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« Je n’aime pas avoir de regrets en piste » Nayel NASSAR

Interviews lundi 29 avril 2019

Vainqueur du Speed Challenge et du Grand Prix des Longines Masters de New York (son tout premier Grand Prix CSI 5* !), l’Egyptien Nayel NASSAR est décidément l’homme en forme du moment. Nous l’avons rencontré juste avant sa victoire dans l’épreuve majeure de ce week-end new-yorkais !

VOUS TERMINIEZ RÉCEMMENT DEUXIÈME DU GRAND PRIX 1M$ D’OCALA ET PREMIER DE CELUI DE THERMAL, C’ÉTAIT VRAIMENT L’OBJECTIF DE FIN DE SAISON HIVERNALE ?

« Pour sûr, c’était l’un de mes objectifs. J’ai vraiment préservé Lordan pour ce Grand Prix à un million de dollars en Californie et Lucifer pour Ocala. Il y a beaucoup de gain donc ce sont des épreuves intéressantes à choisir mais je suis surtout très heureux d’avoir eu deux très bons résultats avec deux chevaux différents, presque la même semaine. »

JUSTEMENT, UN CHEVAL QUI PEUT GAGNER À LA FOIS LE SPEED CHALLENGE, QUI EST L’UNE DES ÉPREUVES LES PLUS RAPIDES DE LA PLANÈTE, ET UN GRAND PRIX, C’EST RARE NON ?

« Lucifer est un cheval unique en son genre. Il peut tout faire et est très rapide de nature. Parfois je peux remporter l’épreuve sans même essayer de gagner (rires !), juste en étant efficace et en essayant de gagner un peu de temps avec des options. Il est un peu spécial dans sa tête et parfois un peu drôle à travailler à la maison. Il a besoin d’être bien détendu mais il est très talentueux et spécial pour moi (Lucifer a remporté le Grand Prix CSI 5* de New York un jour après cette interview, ndlr). »

 

TU PEUX DONC COURIR TOUS TYPES D’ÉPREUVES AVEC LUI, TOUT LE TEMPS ?

« Ce n’est évidemment pas la meilleure situation de préparer un Grand Prix en allant à fond dans une épreuve de vitesse deux jours avant. Mais le Longines Speed Challenge est l’une de mes épreuves favorites et ce n’est pas amusant de monter cette épreuve sans essayer de gagner. Je pense aussi que l’on ne sait jamais ce qu’il peut arriver le dimanche : si tu décides d’aller doucement pour l’épreuve de vitesse et que tu ne te classes pas, et que tu fais quatre points le dimanche dans le Grand Prix, tu peux regretter de ne pas être aller assez vite le vendredi et d’avoir eu une chance de gagner l’épreuve. Je n’aime pas avoir de regrets et penser que j’aurais dû essayer quand je ne l’ai pas fait. Donc je préfère tout miser sur la victoire et gérer les conséquences après. »

LES JEUX OLYMPIQUES ARRIVENT À GRANDS PAS, L’ÉQUIPE ÉGYPTIENNE S’Y PRÉPARE T’ELLE ?

« Il faut d’abord nous y qualifier, mais c’est bien entendu un grand objectif pour nous que de prétendre pouvoir participer aux Jeux Olympiques de Tokyo. Le concours de qualification est à la fin de l’année donc nous avons encore un peu de temps pour ménager nos chevaux en vue de cette Coupe des nations au Maroc, qui qualifiera la meilleure équipe pour les prochains JO. J’essaie de faire attention à bien espacer mes concours pour que mes chevaux soient préservés pour la fin d’année. On a une très bonne équipe avec de bons cavaliers tels que Sameh EL DAHAN ou encore Abdel SAID. Nous n’avons pas été qualifiés pour les Jeux Olympiques depuis de nombreuses années et je pense que l’on a une très bonne équipe qui a sa chance. On va faire de notre mieux avec nos chevaux pour être bons ! »

LES SPORTS ÉQUESTRES SE DÉVELOPPENT-ILS BIEN EN EGYPTE ?

« Il y a beaucoup de jeunes talents en Égypte. Certains cavaliers ont des meilleures opportunités que d’autres et ont la possibilité d’aller en Europe durant l’été, par exemple, pour prendre un maximum d’expérience. Il est effectivement plus facile de faire ses gammes vers le haut niveau dans des régions comme l’Europe ! Nous avons par exemple un très bon cavalier, Mohamed Taher ZEYADA qui a monté au dernier championnat pour l’Égypte et il a fait du très bon travail. Il n’a que vingt-quatre ans et je le connais depuis son plus jeune âge, il est très talentueux. Il y a bien évidemment d’autres cavaliers que je n’ai pas encore eu la chance de rencontrer, et qui je l’espère, pourront aller en Europe ou aux États-Unis pour se faire un nom. »

HARRIE SMOLDERS ET TOI VOUS ÊTES ASSOCIÉS AUTOUR DE JENNIFER GATES ET EVERGATE STABLES, PEUX-TU NOUS PARLER DE CETTE NOUVELLE AVENTURE ?

« J’ai effectivement rejoint l’équipe Evergate Stables récemment. J’ai commencé à monter pour eux au milieu de l’année dernière. Mes missions sont principalement de m’occuper des chevaux qui ont besoin de travail pour accéder vers le plus haut niveau et le développement du business. C’est ce qui me permet de monter des chevaux d’exception comme Lucifer V, qui est d’ailleurs arrivé un peu par chance sous ma selle. Il a eu un accident avec Kent FARRINGTON et s’est par hasard retrouvé avec moi. Cela nous a pris un peu de temps mais maintenant nous nous connaissons bien et je suis chanceux de l’avoir. Je suis très reconnaissant envers Evergate Stables, ils m’ont permis de passer une étape supérieure dans ma carrière et jusqu’à présent le partenariat se passe très bien. Ma compagne Jennifer, à l’origine du projet, s’entraine depuis peu avec Harrie SMOLDERS. Nous sommes donc tous ensemble aux États-Unis durant l’hiver et retournons très prochainement en Europe et y resterons jusqu’en automne. Harrie va bien entendu rester très impliqué auprès de nous, même si Jennifer et moi avons nos propres écuries en Belgique. Grâce à ce partenariat, Jennifer essaie de passer une étape dans son ascension vers le très haut niveau et grâce à Harrie qui est un excellent cavalier et entraineur avec très bon œil, elle a énormément progressé. »

TU DOIS ÉNORMÉMENT APPRENDRE D’HARRIE ?

« Oui, avoir Harrie SMOLDERS aux écuries tous les jours nous apportent beaucoup. Tout se passe très bien. Même avant le Speed Challenge ce week-end, il est venu me voir pour me dire ce que tout le monde faisait. C’est très sympa, surtout pour quelqu’un comme moi qui a toujours fait tout seul. C’est génial de sentir cet esprit d’équipe et ce soutien avec Harrie et toute l’écurie Evergate. »

Propos recueillis par Théo CAVIEZEL à New York. Photo à la Une : Sportfot.com