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Marc Bettinger, le travail finit toujours par payer.

Interviews mardi 20 mai 2014
Marc Bettinger, le travail finit toujours par payer. Double médaillé de bronze aux championnats d'Europe Young Riders en 1999, Marc Bettinger a ensuite connu des moments plus difficiles et c'est quelque peu fait oublié se contentant d'évoluer sur le circuit deux et trois étoiles. En 2012, installé chez François Mathy, il crée la surprise en remportant le championnat d'Allemagne avec une certain Oh d'Eole. Aujourd'hui, le cavalier allemand est prêt à revenir sur le devant de la scène après avoir remporté le Grand Prix du CSIO*** de Linz avec l'étalon de 10 ans Bacardi. Bacardi (Balou du Rouet x Argentinus) Quels ont été vos premiers dans les chevaux ? Marc Bettinger : « C'est très simple : ce fut avec mes parents. Mon père (Wilhem Bettinger, ndlr) était un très bon cavalier. Dans les années 80, il était appelé le « roi des indoors » car il a gagné plusieurs très grands concours comme Münster, Neumünster, Brême… mais en fait, au départ, je ne voulais pas entendre parler des chevaux. J'avais peur. Ce n'est qu'à l'âge de 11 ans que j'ai commencé à monter. Avant cela, j'ai joué au football, j'ai fait plein de choses qui n'avaient rien avoir avec les chevaux… mais il n'y a rien à faire, je vivais à l'écurie, mes parents s'occupaient d'une écurie de commerce mais donnaient également des leçons, et j'y avais beaucoup d'amis, alors à un moment, je me suis dit « bon, je vais quand même essayer un peu ». Mon père m'a évidemment poussé, mais dans le bon sens du terme. J'avais vite peur, mais j'ai progressé rapidement et la peur m'a assez vite quitté. Au départ, j'ai commencé à monter uniquement en dressage ou en tout cas sur le plat. Dès que mon père mettait un tout petit croisillon, j'avais tellement peur que je sautais du cheval. Je dois dire que j'étais vraiment peureux. Il a insisté, sans jamais me mettre de pression, il a vraiment bien fait les choses. Pour suivre mes amis, j'ai aussi commencé la compétition. C'était un concours où on faisait juste attention à votre position. J'ai appris après que mon père a été trouvé les juges en leur disant : « Aidez-moi ! Il doit gagner, ça ne peut pas être autrement. S'il gagne, c'est sûr qu'il va continuer à monter. » C'était assez comique finalement. J'avais 12 ans. Je dois bien avouer que je n'ai jamais vraiment aimé aller à l'école… mais qui aime ça en fait ? Je ne me voyais pas finir cavalier… mais je ne m'imaginais pas faire grand-chose en fait. A 13 ans, j'ai vraiment commencé à sauter et là, c'était vraiment parti, j'étais tous les jours à cheval, montant de nombreux chevaux et les choses se sont enchaînées assez rapidement et très naturellement. » Avez-vous débuté à poney ou directement à cheval ? M.B. : « J'ai débuté avec une très vieille jument de 24 ans. Elle m'a appris tellement de choses. Des débuts à la longe, puis sans la longe… etc. Puis quand j'ai commencé à sauter, j'ai eu une ponette qui s'appelait Untouchable. Elle était super. Extrêmement courageuse et m'a donné la confiance pour commencer, mais je n'ai pas monté de poneys très longtemps. Mon père a décidé qu'il était préférable de passer rapidement à cheval. Son nom était Boomerang. C'est avec lui que j'ai fait mon premier 1m10, puis 1m20 puis 1m30 puis 1m35. Ensuite, mon père m'a mis devant un grand dilemme car Boomerang était un super cheval, agréable à entraîner, mais il n'avait pas le potentiel de faire plus. Alors mon père m'a dit : « Maintenant, tu dois choisir ! Soit tu décides de rester à ce niveau et on garde Boomerang, soit tu veux grandir et aller plus haut mais alors, nous devons le vendre pour en acheter un autre, meilleur. » C'était assez difficile pour moi, mais finalement, j'ai décidé de vouloir continuer à évoluer. Nous l'avons vendu et nous en avons acheté un autre. Son nom était Free Choice. C'est lui qui m'a permis de faire mes premières épreuves qualificatives pour les championnats d'Europe junior et ce genre de choses. En même temps que ce cheval, j'ai commencé à monter également les chevaux de mon père. Je montais chaque jour entre 10 et 12 chevaux. » Aujourd'hui, est-ce que vous pensez que l'attitude de votre père de vous mettre devant ce choix délicat était une bonne chose ? M.B. : « Il s'occupait d'une écurie de commerce et grâce à cette expérience, il m'a appris qu'il fallait savoir laisser partir. Cela fait partie de notre sport. Aujourd'hui, je suis de nouveau dans une écurie de commerce et toute ma vie, j'ai acheté et vendu des chevaux. C'est toujours dur aujourd'hui quand vous avez des chevaux avec qui vous avez un contact spécial, comme Oh d'Eole ou Quannan R, même si lui, je suis très heureux, car il va pouvoir vieillir avec moi. C'était une bonne leçon pour moi, qui m'a appris à me préparer à ce genre de situation. » La suite, c'est demain !