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Mégane Moissonnier parée pour l'avenir

Sport mercredi 25 mars 2020

Alors que Mégane Moissonnier était en pleine ascension, elle a perdu coup sur coup deux de ses fers de lance. D'abord avec le départ de celui qui lui aura permis de participer à son premier cinq étoiles à l'occasion d'Equita Lyon l'an dernier : Uhlan Okkomut (Mylord Carthago x Eclair des Bois) a en effet rejoint les écuries de Philippe Léoni après avoir réalisé de très nombreux classements en Grand Prix avec la jeune amazone. Ce sera ensuite au tour de l'étalon Holsteiner Cordial (Casall x Chicago Z) qui retrouvera désormais l'Allemagne sous la selle de la jeune Rebecca Pohl. Propre frère de l'étalon Cashpaid J&F, le bai aura pris la 4e place d'un Grand Prix 4* à St Tropez et pris en ce début d'année une belle 4e place d'un Grand Prix 2* à Oliva. Laurent Guillet, avec qui travaille la Bressane, n'a néanmoins pas laissé sa cavalière à pied et vient de faire l'acquisition de Baladin des Matis (Paddock du Plessis x Tresor de Cheux) monté jusqu'ici par Anthony Bourquard. 

Autant de raisons pour nous de faire le point avec la jeune femme de 23 ans, membre de l'équipe de France aux Championnats d'Europe poney en 2012 et 2013, avec le regretté Jimmerdor de Florys. 

« La vente de Cordial était prévisible. Il a été acheté à Fences à trois ans, il a été formé et hormis une année où il a fait la monte, la priorité a toujours été donnée au sport. Il était donc clair qu'à un moment, cela déboucherait sur une vente. Pour moi, quand on saute avec lui, il donne la sensation de voler. Je pense que c'est vraiment un cheval pour sauter les plus grosses épreuves. J'oserais même dire que c'est un véritable cheval de championnat. Il perd du temps en sautant très haut mais ces derniers temps, nous avons beaucoup travaillé pour le rendre plus tonique et il a vraiment beaucoup progressé, comme on a pu le voir à Oliva où on a signé plusieurs classements. C'est une véritable machine à sans-faute. Sa nouvelle cavalière est encore jeune mais je pense qu'ils ont une grande marge de progression et un beau chemin à parcourir ensemble pour écrire une belle histoire. 

La vente d'Uhlan m'a plus surprise car je ne m'y attendais pas. Cela a été un peu plus dur pour moi... même si j'étais tout à fait préparée à ne plus le monter très longtemps car je pensais que Laurent (Guillet, ndlr) allait le récupérer dans le courant de la saison pour prendre du bon temps avec lui et se faire plaisir... mais finalement, l'histoire aura été différente. Je pense que la possibilité de le voir monter par Philippe Léoni a plu à Laurent qui peut ainsi continuer à suivre le cheval. C'est un choix que je respecte. Uhlan gardera évidemment une place très particulière pour moi. Cela aura vraiment été une collaboration qui n'était pas du tout prévue, puisque je suis installée chez mes parents qui possèdent un petit élevage avec uniquement de jeunes chevaux qui sont montés par mon cousin. Je n'avais pas du tout prévu de chercher à aller monter des chevaux ailleurs, mais quand Laurent s'est blessé à Cagnes-sur-Mer, il m'a appelée en me proposant de monter Ussar des Bruyères (Canturo). Nous sommes partis au concours et nous n'avons signé que des sans-faute. Il m'a ensuite proposé de monter Cordial et Sultan du Château, puis nous avons décidé de collaborer tous les deux. Les chevaux restent chez lui et je vais les monter plusieurs fois par semaine suivant les concours qu'il y a... ou pas, comme pour le moment. À la fin, tout le monde s'y retrouve. Cela a permis à Laurent d'aller sur d'autres concours et j'ai eu la chance d'avoir accès à des concours qui sont plus difficilement accessibles pour lui ... et moi, sans cette collaboration, je n'aurais pas pu évoluer en CSI comme je l'ai fait l'an dernier, d'autant que Laurent m'a permis de monter vraiment de très bons chevaux.

Mégane Moissonnier et Uhlan Okkomut aux Longines Equita Lyon

À la maison, je n'ai que trois chevaux au travail et je n'en veux pas plus sinon je ne pourrais pas m'occuper d'eux convenablement. Parmi eux se trouve actuellement Balou Star (Balou du Rouet) mais malheureusement, vu la situation, je ne sais même pas si nous allons pouvoir sortir en concours ensemble car il n'était revenu chez moi que pour deux mois avant de se consacrer pleinement à la monte. L'an dernier, nous avions voulu combiner les deux mais il a été fort demandé et c'est dès lors difficile de combiner les deux. Il nous a fallu un petit temps d'adaptation, ce n'est pas le cheval le plus simple, il faut installer des codes mais ensuite, nous avons réalisé de belles choses. 

C'est vrai que j'ai eu la chance de vivre de très belles années poneys. C'était une magnifique expérience mais je ne dirais pas que c'était une préparation pour le plus haut niveau. Pour moi, c'est fort différent. C'est clair que participer aux Championnats d'Europe poney, c'est magnifique. C'est le plus haut niveau qu'on peut faire dans cette catégorie, c'est formidable. J'ai passé de très belles années poneys et cela m'a beaucoup apporté... mais je trouve que ce sont véritablement des mondes à part. J'ai été très étonné justement en débutant les cinq étoiles, en participant également à quelques manches du Global Tour de me rendre compte que les cavaliers s'entraidaient beaucoup même lorsqu'ils ne sont pas du même pays alors qu'en poney, il y avait beaucoup de rivalité. La mentalité est totalement différente. 

Cette saison, je vais de nouveau pouvoir compter sur deux chevaux pour faire de belles épreuves puisque Laurent vient de faire l'acquisition de Baladin des Matis après les ventes de Cordial et Uhlan. Il est vraiment super et c'est certain que la pause que nous connaissons en ce moment va me permettre d'apprendre à mieux le connaître et me permettra d'aborder les concours de manière plus sereine... mais en fait, il est serein en toute circonstance. Pour lui, tout est facile, je le trouve vraiment super. En fait, j'ai l'impression de monter Quabri de l'Ile quand je le monte.

C'est certain que pour les cavaliers qui, comme nous, avons débuté la saison extérieure très tôt à Oliva, nous sommes vraiment prêts pour les concours... mais il vaut mieux rester sagement chez nous que d'être au contact de ce virus. Il n'y a aucun doute à ce sujet. En attendant, nous gardons les chevaux au travail, en travaillant principalement sur le plat avec quelques gymnastiques et en saute une fois par semaine même si l'on risque de se retrouver encore sans concours pendant un bon moment. 

Nous avions comme objectif les championnats de France... mais ce ne sera pas pour cette fois-ci ; ce sera partie remise. J'espère que nous aurons l'occasion de participer à quelques concours quatre étoiles et pourquoi pas l'un ou l'autre cinq étoiles. Le plus bel objectif serait sans aucun doute de pouvoir participer une nouvelle fois au Longines Equita Lyon. »

Mégane Moissonnier et Jimmerdor de Florys aux Championnats d'Europe de Fontainebleau en 2012