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Steve Guerdat remporte sa deuxième finale du top 10 !

Reportages vendredi 7 décembre 2018

La finale du top 10 promettait du spectacle mais débutera avec une petite frayeur lorsque Ben Maher s’écrasera sur l’entrée du triple avec son jeune 8 ans, révélation de la saison, Explosion (Chacco Blue) mais le Britannique repartira. Tout le monde se porte bien et le couple espère être présent dimanche pour le Grand Prix.

Seuls deux cavaliers, Marcus Ehning et Peder Fredericson, écoperont d’une faute lors de la première manche laissant encore 7 cavaliers espérer d’une prestigieuse victoire dans cette finale.

L’homme en forme du moment, Daniel Deusser, vainqueur déjà hier soir de la grosse épreuve qualificative pour le Grand Prix, est le premier à tenter sa chance pour la victoire et il sait mettre la pression sur ses poursuivants avec un magnifique tour sans pénalité en 41’’53 sur Tobago Z (Tangelo vd Zuuthoeve).

Mais il en faut plus pour faire douter Steve Guerdat surtout lorsqu’il est sur sa piste et devant son public à Genève. Le champion suisse ne doute de rien et demande une partition parfaite. Virage très serré à la sortie du double Rolex puis une dernière ligne somptueuse pour avaler les trois derniers obstacles de manière impressionnante ! Alamo (Ukato) boucle un barrage grandiose : 39’’75 !

«Alamo est un cheval qui a un galop fantastique et sur une piste pareille on peut en profiter. Je ne sais pas si ce sera suffisant mais Je suis ravi de ma performance, je ne pouvais pas faire vraiment mieux lors de cette finale.» déclarera cet éternel insatisfait qui sait qu’il a fixé la barre très haute.

Mais un Suisse en chasse un autre, Martin Fuchs tente sa chance mais il ne peut rien face à son modèle : double sans faute en 42’’03 avec Clooney (Cornet Obolensky).

«J’ai perdu un peu de temps partout. Mais dimanche sera une autre journée, et je serai en forme pour le Grand Prix. Clooney aussi !»

Comme pour le jeune suisse, il s’agit également de la première finale du top 10 pour Henrik von Eckermann qui compte bien tenter sa chance avec Castello (Cristallo I) qui déroule un très beau parcours, rapide … 40’’44, seconde place provisoire.

« J’ai toujours rêvé de monter cette finale depuis que je suis petit. J’ai donné le meilleur aujourd’hui, mais ce n’était pas suffisant. »

McLain Ward participe quant à lui seulement à sa seconde finale du Top 10 après avoir décliné plusieurs participations ne faisant pas partie du club de l’IJRC, organisateur de cette finale. L’américain utilise au mieux l’énorme galopade de Clinta (Clinton) toujours aussi bondissante mais échoue à 40’’55.

« Ma jument a magnifiquement sauté, je ne pouvais rien lui demander de plus mais elle saute encore parfois trop fort que pour rivaliser dans un tel barrage. »

Il ne reste dès lors plus que deux candidats pour détrôner le Suisse de son siège et le numéro un mondial sera le premier à tenter sa chance mais il est obligé de prendre des risques avec son puissant Don VHP Z (Diamant de Sémilly) … mais les briques du mur s’envolent …. C’est fini pour Harrie Smolders dès le troisième obstacle.

Il n’en reste plus qu’un … mais c’est peut-être le plus dangereux dans ce genre d’exercice : Niels Bruynseels qui est en selle sur sa véloce Gancia de Muze (Malito de Rêve). Le belge sait qu’il doit prendre tous les risques et il attaque très fort. Sa jument le suit et le suisse doute … mais le virage après le double Rolex est très audacieux et la distance ne sort pas … Georgette, 4 points … les carottes sont cuites !

Steve Guerdat enlève sa seconde finale du top 10, huit ans après la première qu’il avait remporté avec Jalisca Solier (Alligator Fontaine) et porte à 10, son nombre de victoire au CHI de Genève égalant son modèle Rodrigo Pessoa.

« La seconde manche peut paraitre longue quand on attend comme cela. Je n’ai pas arrêté de taper sur l’épaule d’Alban (Poudret : organisateur, speaker, journaliste et véritable chef d’orchestre du CHI) pour qu’il aille un peu plus vite d’autant qu’à part Harrie (Smolders) dont je pensais que le cheval était moins rapide et qui en plus fait une faute, j’avais des doutes jusqu’à Niels … mais finalement, l’attente en valait la peine ! J’avais choisi de monter Alamo pour cette finale, c’est pour cette raison que je l’ai emmené à Paris la semaine dernière pour être au point pour aujourd’hui car c’est un cheval qui peut être un peu chaud lorsqu’il n’a pas fait de concours depuis un moment. Hier, il a magnifiquement sauté … mais du coup, j’ai douté un peu en me disant que Paris n’était peut-être pas le meilleur choix et qu’il était peut-être un peu fatigué mais finalement, il n’a jamais été aussi relax. J’avais peur qu’il ne tienne pas jusqu’au bout car c’est un cheval qui n’a pas encore beaucoup d’expérience à ce niveau-là.  Mais lors du premier tour, il m’a procuré un tel sentiment : je le sentais vraiment à l’écoute et il m’a donné le sentiment que rien ne pouvait m’arriver ce soir alors, au barrage, j’ai décidé de prendre tous les risques. On a déjà fini plusieurs fois deuxième et j’avais vraiment envie de gagner aujourd’hui. J'ai commencé un peu calmement car je me méfiais du mur mais une fois que nous l'avons franchi, j'ai pensé qu'il fallait y aller. Je pense qu’on ne pouvait pas faire beaucoup mieux ! » expliquera Steve Guerdat qui pourrait d’après les savants calculs de Sébastien Roullier reprendre les commandes du ranking mondial même s’il a privilégié ces dernières années des concours parfois moins doté mais correspondant plus aux valeurs qu’il défend. « Cela me ferait plaisir car vous savez à quel point je m’inquiète de l’avenir de notre sport et de ses dérives. Si j’arrive à me maintenir parmi les 10 premiers cavaliers mondiaux et redevenir numéro un en faisant les concours les plus fantastiques  où on gagne un peu moins d’argent mais où on a beaucoup plus de plaisirs, je pense que le plaisir amène aussi les bons résultats et je m’éclate aussi au concours où le public me motive beaucoup plus que l’enveloppe qu’on a à la fin … même si je ne suis pas quelqu’un qui crache sur l’argent non plus, il faut juste qu’il soit au bon endroit. Je pense que pour les générations suivantes, c’est bien de montrer qu’on peut aussi y arriver sans dépenser spécialement énormément d’argent pour participer. »