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Grégory Wathelet très suivi à Loncin

Sport mardi 11 février 2020

À Loncin, Grégory Wathelet était en territoire conquis. Dans l’assistance, une majorité d’éleveurs mais également de nombreux fans qui avaient parfois fait de nombreux kilomètres malgré les conditions climatiques difficiles pour venir écouter l’enfant du pays.
Les éleveurs de la province de Liège auront également été mis à l’honneur avec une génération des H (2007) particulièrement prolifique pour la région. Jean-Luc Haine a été récompensé pour Hearton du Bois Halleux (Non Stop x Toulon x Jus de Pomme) qui évolue sur la scène internationale sous la selle de l’Irlandais Michael Pender, fils de la jument Demoiselle du Ri d’Asse, sœur utérine d’Unique du ri d’Asse, née chez le regretté Jean-Louis Andrien, l’une des figures de l’élevage liégeois disparu l’an dernier, tout comme Alfonse Neuray ou encore René Huet disparu un peu avant eux.

Hocus Pocus de Messitert (Quidam de Revel x Clinton x Idolatre) aura également été mis à l’honneur. Son éleveur Eddy Campo aura retrouvé le cavalier montois Arnaud Doem qui avait fait le déplacement pour l’occasion, félicité par Grégory Wathelet qui avait monté la mère d’Hocus Pocus, Brenda de Messitert.

Christian et Yvonne Liégeois auront également été mis à l’honneur par le comité du BWP Wallonie pour High Tech Vy de Septon (Del Pierro P&B x Chellano Z x Fantastique) qui évolue en Grand Prix sous la selle d’une autre liégeoise, Virginie Thonon, qui aura également monté son père... tout comme Grégory Wathelet !

Cette fois, la soirée est bel et bien lancée. Les retardataires auront eu tort... il n’y a plus de place. Blessé lors d’une vilaine chute, le double vainqueur du Grand Prix de Liège, vainqueur du Grand Prix d’Aix-la-Chapelle, Vice-Champion d’Europe, Champion d’Europe par équipe... n’en a pas perdu sa bonne humeur... et il avait même pris le temps de préparer de nombreuses pages pour son intervention de la soirée. Il aura pris la parole avec son style : en toute simplicité avec toujours énormément de modestie... mais aussi en sachant très bien les messages qu’il voulait faire passer.

Grégory aura retracé sa carrière en plusieurs points :  sa jeunesse chez ses parents, sa décision de passer professionnel et son installation au Manège des Trois Provinces de la famille Liégeois, son ascension aux écuries des Hayettes durant quatre ans, son passage sous les couleurs ukrainiennes, à propos duquel il a tenu à préciser qu’il s’agissait bien pour lui d’un choix sportif et d’une expérience qui l’avait fait progresser vers le haut niveau, avec notamment six mois passés dans les écuries de Paul Schockemoehle, puis son retour sous couleurs belges en se mettant à son compte, et enfin son installation dans la ferme familiale. 

Durant sa présentation, il n’aura pas manqué de remercier les nombreuses personnes qui l’ont aidé. « On dit souvent que je suis un autodidacte. C’est certainement vrai pour une partie mais il y a aussi de nombreuses personnes qui m’ont aidé et tout particulièrement Félix Brasseur, Fabrice Kettmus et Hervé Daout. » Comme toujours, il n’a pas manqué de remercier ses parents et ses grands-parents pour son éducation tout en rappelant que, venant d’un milieu agricole, il savait ce que c’était que de travailler dur du matin au soir. 

Retraçant son parcours avec les victoires qui ont marqué sa carrière du titre de Champion de Belgique des 7 ans grâce à Quarto de la Cour confié par l’un de ses plus fidèles propriétaires à ses débuts, Nadine Motmans, ou encore sa victoire dans le Grand Prix de Malines avec Jarum du Val Tibermont confié par son éleveur Michel Raskin qui, lui aussi, aura été fidèle au cavalier durant de nombreuses années, et qui l’auront propulsé sur le devant de la scène. Il ne manquera pas d’évoquer, non sans humour, sa victoire dans l’étape de Coupe du Monde de Malines qui sera restée la seule victoire en Coupe du Monde de l’étalon malgré un « cavalier pas assez bon », son titre de Champion de Belgique avec le regretté Forlap DC ainsi que sa médaille d’argent aux Championnats d’Europe d’Aix-la-Chapelle, piste où il remportera aussi sa plus belle victoire jusqu’à présent dans le Grand Prix avec Corée, et bien sûr sa médaille d’or par équipe aux Championnats d’Europe de Rotterdam.

Il est aussi revenu sur quelques-uns des chevaux qui ont marqué sa carrière. Une courte liste des chevaux qui l’ont marqué débutant par sa ponette Miss Mary, petite trotteuse qui lui permet de remporter de nombreuses victoires. L’envie de bien faire étant la première qualité que recherche toujours aujourd’hui le cavalier. On aura ensuite Firis de la Maine dont il monte aujourd’hui le fils, Faut Il des 7 Vallons, l’un de ses grands espoirs actuels, puis Mozart des Hayettes (« un cheval un peu fou, respectueux, qui aura fait tout ce qu’il aura fait avec son cœur »), Lantinus (« un cheval aux énormes moyens qui n’est plus la qualité première que je recherche aujourd’hui » dira-t-il), Crushing Z (« elle avait tout ce que l’on recherche chez un cheval moderne aujourd’hui »), Cortes C (« probablement le meilleur cheval que j’aie monté à ce jour, malgré son mauvais galop et sa raideur »), le regretté Forlap DC bien sûr, sans oublier Corée sur laquelle il espère bien compter cette année (« elle saute actuellement à la maison et tous les feux sont au vert, j’espère vraiment pouvoir compter sur elle »).

Grégory Wathelet ne se sera pas caché, et n’aura éludé aucune question. Conseillant aux parents de laisser avant tout leurs enfants prendre du plaisir à cheval, que ce soit en concours ou ailleurs. Rappelant que l’on a beau avoir étudié beaucoup de possibilités avec des temps de référence ou autre, lui, c’était vraiment le goût de la compétition qui l’avait emmené où il est aujourd’hui... mais aussi l’amour et le respect des chevaux. Une chose qui se perd malheureusement, et de rappeler aux parents que pour lui, il était plus important de s’occuper de son poney avant d’aller s’amuser avec ses amis et non l’inverse... » mais ce n’est pas à moi à faire l’éducation de vos enfants » s’amusera-t-il ensuite.

Le cavalier s’est aussi montré très pragmatique, jugeant qu’un jeune cheval dans une structure comme la sienne coûtait approximativement 20 000 euros par an, et plus du double pour un cheval de cinq étoiles... alors que seuls 3 à 4 chevaux des 15 à 16 chevaux de son piquet sont rentables uniquement grâce à leurs gains ; pour les autres en revanche, seule une vente peut leur permettre cette rentabilité. Il ne manquera pas non plus de remercier les propriétaires qui reviennent vers lui au fil du temps et lui accordent leur confiance. « J’ai travaillé quelques fois avec des contrats mais cela ne s’est pas toujours bien terminé. Je préfère désormais travailler avec des gens qui ont confiance en moi et beaucoup savent, je pense, que ma parole vaut un contrat. »