Notre site web utilise la publicite pour se financer. Soutenez nous en desactivant votre bloqueur de publicite. Merci !

Philippe Guerdat après la première manche de la Coupe

Reportages mercredi 6 octobre 2010
Championnat du monde - Lexington 2010 Philippe Guerdat, le messie, va-t-il aller jusqu'au bout de nos rêves ?

Lors de son intronisation, notre titre l'avait fait sourire et il avait balayé d'un revers de la main ce rôle, Pourtant quelques mois plus tard : nous sommes de retour en Super League, un grand nombre de couples belges ont pris de l'expérience à un niveau qu'ils ont pu découvrir et l'équipe belge fait partie des 10 dernières nations et peut toujours prétendre à une participation olympique avec 3 chevaux qui participent à leur premier championnat.

SFL : Alors que vous vouliez attendre le dernier moment pour choisir entre Utopia et Bufero, le sort vous a un peu forcé la main …

 

Philippe Guerdat : « Oui… en fait, j'avais même décidé ! Je voulais justement attendre de voir si rien ne se passait et je n'avais rien dit aux cavaliers pour les garder dans le même état de motivation mais après une nuit blanche où je n'ai pas pu fermer l'?il de la nuit, j'avais pris ma décision le matin où l'incident est arrivé avec Utopia. Maintenant, cela ne sert à rien de remuer le couteau dans la plaie ni de dire qui j'avais choisi mais j'avais choisi. »

SFL : Même si la place de Bufero ne souffrait d'aucune discussion, il a montré hier et aujourd'hui qu'il était encore fort vert, sans démériter malgré des scores sévères.

P.G. : « Tout à fait. Dirk a monté de manière formidable. Aujourd'hui, il a très bien commencé mais parfois il doit encore le solliciter très fort. Néanmoins, il aurait très bien pu sortir de ce tour à 4points car ce sont vraiment des fautes d'expérience. Le cheval n'est pas tout à fait prêt pour faire cela mais l'expérience de Dirk compense. J'aimerais évidemment qu'il compte pour l'équipe demain mais on annonce un tour plus haut, plus compliqué … Il est sûr qu'après cela, la journée est longue et cela met de la pression pour l'équipe. J'avais dit que si on a beaucoup de chance, on pourrait être dans les dix et au final, nous y sommes alors que de grandes équipes comme la Hollande, la Suisse ou l'Irlande, toutes des grandes nations équestres, sont dehors !Ils ont tous très bien monté et je suis content d'eux.

Judy Ann a eu une petite incompréhension car elle tenait à faire absolument 5 foulées entre l'oxer et le double de verticaux mais sa jument avait trop bien sauté l'oxer pour le faire. Mais j'ai un peu l'impression que chaque jour, elle grandit un peu et ici, elle a réussi à rester concentrée et à très bien terminer son tour. Elle prend de l'assurance et elle respire la confiance. C'est certain qu'elle doit encore apprendre beaucoup de choses et elle avait une certaine pression après avoir raté un ou deux championnats … mais ici, elle montre qu'elle sait monter et c'est une très bonne chose pour la Belgique car l'année prochaine, c'est elle qui aura le plus gros piquet de chevaux avec 3 à 4 chevaux capables d'évoluer en coupe des nations. De plus, avec l'expérience qu'elle va prendre ainsi que le fait de faire un bon championnat, ça va lui permettre de sortir la tête de l'eau et de montrer que les autres peuvent compter sur elle. »

SFL : Par contre, stratégiquement, pourquoi avoir fait le choix de mettre notre joker en dernier ?

P.G. : « C'est assez compliqué. Je ne voulais pas faire attendre trop longtemps Judy Ann car attendre toute une journée, cela coûte beaucoup d'influx et cela met plus de pression.

On a souvent mis Philippe Lejeune en premier mais il n'a pas un cheval hyper rapide et au final, ses chances personnelles auraient été réduites à pas grand-chose, comme ce fut le cas à Windsor l'an passé où il aurait peut-être pu être sur le podium s'il n'avait pas loupé la chasse et je ne voulais pas que cela se reproduise. A partir de là, l'ordre était donné car il ne me semblait pas concevable de faire partir Jos en premier. Nous en avons donc discuté tous ensemble et Dirk l'a accepté. Lorsque l'on regarde les équipes, chacun a pris des options stratégiques différentes, nous, c'est la nôtre. »

SFL : Jos Lansink est revenu hier comme le métronome que l'on aime. La pression du titre individuel est-elle partie ?

P.G. : « Non, je ne pense pas du tout. C'est certain qu'il a de la pression mais Jos aime être sous pression. Mais le jour de la chasse, il a eu un problème.

Sa jument est très délicate, il doit faire une préparation spéciale en ne sautant pas très haut à la détente pour avoir du contrôle en piste … mais lorsqu'il est arrivé, il n'y avait pas de lumière pour l'entrainement et lorsqu'elle est rentrée en piste, elle était déjà terrorisée. Après, elle a eu peur de l'ombre devant la rivière, elle est partie une foulée trop tôt … Mais pour le reste, la jument sautait hier comme aujourd'hui mais il a tout simplement perdu le contrôle contrairement à la première manche de coupe des nations. Par contre, toute la question est désormais de voir comment elle va sauter dans la nuit pour la seconde manche même s'il n'y aura pas la rivière. »

SFL : Au provisoire, Philippe Lejeune est actuellement très bien classé. Est-ce que cela ne risque pas de jouer dans sa tête avec une pression qui n'est pas nécessaire ?

P.G. : « Non. D'une part, Philippe est un garçon qui a assez d'expérience pour ne pas tomber dans ces travers. Ensuite, je pense que si il doit avoir une quelconque pression en individuel, ce sera après la seconde manche par équipe en étant dans les finales des 30 meilleurs individuels. Avant, il va monter pour l'équipe. Ici, il y a des gens qui sont venus en pensant à l'individuel et ils se sont tous mis dans la semoule eux-mêmes. Il ne va pas se prendre la tête avec cela. Il va avant tout monter pour l'équipe et si cela se passe bien, le reste suivra de lui-même. » SFL : Après deux jours, que peut-on encore ambitionner ?

P.G. : « Je pense que le podium n'est plus vraiment accessible… mais il faut prendre tout ce qui viendra. Pour moi, être dans les dix avec 3 chevaux qui n'ont jamais effectué de championnats et après avoir évolué cette saison en deuxième ligue, c'est déjà formidable et on s'en rend compte aujourd'hui quand on voit les nations qui sont restées sur le carreau. C'est certain que quand on se retrouve 15 ème après le premier jour alors que, à part Jos, personne n'avait fait de mauvais parcours … il y avait de quoi être de mauvaise humeur.

Mais l'équipe est restée soudée et cela a payé aujourd'hui … mais tout peut changer encore très vite demain d'autant que, même si j'admire énormément Dirk, il faut bien admettre que c'est notre joker. »