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Eugénie Angot, parée pour son retour !

Interviews mardi 17 novembre 2009
Eugénie Angot, parée pour son retour ! Discrète sur la scène internationale, Eugénie Angot revient sur le devant de la scène en cette fin de saison avec de nombreux chevaux prometteurs et un titre de champion de France des 7 ans.

 

SFL : Comment va Ilostra Dark depuis sa blessure ?

Très bien. Ca a l'air de vouloir se réparer. Je ne sais pas si nous la reverrons sur les terrains de concours, mais elle travaille, elle est belle, elle est en forme avec un bon moral … C'est vrai que nous avons joué un peu de malchance parce qu'au départ, c'était juste une petite entorse puis au final, il y a des choses qui se sont aggravées au niveau de l'articulation. C'est la vie, c'est comme ça. Le principal, c'est qu'elle aille bien aujourd'hui, qu'elle soit belle et droite.

Mel d'Argences Aujourd'hui, je ne sais pas encore si elle pourra revenir. Je ne vous cache pas que j'espère qu'elle pourra de nouveau tourner. Cette année a été pour moi une véritable année de transition. C'était évidemment plus calme même si c'était tout à fait passionnant car j'ai la chance d'avoir de nouveaux jeunes chevaux de 6 et 7 ans tout à fait fantastiques. J'ai une écurie tout à fait incroyable et cela m'a permis de me concentrer beaucoup sur eux et du coup, je pense que j'ai fait une très bonne année de préparation avec ces chevaux là. Alors, maintenant, on attend plus qu'Ilostra et si elle veut bien revenir, j'aurai une écurie du tonnerre pour l'année prochaine, ça c'est sûr.

SFL : On voit certains cavaliers qui continuent à vouloir participer à de beaux concours même lorsque leur cavalerie est un peu moindre alors que vous, vous avez préféré prendre du recul.

 

Oui, tout a fait. C'est vrai que je préfère aller faire les très beaux concours mais je préfère aller là où j'ai quand même une chance de faire quelque chose. Ici, une ou deux fois dans l'année, j'ai quand même été faire des concours plus importants sachant que ce n'était pas forcément des concours où j'allais gagner mais c'était également important pour moi de pouvoir aller me frotter aux meilleurs. Cela permet parfaitement de se situer dans son travail car quand on travaille chez soi ou que l'on évolue à un niveau moindre, on n'est pas toujours sûr d'être là où l'on pense alors que lorsqu'on court avec les meilleurs mondiaux, on a une idée précise. Cela m'a bien situé et j'ai pu me rendre compte que je n'étais pas dépassée. Au contraire, je n'avais qu'une envie, c'était de monter le Grand Prix l'après-midi donc c'était plutôt de bon augure.

Lothian des Hayettes

SFL : Pendant cette période, on vous a également vue très présente dans le milieu poney aux côtés de votre fille. Comment avez-vous vécu sa saison ?

C'est vrai que c'était le bon côté des choses car cela m'a permis de passer beaucoup plus de temps avec ma fille en étant présente sur tous les concours importants alors que si j'avais eu une écurie comme j'aurais dû avoir, il est clair que j'en aurai loupé quelques uns. Je ne le regrette vraiment pas, on a vécu des moments extraordinaires. C'est génial, ça n'a pas de prix.

Camille Delaveau & Nils d'Hurl'vent

SFL : Qu'avez vous pensé de sa saison ?

J'ai trouvé que c'était très bien. C'est une môme à en devenir. Je pense qu'il est clair qu'elle va très bien monter. Elle a toujours eu des poneys avec énormément de qualités, ça c'est sûr et en même temps, la malchance d'avoir des poneys sans métier qu'elle a dû fabriquer et emmener « vite fait » au haut niveau. C'est difficile car lorsqu'on voit la hauteur, les difficultés techniques, la pression … etc. Ce ne sont quand même que des enfants de 14-15 ans. La marge entre les poneys et les juniors est infime, il n'y a que 5 cm de différence. Ma fille n'a malheureusement pas eu la chance d'avoir le poney d'âge tout prêt, elle s'est retrouvée avec des poneys un peu verts mais plein de qualités. C'est certain qu'elle a eu des cracks poneys et cette année, ils ont quand même vécu une saison géniale. Ils terminent 4 ème des championnats d'Europe, c'est vrai qu'on espérait une médaille mais on a perdu les deux piliers de l'équipe dans les dix jours qui ont précédé le championnat et même pour le moral des gamins, ce n'était pas bon. Ils ont également gagné la coupe des nations de Fontainebleau, ils sont 3 ème à Grobbendonck… ils ont vécu des trucs sympas, et nous avec !

