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Boyd Exell et Julien Epaillard à Bordeaux et Davidson du Pont gagne le Prix de France

Sport dimanche 9 février 2020

Il est juste impressionnant mais sa domination sur l’attelage n’est pas encore terminée. L’Australien Boyd Exell marque à jamais l’histoire de la Coupe du Monde FEI d’attelage. En douze années de cette compétition née en 2009, le meneur aux mains d’or a remporté la Coupe du Monde à neuf reprises avec cette nouvelle victoire devant son public favori de Bordeaux. Cette victoire est une reconquête après un mini passage à vide l’an dernier où il devait céder, ou plutôt prêter, sa couronne au jeune Hollandais Bram Chardon : « Parfois, c’est plus compliqué de gagner quand on sait que l’on a de très bons chevaux, on se déconcentre. Cette année, les problèmes ont recommencé dans la première manche et je me suis dit que ce serait bien de corriger le tir aujourd’hui ». Deuxième à l’issue de la première manche hier où il a compensé ses deux fautes aux obstacles par un temps canon, aujourd’hui, l’Australien a assuré à la fois le spectacle avec encore le meilleur temps (8 secondes de mieux que son concurrent direct, Koos de Ronde, 2è) et le résultat avec un parcours parfait, sans avoir effleuré la moindre quille. Une victoire avec une pointe d’émotion supplémentaire : « C’était la dernière compétition pour Demi, une jument de 23 ans pourtant encore en grande forme. Mais il y a un moment où il faut savoir arrêter d’autant que j’ai gagné cinq Coupes du Monde avec elle ». Ijsbrand Chardon, le père de Bram à qui il avait prêté l’un de ses bons chevaux pour qu’il reste compétitif dans son match face à Exell (lequel n’a pas eu lieu), termine à la troisième place, avec un sans-faute également, mais à plus de 15 secondes du vainqueur.
Bordeaux accueillera de nouveau la finale de Coupe du Monde d’attelage de 2022 à 2024.

Résultats Finale de la coupe du monde d’attelage.

Quelle journée pour Julien Epaillard ! Après avoir remporté l’épreuve de vitesse ce matin (le Prix France Bleu) avec Alibi de la Roque, le Normand s’adjuge le prestigieux Grand Prix Land Rover avec sa jument baie de 12 ans, Queeletta ! Vainqueur l’an dernier, Félicie Bertrand prend une très belle seconde place avec la rebondissante Sultane des Ibis. Un sacré doublé pour les Français, soutenus par un public exceptionnel, « porteur d’une énergie que nous et nos chevaux ressentons » dixit Epaillard, pour conclure cette exceptionnelle 46è édition du Jumping de Bordeaux.

Il y avait beaucoup moins de monde au barrage de ce difficile Grand Prix aujourd’hui : quatre couples sur les trente-quatre au départ, un Hollandais (Maikel van der Vleuten), un Suisse (pas Guerdat qui a fait une petite faute aujourd’hui, mais Pius Schwizer) et nos deux Français.

Félicie Bertrand est donc passée tout près de l’exploit -remporter deux Grands Prix Land Rover consécutifs- ce qui nous aurait renvoyé à l’époque de ce couple mythique que formaient l’Allemand Franke Sloothaak et Joli Cœur dans les années 90. Si près, mais si loin, mais aucun regret à avoir : avec ou sans faute, le temps de la petite Sultane n’aurait pas suffi à battre la grande Queeletta, seule sans-faute de ce barrage. Il aurait manqué de toute façon 19 centièmes à Félicie Bertrand : « Mais je suis complètement ravie de cette deuxième place. Mon temps était plus lent que celui de Julien alors je n’ai pas de regret. Le seul regret que j’ai c’est ma petite faute hier, en Coupe du Monde. Mais la jument saute incroyablement bien et a montré que notre victoire de l’année dernière n’était pas juste due à la chance ou au hasard ».

Mais quelle grande journée pour l’équitation française : si Félicie a manqué son doublé de peu, Julien a réussi le sien. Les siens plutôt : celui de Queeletta vendredi et dimanche, et celui d’aujourd’hui avec ses deux chevaux : « C’est un très bon début d’année pour mon équipe. J’ai la chance d’avoir des partenaires incroyables autour de moi, ce qui est hyper motivant et me pousse à faire de mon mieux. C’est une chance inouïe d’avoir Queeletta dans mon écurie. Je n’ai pas voulu la monter en Coupe du Monde car j’avais besoin de donner un peu de métier à Toupie de la Roque qui serait la remplaçante de Queeletta à Las Vegas s’il lui arrivait quelque chose. En bouclant mon parcours hier, je la qualifiais également pour cette finale. Mais c’est bien avec Queeletta que je compte aller défendre mes chances en finale de cette Coupe du Monde. Aujourd’hui, je ne voulais pas faire un barrage à tout casser mais il fallait quand même que je prenne un tout petit peu de risques pour pousser Pius à la faute ». Stratégie gagnante donc !

Ce n’est donc pas un hasard si Julien Epaillard est aujourd’hui le n°1 français avec de bonnes chances de rentrer dans le Top 10 mondial le mois prochain ! Les tricolores auront donc enlevé cinq des six épreuves de ce week-end. Une belle cerise bleue sur ce magnifique gâteau d’un Jumping International de Bordeaux qui laissera de grands souvenirs !

photo: ©Christophe Bricot/Jumping Bordeaux 

Résultats Grand Prix de Bordeaux

À Vincennes, c'était la revanche du prix d’Amérique ce dimanche avec le Prix de France (Gr1, 2100m avec un départ derrière l’autostart). En plus de la distance et du mode de départ, il y a un autre changement de taille, Jean-Michel Bazire avait décidé de quitter le sulky de Bélina Josselyn pour prendre en main son crack, Davidson du Pont (Pacha du Pont). Changement de tactique car rapidement, Davidson prend les commandes de la course mais si tous les favoris sont devant, cette fois, Face Time Bourbon (Ready Cash) n’est pas juste dans son dos. Le vainqueur du prix d’Amérique se fait même enfermer quelque peu. Il réussit finalement à s’extirper du piège avant de se lancer à l’assaut d'une dernière ligne droite impressionnante où il revient face à son opposant direct... mais il lui manque quelques mètres pour pouvoir déborder son dauphin de l’Amérique, pari gagné pour Davidson du Pont mais un nouveau duel somptueux qui aura fait vibrer tous les passionnés et bien plus. 

Délia du Pommereux  prend la 3è place après une magnifique remontée dans la dernière ligne droite. Bahia Quesnot est 4è devant Vitruvio, déjà 5è au prix d’Amérique, alors que Bold Eagle termine 6è. Ce dernier devrait participer au prix René Ballière avant de se tourner vers l’étranger avec des courses plus courtes et une tournée américaine et canadienne. Il n’est pas exclu de le revoir courir une dernière saison l’an prochain avec en ligne de mire le prix de Bourgogne et le prix de France, selon son entraîneur Sébastien Guarato.