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Gérard Robin: un amateur très pro ! (1/2)

Interviews mercredi 9 décembre 2009
Gérard Robin: un amateur très pro ! (1/2) En 2006, Lamm de Fetan sort de l'ombre en remportant haut la main le titre de champion de France des 7 ans sous la selle de Reynald Angot. Deux ans plus tard, il explose sur la scène internationale sous la selle de Timothée Anciaume et fait partie de l'équipe victorieuse dans la Coupe des Nations d'Aix la Chapelle. En octobre, son frère utérin, Suliman de Fetan prend la 3 ème place du championnat de France des 3 ans. Une belle occasion de rencontrer leur éleveur, Gérard Robin. Eleveur passionné de chevaux le jour, chauffeur de taxi la nuit, ce breton nous a ouvert les portes de son élevage. Ci dessus : Lamm de Fétan (Fergar Mail & Harmony de Fétan)
Ci-contre : Suliman de Fétan (Dollar de la Pierre & Harmony de Fétan)
Ci-dessous : Harmony de Fétan (Le Tot de Sémilly & Sirène d'Espoir) avec Gérard Robin

SFL : Quels ont été vos premiers contacts avec les chevaux ?

Gérard Robin : C'était avec un cheval de trait que mon père avait dans sa ferme. Je lui donnais un coup de main à travailler la terre avec le cheval. Je devais avoir 5-6 ans et ce furent mes premiers contacts.

Je suis venu aux chevaux de selle bien plus tard en commençant avec des poneys pour mon fils, Erwan. Je lui avais acheté deux poneys : une mère suitée d'une pouliche que j'avais mises au paire dans un centre équestre près de chez moi… mais mon fils a grandi tellement vite qu'il a fallu s'en séparer. Je lui ai donc acheté une jument chez un cavalier de la région avec laquelle il a passé son galop 7 au haras d'Hennebont. Je l'avais ensuite revendue car elle avait trop de caractère et il avait beaucoup de mal avec elle. J'ai ensuite acheté une fille de Quiniou issue d'une trotteuse, Bretagne Douce. Elle sautait très très fort et avait été finaliste en jeunes chevaux à Fontainebleau sous la selle de Bruno Rocuet, où l'équivalent italien de notre Cadre Noir avait voulu l'acheter. Malheureusement, j'étais un jeune éleveur et je n'avais pas fait de radios avant … et elles étaient mauvaises. Depuis, je fais systématiquement des radios avant de mettre un cheval dans le sport et si elles sont bonnes alors on y va ! Mon fils étant apprenti maréchal ferrant en Normandie, je me suis alors dit que j'allais m'acheter une poulinière mais je voulais une jument par Ukase car je l'aimais bien, Ukase, comme père de mère. Je suis allé voir mon copain Claude Bichet du haras du Ter. En fait, nous nous connaissions avant tout de par notre métier puisqu'il est propriétaire d'une boîte de nuit dont je ramène beaucoup de clients la nuit … avant de découvrir que nous avions la même passion pour les chevaux. Nous sommes allés tous les deux chez Patrick Rabot de l'élevage de Mescam. Il avait 2-3 poulinières dont cette grande jument, Sirène d'Espoir qui était pleine de Le Tot de Sémilly. J'ai flashé sur cette jument là. La mère de Lamm est donc née ici. Je ne l'ai pas faite exploiter et je l'ai mise à 3 ans à la saillie de Fergar Mail chez Bernard Le Courtois. Mon fils ne travaillait pas très loin du haras de Brullemail et il l'a donc emmenée jusque là. C'est ainsi que Lamm est né. Je l'ai gardé un an et demi. Il avait été remarqué par un éleveur de la région, Jean-Pierre Le Vot qui travaillait beaucoup avec Jean-Michel Lorrain à cette époque là. Ils sont donc venus un jour tous les deux et m'ont acheté Lamm. Il a été élevé jusqu'à 3 ans chez Jean-Pierre Le Vot avant d'aller chez Jean Michel Lorrain … et la suite, on la connaît puisqu'à 4 ans, il rejoindra le Haras de M où Marc Dilasser le montera jusqu'à 6 ans.