SFL : Quelle est votre vision du monde poney ?

En dehors du fait que c'est très difficile, que le niveau y est relevé et qu'il y a quand même beaucoup de concurrence … je trouve que c'est un milieu qui est en train de se professionnaliser et c'est pas mal. Le niveau s'est élevé depuis l'arrivée de Pascal Henry qui, quand même, oblige à avoir une certaine rigueur qui manquait un peu, et manque encore je pense. Au final, je trouve qu' on a augmenté le nombre de poneys, mais pas leur qualité. Nous, lorsque nous étions gamins, il y avait 15 partants dans les Grand Prix mais des bons, il n'y en avait quand même que 3-4. Aujourd'hui, il y en a 60 dans les Grand Prix, mais des bons, il n'y en a toujours que 3-4. Cette année, je trouve que Pascal Henry a réussi à former un peu plus de couples pour ce niveau. D'ailleurs, je dois reconnaître que d'abord un poste d'entraîneur et sélectionneur est déjà difficile mais lui, c'est encore plus difficile car il ne les a que … deux, maximum trois ans. Ce qui veut dire qu'il a une année pour les préparer pour les deux années, au maximum, qui restent et en plus, c'est vrai que c'est une mentalité très amateur alors je lui tire mon chapeau parce que ça ne doit pas être facile tous les jours.

SFL : Pour en revenir à vous. On a vu ces derniers mois votre écurie se remplir de jeunes talents. A Fontainebleau, Orlando de Roy et Old Chap Tame, deux 7 ans, se sont fait remarquer et depuis vous avez encore récupérer Panama Tame et O'pif d'Ivraie. Pour la plupart, en plus de nouveaux chevaux, ce sont également de nouveaux propriétaires ? Old Chap Tame Oui, c'est vrai. C'est tout un ensemble de circonstances. Orlando de Roy, ce n'est pas un nouveau propriétaire puisque M. de Roy est également le propriétaire d'Ilostra. Orlando est à la maison depuis un an, il a eu une progression fulgurante. C'est un amour de cheval et je l'adore. C'est un cheval de concours incroyable. Puis il y a eu une rencontre avec Denis Brohier, que je connais bien, mais qui a eu une opportunité, avec ses propriétaires, de restructurer l'écurie et il avait envie d'aller jouer dans une cour plus grande. Pour moi, c'était un moment un peu plus creux et nous nous sommes dit que c'était peut-être le moment de faire quelque chose puisque lui comme moi, nous en avions l'opportunité. Old Chap et Panama Tame sont deux chevaux de grande qualité. Old Chap a évolué cette année d'une manière incroyable. Jusqu'à présent, il n'avait jamais couru les finales de jeunes chevaux. C'était un cheval qui avait été très protégé, peut-être même un peu trop, étant le chouchou de la maison et il a un côté un petit peu trop enfant gâté, un tout petit peu trop voyou, sûr de lui … puis lorsqu'un cheval arrive dans une écurie comme les nôtres, il y a toujours 2-3 mois de mise en route. Le cheval s'est ensuite déclenché et a fait une très bonne deuxième partie de saison comme à Fontainebleau ou Chantilly.

SFL : Lorsque vous voyez de nouveaux propriétaires intégrer votre écurie comme cela, c'est encourageant ?

Panama Tame Oui et d'abord, c'est sympa. J'ai vraiment la chance d'avoir une équipe de propriétaires super sympa avec des gens qui connaissent bien les chevaux et qui ont beaucoup d'humilité car même si l'on espère tous, ils savent que cela dépend de plein de choses et c'est vrai que nous avons tous vécu des trucs assez formidables que ce soit dans les 7 ans ou avec la jeune Quick Star que j'ai ici (à Liège), Mel d'Argences. Ce sont tous des chevaux qui sont arrivés chez moi, on ne savait pas trop … , on pensait que … on ne savait pas très bien car il y avait beaucoup de choses compliquées et maintenant, les chevaux se sont déclenchés, ils se sont mis en route et nous ont fait vivre des trucs vachement sympas.

SFL : Lorsqu'on voit Mel d'Argences ici, on se dit un peu : voilà Ilostra, le retour …

C'est vrai qu'elle ressemble à Ilostra, d'ailleurs, tout le monde pense que c'est Ilostra, ce qui est assez rigolo. C'est une jument qui est bourrée de qualités mais qui est arrivée à la maison pleine de doute, pas du tout sûre d'elle … puis pendant 3 mois, elle a dû prendre ses marques, avoir confiance en moi et là, ce mois-ci elle s'est déclenchée. Elle saute vraiment fantastique.

