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Pieter Clemens : l'équitation, c'est dans les gènes !

Reportages vendredi 21 juin 2019 Julien Counet

Retrouver ses cousins sur les CSI 5*, entrainer les jeunes chevaux, rêver des Jeux Olympiques, plongez-vous dans le dernier volet de notre reportage du jeune Pieter Clemens.

Dans votre carrière, vous avez déjà eu la chance de monter de très bons chevaux même si certains n’ont pas toujours été jusqu’au plus haut niveau avec vous. Ça vous fait plaisir de les voir ensuite avec d’autres ?

« Je pense toujours qu’à la fin, une écurie doit gagner de l’argent et est donc obligée de vendre. S’il n’y a pas de rentrées, c’est impossible. Évidemment qu’on veut toujours garder des chevaux pour faire du sport, je suis vraiment motivé pour cela, mais je sais que l’on doit aussi vendre des chevaux. C’est toujours un plaisir pour moi de voir un bon cheval que j’ai monté avant, que ce soit comme jeunes chevaux ou un peu plus haut. C’est toujours un plaisir de les revoir par la suite avec un bon cavalier… même si évidemment, j’aime bien aussi monter les bons chevaux moi-même. »

Pieter Clemens préfère toujours l'herbe tant que possible, ici avec Caldero (Camaro M). 

Horizon de Regor, vous l’avez récupéré de Jos Lansink lorsqu’il s’était blessé alors qu’Icarus aura percé avec vous. Est-ce que cela change quelque chose ?

« Je pense qu’un cheval que vous avez amené vous-même d’un petit niveau jusqu’en haut, cela donne une satisfaction supplémentaire. Horizon, je l’ai monté assez longtemps et je le connaissais bien, mais c’est Jos qui a fait tout le travail lorsqu’il était jeune. C’est évidemment fantastique de pouvoir monter un cheval qu’il a mis au point mais je dois dire que c’est toujours un peu le cas aujourd’hui car il monte toujours nos bons chevaux à la maison, que ce soient les miens ou ceux de Frank Schuttert. Cela nous permet aussi de toujours pouvoir discuter par rapport à ce que nous ressentons. Cela fait vraiment partie des choses que j’apprécie le plus car il est toujours là et il peut toujours aider. Icarus, je ne l’ai pas fait tout seul, c’est vraiment un travail d’équipe. C’est les grooms, les cavaliers maisons, Jos et moi. J’aime cette idée de travail d’équipe. »

C’est très chouette d’avoir quelqu’un qui vous suit au quotidien mais il n’y a pas certains jours où vous avez envie de pouvoir faire à votre manière ?

« Si mais Jos nous laisse faire à notre manière. Il nous laisse vraiment notre part d’autonomie. On discute beaucoup et de tout, mais jamais il ne nous dit ‘tu dois faire comme ça et c’est tout’ ! Il vous laisse faire de la manière la plus confortable pour vous, tout en essayant de vous donner les meilleurs conseils pour vous faire progresser. C’est très simple d’ailleurs, il suffit de regarder les personnes qui se sont entraînées avec lui et qui ont toutes réussi quelque chose. C’est génial. Il ne vous change pas complètement mais il vous propose un système. Même pour choisir un concours, on va discuter du programme et voir si c’est mieux de faire un deux étoiles avant d’aller là-bas ou un national avant d’aller ici… J’aime vraiment ces moments-là. La discussion est vraiment facile. »

Pieter avec Horion de Regor (Obourg) 

Montez-vous encore beaucoup de jeunes chevaux actuellement ?

« Lorsque j’ai débuté ici, c’est certain que je montais beaucoup plus de jeunes chevaux. Ici, je monte encore des jeunes chevaux en plus de mes chevaux de concours. Ce que j’aime vraiment, c’est d’aller à Opglabeek en remplissant le camion pour aller sauter tous les jeunes et des chevaux qui ont besoin de prendre un peu d’expérience. Aller faire un entraînement, un concours d’entraînement ou un national, j’aime beaucoup cela. Je pense que c’est vraiment important de ne pas mettre de pression sur les chevaux trop tôt. Par contre, je trouve que c’est très important de toujours garder à l’esprit le travail de ses chevaux de six, sept et huit ans sinon lorsque vos chevaux de tête sont vendus, vous n’avez plus rien. Je pense que c’est vraiment très important pour pouvoir assurer la suite. En plus, j’aime bien cela. Cette idée d’avoir un cheval de six ou sept ans puis quelques temps plus tard sauter un CSI 4* ou 5* avec, cela donne un gros sentiment de plaisir. Chez Ludo, le système était très similaire à celui de Jos concernant les jeunes chevaux. Là aussi, on faisait beaucoup de concours d’entraînement et seulement quelques officiels ou des LRV avec de belles pistes en herbe comme à Heusden. J’ai monté beaucoup de jeunes chevaux pour Léon Spronken, qui est malheureusement décédé, et qui aimait participer au championnat de Belgique à Gesves. »

Lors des réunions de famille, vous arrivez à parler d’autres choses que de chevaux ?

P.C. : « C’est difficile ! (rire). Nos discussions tournent vite autour des chevaux. Aujourd’hui, en faisant du cinq étoiles, cela me permet aussi de retrouver mes cousins sur les concours et ça, c’est vraiment très agréable. Quand je montais chez eux, j’ai eu l’opportunité de monter Quenzo de la Roque avec qui j’ai gagné un Grand Prix CSI 2* à Rosendaal et lorsqu’Olivier était parti aux USA, j’ai eu la chance de monter Cabrio vd Heffinck quelques semaines à la maison. Dans les concours de jeunes, nous étions souvent ensemble alors aujourd’hui, se retrouver, c’est vraiment très amusant. Je suis content de pouvoir faire aussi ce type de concours. »

Dans les chevaux que vous avez montés, lesquels vous ont le plus marqué ?

« C’est Horizon ! C’est le cheval par qui tout a débuté. C’est avec lui que j’ai eu ma première médaille au championnat de Belgique avec une seconde place. Dommage que je n’ai pas été un peu plus vite le premier jour car par la suite, je suis resté tous les jours sans-faute. Cela m’a donné un boost incroyable. C’est vraiment le cheval le plus spécial pour moi avec qui tout a commencé en senior. Après, il y a bien sûr des chevaux comme Icarus et ceux que j’ai pour le moment mais Horizon, c’est vraiment un cas spécial. »

Que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre carrière ?

« Je suis quelqu’un de calme. Je veux continuer comme cela va maintenant. C’est certain que, comme tout le monde, je rêve de monter des Jeux Olympiques et ce genre d’épreuve mais il faut avant tout être réaliste. Peut-être que demain, il y aura trois clients pour mes bons chevaux et que je devrai recommencer plus bas. Je suis heureux pour le moment et j’espère vraiment que cela va continuer... Nous verrons bien. »


Crédit photos : Julien Counet