SFL: Qu'est ce qui vous a intéressé dans l'élevage et pourquoi avez-vous eu envie d'acheter une poulinière ?

La passion ! J'avais déjà eu les poneys, nous avions des chevaux avec mon fils, nous en avions autour de la maison. J'avais vraiment la passion. Par contre, je ne monte pas … mais j'adore l'élevage.

Gérard Robin entouré d'Harmony de Fétan et sa mère, Sirène d'Espoir (Ukase). Sur quels critères avez-vous sélectionné vos poulinières ? Le père de mère d'abord, Ukase en l'occurrence pour ma première poulinière. La deuxième, c'est une autre histoire. Je me suis rendu à l'élevage de Villier dans le nord de la France près de Chaumont. J'avais vu une annonce avec une jument qui avait 5 points PACE ,qui n'était pas très chère et pleine de Corofino si je me souviens bien. J'appelle en disant que je suis intéressé par la jument et l'on me répond gentiment « il n'y a pas de soucis, elle est là, vous pouvez venir. » Je donne la date de notre venue. Mon fils et moi traversons la France toute la nuit puis une fois arrivés là, on nous dit « Ah mon pauvre monsieur, la jument est vendue, elle est partie ! » Je me dis zut, où suis-je arrivé ici ! Mais la dame me dit qu'elle a d'autres petites juments, puis j'ai vu plusieurs juments par Starter. J'avais justement mon ami de l'élevage du Ter qui avait Ruse des Tourelles, également par Starter. Les gens m'ont sorti plusieurs chevaux sur lesquels je n'ai pas flashé puis une petite jument qui a commencé à sauter avec un geste et une bascule. Je me suis dit « ouhla la, elle a quelque chose ! » et nous l'avons achetée. C'est ainsi que j'ai acquis ma deuxième poulinière, ce fut une sacrée aventure ! Urienne de Fétan (Lamm de Fétan & Juanita de Villiers) Comment avez-vous vécu le fait d'avoir dû vous résoudre à un nombre restreint de poulinière ? Est-ce que vous pensez que c'est un avantage ou un inconvénient ? V... de Fétan, propre frère de Lamm. (Réflexion) Pour moi, c'est un avantage car vivre du cheval, ce n'est pas possible. Alors vu le temps libre que j'avais de disponible à la maison, je voulais que cela reste une passion et pas une contrainte. On est là tous les jours mais s'il y a trop de chevaux, ce n'est plus la même chose. Je préfère en faire moins, mieux m'en occuper et faire de la qualité. Je les rentre tous les jours, chacun a sa ration individuellement. Je fais très attention à tout cela car en troupeau : les plus forts mangent toujours beaucoup, mais les autres … ils mangent ce qu'ils peuvent. Chez moi, je veux que chacun ait sa ration, c'est pour ça que je veux me limiter en nombre.

Comment sélectionnez-vous vos étalons ?

Suivant le type de la jument. La mère de Lamm, il lui faut des étalons très dans le sang qui amène un peu de chic. Fergar était un magnifique étalon avec beaucoup de sang, j'avais déjà beaucoup aimé son frère Chergar et le sang de Laudanum xx était très recherché.

Ma petite jument comme elle est légère avec beaucoup de sang, je cherche des étalons qui ont beaucoup de force. J'ai d'abord utilisé Padarco van't Hertsveld qui était un fils de Darco avec beaucoup de force. Il a été vendu en Allemagne et les gens en sont très contents. J'ai ensuite eu deux Calvaro dont un qui a été également vendu en Allemagne chez les mêmes personnes. J'ai ensuite utilisé Lamm car je trouve justement qu'il lui correspond bien car c'est une petite jument dans le sang qui se déplace très bien même si Lamm a lui-même de bonnes allures. L'année prochaine, je pense que je vais lui mettre le frère de Lamm, Suliman de Fetan qui vient d'être approuvé. Suliman de Fétan