Après quatre étapes, Julien Anquetin prend les commandes du Bemer Rider Tour après la 4è des six manches de la compétition. Un circuit créé à l'initiative de Paul Schockemoehle et qui se déroule en Allemagne exclusivement sur de beaux concours internationaux.
Second à Hagen puis 10è à Munster, échouant à la première place non qualificative pour la seconde manche où tous les scores repartent à zéro, Julien Anquetin prend la première place du classement provisoire pour un petit point de mieux que l'Allemand Nisse Lüneburg et deux sur Markus Brinkmann !
"En début de saison, j'ai voulu participer au concours de Hagen car je sais que c'est un gros concours et qu'en réussissant une performance là-bas, cela m'ouvrirait des portes et je pourrais y glaner quelques sélections. L'objectif a été atteint puisque non seulement, j'y ai pris la seconde place mais qu'en plus, cela m'a permis de participer à quelques cinq étoiles à Cannes et Treffen... et je me suis dit que le Riders Tour pourrait être un bel objectif pour la saison... même si honnêtement, je ne me suis pas renseigné pour savoir ce qu'on y gagnait réellement. Malheureusement, la seconde étape tombait en même temps qu'un autre concours que j'avais prévu et la troisième était le derby d'Hambourg pour lequel il faut des chevaux vraiment spécifiques. Par contre, des deux concours auxquels j'ai participé et de ce que m'en ont dit plusieurs cavaliers, ce sont de magnifiques concours, de très bons niveaux. Il s'agit d'une magnifique passerelle entre les 4 et les 5 étoiles. L'organisation des deux concours que j'ai faits était magnifique. Il y a évidemment moins d'argent que lors d'un cinq étoiles mais nous sommes reçus dans l'espace VIP, nous sommes logés... tout est vraiment super pour nous.
Ces deux dernières saisons, j'avais vendu tous mes chevaux de Grand Prix. Je me suis retrouvé à faire des Grand Prix avec des chevaux intermédiaires mais du coup, les résultats ne suivaient pas vraiment. Vendre des chevaux, c'est mon activité principale et il n'est pas question de changer mon fusil d'épaule. Mais même si j'ai un bon réseau et un bon carnet d'adresse, je me suis rendu compte que si on évoluait pas de manière régulière à un certain niveau, c'était plus difficile pour le commerce. Les gens vous oublient vite. J'ai donc décidé de faire l'acquisition de Gravity of Greeenhill (Nabab de Rêve x Conterno Grande x Landor S) qui évoluait avec Guillaume Batillat avec l'objectif de faire du haut niveau... même si je n'espérais pas au départ autant de résultats. Mon objectif avec lui n'est pas forcément de le vendre mais plutôt qu'il soit présent avec moi pour tirer les autres chevaux vers le haut. Il se paie par les gains et il me permet d'emmener d'autres chevaux sur de beaux concours, de belles pistes, ce qui leur permet d'évoluer plus vite, de mieux se mettre en évidence et surtout de pouvoir côtoyer de véritables clients, ce qui n'est pas forcément le cas pour de tels chevaux sur des nationaux.
Je pense que j'ai vraiment la chance aujourd'hui d'avoir une bonne écurie et de bons chevaux. J'espère continuer sur cette lancée. Ma seule frustration de ce début de saison, c'est de ne pas avoir été appelé en équipe de France jusqu'à maintenant. C'était vraiment un objectif pour moi mais malheureusement, je ne maîtrise pas cela. Même une coupe de seconde ligue comme Gijon m'aurait beaucoup plu mais nous verrons si cela peut être le cas durant la seconde partie de la saison. Maintenant, je ne me plains certainement pas car j'ai eu la chance d'être sélectionné pour de beaux concours... mais cela reste un regret.
Je compte bien continuer à évoluer vers le haut niveau même si cela voudra simplement dire que nous serons assez solides pour conserver certains chevaux, un voire deux ans supplémentaires. J'ai un système un peu particulier par rapport à la plupart des cavaliers puisque pour ma part, j'ai la chance d'avoir tout un groupe de personnes autour de moi qui, selon les projets que je leur propose, achètent un cheval seul ou à plusieurs. En fait, souvent, je vais essayer des chevaux et lorsque j'en trouve un qui me plait, pour lequel j'ai le coup de cœur, je demande à mes investisseurs qui cela intéresse. Selon les chevaux, certains ont envie de se lancer seuls et parfois à 4 ou 5, cela dépend vraiment. Par contre, une fois qu'ils ont acheté le cheval, je le prends entièrement à mes frais. Jamais ils n'entendront parler d'un mois de pension, d'une facture de maréchal-ferrant ou de vétérinaire. Ils aiment ce concept car je prends ma part de risque également. Lors de la vente, nous nous partageons la plus-value. C'est un système difficile à mettre en place mais les années ont montré que chacun y trouvait son compte. Je ne connais pas personnellement Karel Cox mais c'est un modèle pour moi car c'est quelqu'un qui a fait beaucoup de commerce et qui peut aujourd'hui se permettre d'attendre un peu plus longtemps avant de vendre ses chevaux, ce qui lui permet d'être au haut niveau désormais.
Aujourd'hui, en plus de Gravity of Greenhill, je peux compter sur Talika des Isles (Jarnac x Royal Feu) qui appartient à Bruno Rocuet avec qui je m'entraîne et qui possède de grandes qualités. Elle n'est chez moi que depuis deux mois mais je pense qu'elle va rapidement évoluer au même niveau que Gravity. Après, j'ai plusieurs très bons chevaux de 8 et 9 ans qui évoluent aujourd'hui jusqu'en 3 étoiles mais qui ne sont pas encore prêts pour aller plus haut... et qui seront certainement vendus lorsqu'ils le seront ! Je suis confiant pour l'avenir mais je suis conscient qu'il ne faut pas s'endormir sur ses lauriers pour autant."
photos : Stefan Lafrentz/ Bemer Riders Tour