. Nous, nous sommes contents au sBs et nous allons continuer là-bas. » SFL : La médiatisation des événements de modèle et allures, saut en liberté … etc, c' est quelque chose d' important pour vous ? M.R. : « Oui, c' est une publicité et une vitrine car les gens entendent parler de tel poulain … etc. Gangster avait été sacré champion de Belgique déjà à deux ans. J' aurais bien aimé que son fils, Esprit, soit champion de Belgique des 3 ans mais il s' est fait peur et finalement, cela a déjà été un miracle qu' il finisse 3 ème . Les gens regardent toujours les chevaux qui sont sur le podium, c' est important pour le commerce. » SFL : Le fait d' avoir décidé de ne pas faire le championnat de Belgique à 4 et 5 ans, vous pensez en tirer le bénéfice aujourd' hui ? M.R. : « C' est monsieur Lenaerts qui m' avait dit que ça ne servait à rien car ils n' en tireraient pas plus d' expérience pour la cause. Nous nous sommes donc contenté de faire le nombre d' épreuves minimum pour conserver son agrément. Ce sont des poulains, des bébés, il faut qu' il termine leur croissance en continuant d' aller au pré en se détendant. Lorsqu' on voit les résultats de cette année, on peut se demander, si on l' avait beaucoup fait tourner à 4 et 5 ans s' il aurait été aussi performant cette année. Il faut les ménager. Maintenant, Dayro aurait aimé l' emmener à Liège mais je pense qu' il ne peut pas faire mieux que ce qu' il a fait cette saison. Il a fait le cycle, le championnat de Belgique, les championnats du monde. C' est fini maintenant, il est au repos. On va le prélever, ce sera sa petite récompense. » La relève de l'élevage de Longchamps est assurée avec Amélie Rigo qui débute les compétitions poneys. SFL : Quels sont vos espoirs désormais ? M.R. : « C' est évidemment Esprit de Longchamps désormais. Un maréchal ferrant est venu faire des chevaux de propriétaires la semaine dernière et m' a dit que plusieurs personnes lui avaient dit qu' ils regrettaient de ne pas avoir mis Gangster car maintenant les saillies allaient augmenter mais ce n' est pas vrai. Je dois voir avec Linalux mais s' il y a une augmentation, elle sera minime. Comme mon vétérinaire, Bruno Villenne, m' a dit ça ne sert à rien de demander des gros prix, ce qu' il faudrait faire c' est trouver de bonnes juments pour mettre Gangster. Il a d' ailleurs inséminé cette saison en congelé et a eu énormément de réussite. Pour lui, c' est aussi facile le congelé. Le cheval est un améliorateur et s'il a de bonnes juments, les produits sortiront. Ce qu' il faut que l' on vise maintenant, c' est sa carrière de reproducteur d' ici 3-4 ans où là, nous pourrons nous permettre d' augmenter les prix. Evidemment, c' est difficile de savoir comment cela ira d' ici quelques années dans les chevaux. Nous pensons que Gangster devrait décoller dans les saillies une fois que ses produits se montreront dans le cycle. C' est sûr que nous arrivons au top vingt ans trop tard mais c' est un rêve qui est devenu réalité.  »

Fin