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Pieter Clemens : l'équitation, c'est dans les gènes !

Reportages mercredi 19 juin 2019 Julien Counet

Pieter Clemens, d'écurie en écurie pour se professionnaliser davantage. Découvrez le deuxième volet de notre rencontre avec le cavalier belge !

Quand vous décidez de quitter Doperheide, Ludo est un peu déçu ou il comprend votre décision ?

 Je suis parti en bons termes. Je pense qu’il a compris que je voulais aller un peu plus haut et il savait qu’il ne lui était pas possible de garder des chevaux pour moi alors que lui montait encore et que ses deux fils fonctionnaient très bien au plus haut niveau. Mes parents auraient par contre préféré que je reste un peu plus longtemps à la maison mais je pense que c’était important de prendre mon envol, d’être un peu seul pour garder les pieds sur terre. Cela m’a permis de trouver ma voie. »

Jos Lansink & Pieter Clemens avec leur crack, Icarus (Querlybet Hero x Skippy II)

Est-ce difficile de se retrouver seul quand on est encore jeune chez Ashford Farm ?

« J’avais 19 ans mais ma grande chance, c’est que Marlon Zanotelli était là-bas aussi et avant, il avait également monté chez Ludo. Je le connaissais donc vraiment bien et il m’a beaucoup aidé. Je pense que si j’étais arrivé quelque part où je ne connaissais vraiment personne, cela aurait été vraiment difficile. Enda a toujours été très correct avec moi également et m’a aussi beaucoup aidé. »

Finalement, vous décidez de quitter Ashford Farm sans vraiment savoir ce que vous allez faire mais très rapidement, Jos Lansink vous propose de venir chez lui !

« Oui. J’étais vraiment heureux. Lorsque j’ai débuté ici, ce n’était pas du tout avec l’ambition d’avoir un piquet de chevaux, ni même d’aller vraiment au concours. Je suis arrivé tranquillement. J’ai d’abord débuté en faisant quelques concours nationaux, puis un jour, Jos m’a confié un cheval pour faire du deux étoiles et tout a commencé. Les choses se sont vraiment mises en place petit à petit, j’ai travaillé puis les chevaux étaient vendus et le suivant, on l’a gardé un peu plus longtemps et ainsi de suite. Maintenant, les choses roulent vraiment et c’est vraiment chouette. »

Il a fallu gagner la confiance de Jos Lansink ?

« Oui, je pense que la confiance a dû s’installer des deux côtés et surtout, j’avais encore beaucoup à apprendre, ça, c’est certain et c’est toujours le cas maintenant d’ailleurs ! Tout doit aussi dépendre un peu de l’instant, il faut savoir donner le temps au temps. Il faut le moment de chance pour avoir les bons chevaux au bon moment. Quand on travaille un cheval, on progresse jusqu’à un moment où le cheval est vendu. C’est difficile car après vous avez un autre cheval, vous recommencez et il est une nouvelle fois vendu puis à un moment, vous pouvez garder le cheval un peu plus longtemps et vous pouvez faire du concours. Tout le monde doit avoir un peu de chance. Cette année, la Young Rider Academy m’a beaucoup aidé pour avoir accès à d’autres concours ainsi que les Longines Masters qui m’ont accueilli à Hong-Kong puis New York et qui me permettent aujourd’hui d’aller à Lausanne. Le fait de pouvoir planifier d’aller sur un concours sans attendre le dernier moment en se disant « peut-être que je pourrais aller là-bas ou là-bas… », cela aide beaucoup. Cela permet d’avoir un planning et de pouvoir s’organiser. »

C’est au moment où vous avez intégré les écuries de Ludo Philippaerts à 13 ans que vous avez décidé de devenir professionnel ?

 « J’ai toujours voulu devenir cavalier professionnel. Par contre, c’est difficile de savoir à quel niveau on pourra évoluer. Bien sûr, on espère pouvoir aller faire des championnats et du haut niveau mais on se rend compte quand on est face à la situation que c’est beaucoup plus difficile en réalité que lorsqu’on en rêve enfant. La route est vraiment très longue. Ma maman est institutrice et mon père est employé de bureau à Hasselt, ils n’avaient pas la possibilité de m’acheter des chevaux, un grand camion, etc. Ma mère voulait vraiment que j’étudie… mais finalement, les choses ne se sont pas vraiment passées comme ça. J’ai quand même fini l’école mais après, j’ai tout de suite commencé à travailler. »

Aujourd’hui, vous vous rendez compte que les bases que Johan Philippaerts vous a enseignées vous ont aidé pour la suite ? Ce n’est pas n’importe quel professeur que vous avez eu !

« Je pense que le principal est qu’il m’a appris que quand je suis sur le cheval, je dois être concentré sur mon travail. Ludo était aussi comme cela. Le premier jour de mon championnat Junior, il m’a dit « aujourd’hui, tu dois être concentré », ça m’a marqué, j’ai toujours retenu cela. Ce sont tous des détails que l’on n’oublie pas. Tous les deux, ils avaient beaucoup d’expérience et tu peux apprendre énormément avec eux. »


Crédit photos : Julien Counet