SFL : Par contre, c'est assez rare de vous voir avec des étalons ?

Non, c'est vrai. J'en ai eu un ou deux dont Mozart des Hayettes qui sera resté 6 mois chez moi. C'était le plus virulent de tous d'ailleurs. Nous avions bien commencé, j'ai eu un très bon feeling sur le cheval et nous avons fait 2-3 Grand Prix où le cheval sautait vraiment magnifiquement bien puis, autant Michael le dominait dans la force et la bagarre, alors que moi, j'ai tout de suite dit que je ne voulais pas rentrer là dedans car j'avais perdu d'avance. Il fallait que je le prenne dans le sens du poil et qu'il ait envie de coopérer. Je n'allais pas commencer à lutter contre Mozart. Je dois avouer qu'au début

ça a vraiment très bien marché et ensuite, c'est un cheval qui avait fait beaucoup et je pense qu'il y avait un peu d'usure morale et physique … et les Lauwers ne voyaient pas les choses de la même manière que moi concernant le cheval et pensaient que ça ne fonctionnerait pas comme ça. Après, ils avaient peut-être raison, je n'en sais rien et nous avons préféré en rester là.

SFL Aujourd'hui, quels sont vos objectifs avec tous ces jeunes chevaux ?

 

C'est très difficile à dire. Je ne vais pas dire que j'ai des chevaux pour aller faire les Jeux Olympiques … mais peut-être ! Ce qui est certain, c'est que j'ai des très bons chevaux. Jusqu'où vont-ils m'emmener, je ne sais pas. J'ai certainement une des meilleures écuries à en devenir de France. Ca, c'est sûr !

SFL : Vous êtes championne de France avec Orlando de Roy et 4 ème du critérium … mais on se souvient que vous aviez eu de très bons résultats également avec Millenium de Roy avant qu'il ne soit vendu. Est-ce que le même risque existe avec Orlando ? Orlando de Roy Non ! Non, celui-ci nous avons décidé que nous ne le vendrions pas. Celui-ci restera chez moi. Millenium était un cheval qui sautait très bien, mais je ne pense pas qu'il avait la qualité d'Orlando. De plus, la famille Le Roy a énormément de chevaux et de temps en temps, il faut aussi savoir en vendre un. Nous avions eu une bonne proposition et il n'y a aucun regret comme il n'y a aucun regret à garder Orlando. Je pense que c'était bien ciblé et peut-être que nous vendrons le prochain … je n'en sais rien. Il faut savoir gérer et même si Millenium était un top cheval, je ne pense pas qu'il avait la classe d'Orlando.

SFL : Pendant la saison extérieure, vous étiez plutôt discrète puis vous voici ici à Lège, une semaine seulement après Lyon…

Oui, c'est vrai mais disons que jusqu'à présent mes chevaux n'étaient pas prêts. Mel d'Argences n'est arrivée chez moi qu'au mois de juin. Mon alezan, Lothian des Hayettes, c'est lui qui m'a permis d'être quand même un peu là, de gagner le Grand Prix *** de Vimeiro. Ce n'est pas une star mais c'est un cheval utile qui rend de grands services et heureusement qu'il est là.

Les 7 ans, on les a travaillé en début de saison. A Fontainebleau, tout le monde les a regardé puis maintenant, je les ai mis au repos. Pour Mel, c'est pareil. Elle a sauté en juillet, août et septembre. En octobre, on s'est dit : tiens, elle a gagné quelques épreuves puis là, nous voilà. Il faut dire qu'on a pas vraiment le choix : en national, on n'a pas tant de concours que ça. Donc, c'est pas mal car ça nous oblige à nous bouger un peu et à aller faire plus gros. J'étais ravie de faire Lyon. J'ai eu la chance de pouvoir y aller, je savais que je n'allais pas gagner, ni même faire le Grand Prix mais peu importe, je trouvais que pour mes chevaux cela me situerait bien et quelque part, je pense que si cela parait si facile ici c'est aussi parce qu'il y a eu Lyon et que l'on a pu mettre 2-3 trucs au point. Je n'ai pas trop perdu la main, ça va … (rires)

SFL: Que pensez-vous de ce concours de Liège ?

C'est super sympa. Un concours très convivial, agréable avec de belles épreuves. Il faut dire que le chef de piste, Jean-François Morand, a fait un travail formidable. Le programme et les horaires sont bien. C'est vraiment un concours fantastique. Je n'étais jamais venue mais je reviendrai !