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Jeroen De Winter : le talent et le travail réunis

Reportages mercredi 25 juillet 2018 Julien Counet

Issu d'une famille de maraichers où tout le monde possédait la passion des chevaux, Jeroen De Winter a rapidement trouvé sa vocation. Son grand-père, Roger De Winter est éleveur (affixe Het Netehof) et étalonnier, son père Erik De Winter est marchand de chevaux alors que son autre Grand Père, Jos Ceulemans (De Dwerse Hagen) est également un personnage bien connu du monde hippique belge. Jeroen De Winter est un garçon discret mais qui n'a pas tardé à laisser exploser son talent. A 16 ans, il remportait le titre de champion de Belgique des 7 ans et junior avec la même monture, Gretel S. Cet hiver, il a remporté la compétition hivernale des étalons dans les 5 ans avec Nixon van't Meulenhof ainsi que dans les 7 ans avec Leandro VG (Gitano) tout en remportant le titre de champion du BWP avec Pegase van't Ruytershof (Comme il Faut). La semaine dernière, il participait à son premier championnat d'Europe à Fontainebleau chez les Young Riders. 

Quels ont été vos premiers contacts dans les chevaux ?

«  Le jour où je suis né, j'ai eu un cheval je pense ! (rires) Avant même que je sois né, mon père acheté un Shetland pour moi et le shetland a donné un poulain aussi et j'ai commencé à monter je pense que j'avais 6 ans. Au début des grandes vacances, mon père avait acheté un poney, un poney bai, et durant toutes les vacances je ne l'ai pas monté et n'ai pas regardé au poney mais le dernier jour des vacances, je suis monté dessus. Et depuis ce jour-là j'ai presque monté chaque jour…  »

Quand on est dans une famille justement avec autant de chevaux y a une pression pour que vous montiez à cheval ?

«  Non pas du tout, parce que mon frère et ma s?ur ne montent plus, on a pu choisir nous même de monter ou pas…  »

C'était agréable pour vous justement que vos parents ne mettent jamais la pression sur vous?

« Ah oui, je pense que c'est mieux qu'on puisse choisir car si on n'aime pas pratiquer l'équitation, ça ne va rien donner dans le futur. Je suis content d'être né dans une famille de chevaux, car sinon c'est très difficile de commencer par soi-même et d'acheter des écuries, une piste et un camion c'est impossible je pense, de commencer sans une famille auprès de soi. »

Quand on voit justement au début c'est beaucoup de chevaux autour de vous, mais vos parents, votre papa surtout, a toujours fait attention à ce qu'il n'y ait pas trop de chevaux pour vous…

«  Oui ! C'était important même si finalement, j'ai quand même arrêté l'école à 17 ans lorsque j'avais déjà trop de chevaux dans mon écurie ! A ce moment-là, je savais déjà que je voulais passer ma vie dans ce sport, j'ai donc pris cette décision sereinement. Mon papa est néanmoins toujours très présent aujourd'hui. C'est lui qui commande et qui nous calme aussi car nous voulons rester une petite structure. Il faut faire attention de ne pas voir trop grand. Nous avons déjà eu des moments où nous avions trop de chevaux et on n'a remarqué que ce n'est pas bien, ni pour eux, ni pour nous. On veut faire les choses de la meilleure des manières. Tu n'es pas heureux non plus quand tu as 20 chevaux à monter ! Je pense qu'avoir une écurie de 12 chevaux est idéal pour faire les choses correctement. »

Secreto van het Netehof (Nixon van't Meulenhof & Kaya van't Netehof (Catoki), élevée par son grand-père avec qui Jeroen évolue sur le circuit international.

Au moment où vous décidez justement d'arrêter l'école pour te mettre à cheval, vos parents ont-ils eu un peu peur ou ils étaient contents…  ?

« Je pense que mon papa était hyper content, ma mère ce n'est pas sûr. Après la quatrième année, j'ai décidé moi-même que j'allais faire quelque chose de plus ou moins difficile et pendant les vacances, la dernière semaine on devait faire un stage sur les finances. J'avais fait quelque chose avec mathématique et la science. C'était quelque chose de tout nouveau pour moi alors que certains faisaient ça depuis deux ans. Je suis allé là-bas une semaine et après, j'ai dit à ma mère, qu'est-ce que je dois encore faire dans l'école ? Parce que c'était si facile. J'ai dit je veux plus aller à l'école et je veux juste faire le jury central à Bruxelles. J'ai étudié de moi-même. Je l'ai fait pour ma mère. Je n'ai pas dit en une fois "je veux arrêter", Cela est venu étape par étape, elle n'a pas fait beaucoup de problèmes… »

Vous, vous n'avez pas regretté à un moment donné quant même justement de ne pas avoir fait des études pour après, au cas où ?

« Non, pas du tout ! Jusqu'à maintenant en tout cas. Je sais pas dans le futur. Jusqu'à maintenant je ne regrette pas, mais je n'ai aussi pas de pression sur ma vie, j'ai pas déjà une maison, je dois pas chaque mois payer quelque chose, je vis encore chez mes parents. Peut-être dans dix ans quand je dois tout payer moi-même que je me dirai que j'aurais dû mieux étudier, mais j'espère que ça n'arrivera pas même si on ne peut pas savoir ce que nous réserve l'avenir. »

Quand on voit finalement vous avez tout arrêté très tôt, parce que les poneys, passer de poney à cheval ça s'est fait quand même assez tôt aussi, et ça le passage poney cheval ça été par la vente du poney ?

« Oui, c'est vrai. Cela m'a aussi directement montré l'importance du commerce dans notre sport. Mon père a toujours voulu cela et on va en faire mais aujourd'hui, avec nos meilleurs chevaux, nous voulons aussi faire du sport. Il est certain que nos serons obligés de vendre un jour ou l'autre l'un de nos meilleurs chevaux mais nous ne voulons pas être une écurie de commerce où tout est à vendre. Nous voulons aussi prendre du plaisir avec nos chevaux dans le sport. »

Mais pour être professionnel, il faut bien financer l'écurie. Comment comptez -vous vous y prendre ?

« Pour moi... je veux juste commencer avec des très bons jeunes chevaux et les faire progresser jusqu'à leur 8 ans. Après moi, je veux les vendre. Pour moi, ce serait un bon timming. Mon grand-père et mon père, eux, veulent toujours garder et garder les chevaux alors ils gardent les bons chevaux pour moi et je peux vendre les miens ! (rires) Je peux me le permettre parce que je sais mon père garde déjà des chevaux pour le sport, alors quand moi je commence avec de jeunes je veux les vendre. »

Mystic van't Hoogeinde (Echo van't Spieveld & l'internationale Geena van't Roosakker) fait partie des espoirs du jeune cavalier.

Au final, vous êtes plus commerçant que votre papa ?

« Non, mais mon papa a aussi les étalons ainsi que ses cultures (la famille De Winter cultive des chrysanthèmes ainsi que différents légumes, ndlr). Moi, je montes et je dois vendre les chevaux que j'ai fait mais je vais aussi monter des chevaux de lui et dans le futur, j'aimerais aussi quelques étalons pour saillir. »

La suite demain !