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Jumping Crans-Montana : Geoffroy Lecomte Lievaux sort le grand jeu avec Themis des Sarthes

Sport samedi 13 juillet 2019

Hier soir, lors du Longines Jumping Crans-Montana, Geoffroy Lecomte Lievaux a signé sa première victoire en international. Et pas n’importe quelle victoire : le Français s’est imposé avec Themis des Sarthes dans le Prix Six Senses Crans-Montana, une 150 comptant pour les rankings. Sur les 63 cavaliers engagés, dix avaient trouvé les clés du parcours et s’étaient qualifiés pour le barrage, mais au final, c’est bien Geoffroy Lecomte Lievaux qui a été le plus rapide, mettant près de 5 secondes à ses poursuivants. Rencontre à Crans-Montana avec ce sympathique cavalier, qui sort toujours de sa poche une carotte sitôt le parcours terminé.

Comment avez-vous vécu cette première victoire en international ? 

C’est plein de bonheur, surtout avec ce cheval, que j’ai fais naître. Et en plus, c’est le deuxième 4* de ma vie. Le premier 4*, c’était justement à Crans-Montana l’an dernier, et j’avais classé cette épreuve, donc la gagner, c’est fantastique. 

Quelques mots sur le concours, puisqu’il s’agit de votre seconde participation au Jumping de Crans-Montana ?

Le site est très beau, on est bien accueillis, les gens sont sympas. Il y a également une vraie qualité de sol. L’ambiance est très amicale, même entre les cavaliers dans les écuries. Pour ma part, cet événement va forcément prendre une signification particulière avec cette victoire. 

Avec combien de chevaux avez-vous fait le déplacement ?

Je suis venu avec deux chevaux. J’ai également un élève qui monte le 1*.

Parlez-nous de votre organisation…

Je suis basé depuis 3 ans au nord de Valence, en France. On a un club et une écurie de propriétaire. On fait de la valorisation et un peu de commerce, même si ce n’est pas trop mon truc. Mon équitation, qui est assez ouverte et donne autant que possible de liberté aux chevaux, ne séduit pas toujours les gens. 

D’où vient ce style, justement ? Vous montez avec un filet simple, vous entrez rênes longues en piste…

On ne dirait pas comme cela, mais je suis assez travailleur dans la monte classique. Je suis adepte de Baucher, mais j’ai aussi toujours admiré Pierre Jonquères d’Oriola, un grand champion qui préparait ses chevaux en faisant de grands galops dans les vignes. Je fais pareil avec mon cheval. Je fais seulement des trottings et de l’extérieur, il passe dans des ruisseaux et ne rentre jamais sur un paddock. Il a la technique et le savoir. Cela ne veut pas dire que je ne fais rien en trotting, mais il ne travaille qu’en extérieur. Cela lui plait, il est heureux.

Racontez-nous votre histoire avec Themis des Sarthes... 

Je l’ai fait naître et l’ai débourré. Je l’ai sorti en jeunes chevaux et ai pris le temps de le former, sans pression. J’ai voulu le bâtir sur le long terme.  C’est un étalon de 12 ans, qui est en cours d’approbation pour le stud-book français. Il sera approuvé pour la monte la saison prochaine. Il a deux sœurs, notamment une Quat’sous qui est là également et qui a couru jusqu’en 145 cm. Elle prendra sa retraite l’an prochain pour l’élevage. Ce sont des chevaux de famille, de cœur, que l’on n’a pas envie de vendre. La mère était bonne, mais j’étais un peu trop jeune pour l’exploiter, par manque d’expérience. Themis m’a permis de faire mes premières 140, 145, 150 et 155. C’est lui qui me permet d’évoluer à ce niveau. J’aimerais bien trouver d’autres chevaux pour continuer sur cette lancée, mais je ne suis pas basé dans une région d’élevage. Nous, nous produisons un poulain tous les deux ans. Mon père a une ou deux poulinières. Comme nous n’aimons pas les vendre, nous en faisons moins, mais en essayant de trouver de très bons croisements.

Vous restez sur des étalons français ?

Non, pas forcément. Themis est un Mr Blue. Sur l’élevage de mon père, on a une souche très française. Beaucoup de pur-sang à la base, ce qui nous permet de facilement croiser avec l’étranger. Je croise de plus en plus avec l’étranger. On va vers les étalons qui nous font envie.

Votre cheval doit être convoité…

Oui, on m’a proposé beaucoup de sous pour Themis, mais j’ai refusé. Ce n’est que de l’argent. Ce n’est pas que je n’en aie pas besoin, mais c’est une philosophie. Je préfère avoir un bon cheval, qu’un très beau camion. Mon camion a plus de 30 ans, il y a peu de risques qu’on me le vole sur le parking !

Et vous êtes donc qualifié pour le Grand Prix…

Oui. L’an passé, il s’agissait de ma première 155 cm, j’avais beaucoup de pression. Nous avions fait deux fautes. J’ai fait trois 155 cm depuis, donc on verra !

Et la suite du programme ? 

Nous irons à Megève et après Courlans, début août, où j’avais pris la 6eplace du Grand Prix l’an passé. Et ensuite, je vais demander si je peux participer au 4* de Valence, mais la sélection est difficile.