Notre site web utilise la publicite pour se financer. Soutenez nous en desactivant votre bloqueur de publicite. Merci !

Haras national suisse, Avenches (2/2)

Interviews jeudi 26 février 2009

Haras National d'Avenches

L'élevage suisse est aujourd'hui reconnu grâce à des étalons tels Karacondo, père du vainqueur des Sires of the World 2005, Karondo V Schosslihof. Quelques étalons prestigieux ont fait leur armes sous les couleurs du Haras national d'Avenches avant d'être vendus à l'étranger, à l'image de Padarco van het Hertsveld qui rejoindra ensuite les écurie de Paul Schockemoehle où il fera deux finales de Coupe du monde sous la selle d'Otto Becker avant de terminer sa carrière en Grand Prix sous selle Coréenne, ou de Dollar de la Pierre qui sera ensuite acheté par Alfonso Romo pour devenir Tlaloc La Silla avant de revenir en France pour remporter un titre de champion du monde par équipe en 2002.

Rencontre avec  Ruedi von Niederhäusern, responsable des étalons.

Karacondo (BWP, 1987, Lys de Darmen x Drost)

Comment choisissez-vous les étalons qui font la monte ici au haras d'Avenches ?

 

Ce sont les éleveurs qui choisissent. Nous avons des demandes des éleveurs qui cherchent une lignée d'origine ou un type de cheval voire carrément le nom d'un cheval. Ensuite, en fonction de cela, nous allons voir avec les propriétaires s'il est possible de le louer pour la saison de monte.

Pourquoi est ce que le haras n'achète plus d'étalons ?

 

Parce que ce n'est pas ou plutôt ce n'est plus le rôle du contribuable de financer ces étalons qui coûtent de l'argent mais qui ne sont plus rentables. Il y a quinze ans, c'était encore possible mais aujourd'hui, il est vraiment difficile d'amortir un cheval uniquement avec des saillies.

On voit néanmoins encore quelques étalons dont vous êtes propriétaire qui sont toujours présents ici. Pourquoi sont-ils restés alors que d'autres ont disparu ?

 

Tout simplement parce qu'ils avaient une plus grande qualité ! Chacun de nos étalons a lui-même tourné dans le sport à haut niveau. Au niveau de leur valeur d'élevage publiée en suisse, ils sont très cotés.

Tanael du Serein (SF, 1985, Narcos II x Oh Rantzau Pie V)

Dans votre effectif d'étalons, vous avez principalement des étalons d'obstacles et des étalons franches-montagnes ?

 

Il faut séparer ces deux aspects. En fait, nous avons un mandat de l'état pour soutenir la race franches-montagnes, c'est dans cet objectif qu'une grosse partie de notre cheptel sont des étalons de franches-montagnes.

De l'autre côté, pour le sport, il nous reste 8 étalons qui ne seront pas remplacés. Mais il est très important de séparer le mandat que nous avons et le côté sportif. En fait, les étalons de sport nous permettent de remplir des prestations aux éleveurs. En plus des étalons de sport et des Franches montagnes, nous avons également des purs sang, des cobs ainsi que d'autres races, cela fait partie de nos prestations diversifiées pour l'éleveur.

Lariboy (FM, 2003, Lascar x Eclar)

Les jeunes étalons qui sont aujourd'hui actifs à Avenches évoluent-ils encore dans le sport ou sont-ils conservés exclusivement pour la reproduction ?

Les franches-montagnes ont un programme de formation. Ils évoluent d'abord tous dans le sport à l'attelage, puis de temps à autre, on sort l'un ou l'autre individu de ce circuit pour en faire un cheval d'équitation à part entière, que ce soit en dressage ou en monte américaine. C'est un cheval multifonctionnel et aujourd'hui, nous sommes fiers d'en voir évoluer au haut niveau en attelage puis en dressage, monte américaine et même en saut d'obstacle. Nous avons un franches-montagnes qui saute 1m75, ce qui est vraiment impressionnant à voir.

Carino (Holst, 1991, Calando I x Thuswin xx)

Dans le demi-sang, tous nos chevaux ont évolué dans le sport lorsque nous les avons acheté jeunes. Nous avons des cavaliers au Haras, même si nous les avons toujours confiés à des cavaliers externes pour leur carrière internationale.

 

Quand on voit vos étalons, pourquoi avez-vous une grande dominance de Selle Français ?

 

C'est avant tout une tradition car nous sommes dans la partie francophone de la Suisse. Si l'on remonte 20 ans en arrière, c'était quelque chose de vraiment typique. Les francophones avaient des Selle Français alors que les germanophones avaient plutôt des chevaux aux origines allemandes. De plus, notre directeur, M. Poncet, connaît très bien l'élevage français et c'est toujours plus facile d'acheter de bons chevaux lorsqu'on connaît.

Colindro R (Bayern, 2004, Collin L x Legendaer II)