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Le conseil des pros – Pedro Veniss

Sport mercredi 29 avril 2020

En cette période incertaine due à la pandémie de Covid-19, Studforlife vous propose de faire un tour d’horizon des différentes méthodes et techniques des cavaliers pour garder leurs chevaux en forme.

Pour ce 7e entretien, rendez-vous avec Pedro Veniss. Le cavalier brésilien, en or par équipe lors des Jeux Panaméricains et vainqueur du Grand Prix de Genève, nous explique sa situation, avec notamment le départ à la retraite de sa bonne For Felicia. Il évoque l’impact du report des Jeux Olympiques dans le planning de Quabri de l’Isle, sans oublier sa nouvelle fonction au sein de la FEI ainsi que l’importance de Philippe Guerdat.

Basé à Barcelone, dans les installations du Club de Polo, Pedro Veniss peut continuer de monter ses chevaux. Il en a 14 au travail, qu’il se partage avec son cavalier. Toutefois, il n’y a pas d’obstacles, et le Brésilien se concentre donc sur le travail au plat. « Au début, comme on ne savait pas quand les compétitions allaient reprendre, on a gardé les cracks en forme. Maintenant, on voit que cela va prendre plus de temps, mes chevaux de tête font donc un travail plus léger et je peux mettre l’accent sur le dressage pour les jeunes. J’ai la chance d’adorer travailler les chevaux sur le plat. Il est vrai qu’en ayant été à l’école de Neco Pessoa, le dressage a toujours été essentiel à mes yeux. Il m’a aussi inculqué l’importance du travail en liberté, ce que je profite aussi de faire plus durant cette période. »

Pedro Veniss et Quabri de l’Isle lors de leur victoire dans le Grand Prix du CHI de Genève en 2016

En parlant de ses cracks, il est évidemment question de son Quabri de l’Isle. Ce dernier a pris la route de la Belgique pour deux mois afin de se consacrer à la monte. Pedro Veniss a déjà vu quelques vidéos de produits de Quabri et il en possède lui-même un, âgé de 2 ans : « Les produits sont encore jeunes, mais beaucoup d’entre eux possèdent le chic de Quabri et ont la même robe alezane avec de grandes balzanes. J’éprouve toujours beaucoup de plaisir quand je reçois des photos ou des vidéos de ses poulains. »

Parmi ses cracks, il y a aussi sa fidèle For Felicila (For Pleasure et Espri), qui, à l’âge de 15 ans, va désormais se consacrer à l’élevage. « C’est une jument qui m’a énormément donné. Elle a intégré mes écuries comme cheval de vitesse et elle s’est avérée être une vraie jument de Grand Prix. Elle m’a permis de décrocher de nombreuses victoires, notamment dans la Coupe des Nations d’Hickstead en 2017. Je suis tellement heureux de savoir qu’elle va faire un poulain avec Quabri. Ce sera vraiment spécial pour moi de monter ce poulain. Je suis sûr qu’elle va être une super maman. »

Pedro Veniss et For Felicila lors du Morocco Royal Tour 2019

Quabri de l’Isle qui se consacre à l’élevage, une situation rendue possible à cause de cette pause forcée. Mais l’étalon de 16 ans reprendra ensuite son entraînement en vue des compétitions. Et même si les Jeux Olympiques ont été repoussés d’une année, cela reste l’objectif de ce cheval : « Quabri aura évidemment un an de plus, mais il a toujours eu une excellente santé. C’est lui qui nous dira, au printemps prochain, comment il se sent. Je suis très à l’écoute. »

Pedro Veniss et Quabri de l’Isle en 2015 à Genève

Pedro Veniss pourra toutefois aussi compter sur une nouvelle recrue. Lord Pezi Junior, qui a rejoint ses écuries il y a quelques mois, a beaucoup de potentiel (ndlr : le couple était 2e du GP de Vejer en mars et 3e de celui en févier). « Les JO cette année seraient arrivés trop tôt pour lui, mais l’an prochain, c’est possible qu’il soit prêt », se réjouit son cavalier.

Pour l’heure, les concours manquent énormément au cavalier brésilien : « Nous autres, cavaliers professionnels, adorons l’adrénaline que nous procure la compétition. Je ne pense pas avoir déjà passé plus de 4 semaines sans concours. Mais il faut voir les aspects positifs, je peux passer plus de temps avec mes enfants, même si le confinement dans un appartement au centre de Barcelone n’est pas toujours facile à gérer… Je pense aussi que la reprise va être difficile pour eux, qui auront eu leur papa tous les jours à la maison et qui sera à nouveau au concours tous les week-ends. Dans les aspects positifs, il y a aussi la disponibilité que je peux avoir pour aller au fond des choses dans mon travail en dressage. »

Son moral, le cavalier brésilien le garde aussi grâce à Philippe Guerdat, sélectionneur de l’équipe du Brésil : « C’est un entraîneur d’exception : même durant cette période sans compétitions, il est tout aussi important. Il sait nous motiver, conserver un vrai esprit d’équipe. Il a fait un groupe whatsapp où l’on partage nos exercices, mais aussi nos meilleurs souvenirs de parcours en vidéos. En plus, chaque semaine, il organise une vidéoconférence pour les cavaliers. Il est vraiment incroyable, il pense à tout. Il sait nous aider à garder le moral, on peut parler de tout avec lui, il nous fait garder le contact, c’est génial. Je suis très reconnaissant de l’avoir comme chef d’équipe. »

Pedro Veniss et ses coéquipiers lors de la Coupe des Nations de Rabat sous la houlette de Philippe Guerdat 

Depuis le début du mois, Pedro Veniss a aussi de nouvelles responsabilités. Il a été nommé à la FEI comme représentant des cavaliers : « Cette pause tombe bien, car j’ai plus de temps à disposition pour cette tâche. Nous avons de nombreux meetings, notamment concernant les difficultés liées au Covid-19. On essaie de trouver les meilleures solutions pour tous. Je parle beaucoup avec Steve Guerdat et Kevin Staut qui, en plus d’être de supers cavaliers, sont de vrais hommes de cheval. Je parle aussi régulièrement avec l’IJRC. J’essaie d’échanger avec de nombreux cavaliers, comme Grégory Wathelet par exemple, afin d’avoir les meilleures propositions possibles à soumettre à la FEI. Il est vrai qu’actuellement, c’est surtout le calendrier FEI dont il est question. Les organisateurs aimeraient repousser leurs manifestations en automne. Pour les cavaliers, ce serait idéal qu’il y ait plusieurs compétitions le même week-end, mais on comprend tout à fait que les organisateurs qui ont leurs dates depuis de nombreuses années ne veuillent pas prendre de risques. On essaie de trouver les meilleures solutions pour tout le monde. »

Pedro Veniss et Quabri de l’Isle lors de leur victoire dans le Grand Prix du CHI de Genève en 2016