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Découverte du Ranch Sorting à Equita Lyon

Reportages jeudi 15 novembre 2018

Equita Longines est bien plus qu’un concours de saut d’obstacles et si la piste principale accueille aussi bien de l’attelage, du dressage et des spectacles… ce ne sont pas moins de onze pistes et un très grande partie du salon est réservé au monde du western. Parmi ces disciplines, nous nous sommes tournés vers le Ranch Sorting. Un concours international de tri de bétail qui se dispute par équipe de deux ou de trois. Dans la première version, deux cavaliers se dirigent vers onze vaches qui sont présentent dans un des deux enclos, dont une sans numéro qui ne pourra pas quitter cet enclos, le second étant vide. Le jury leur attribuent un numéro, celui de la première vache qui devra passer en premier dans le second enclos, il faut ensuite faire passer le plus rapidement possible les autres vaches … mais selon l’ordre de leur dossard sinon c’est l’élimination. Pour les équipes de trois, il y a trois enclos, les vaches se trouvent dans le premier et le principe est le même … sauf que cette fois, il y a 20 vaches, un enclos devra accueillir les vaches paires et l’autre les impaires. Une fois les règles du jeu assimilé, le public se prend très rapidement aux gens et les tribunes sont bien souvent bondées. Pour assurer le spectacle, les lots de vaches présentes, qui sont changés régulièrement, sont agés entre 6 mois et un an pour ne pas être trop lourde et en pleine condition physique. Le maréchal ferrant belge Sébastien Pirson qui faisait partie d’un contingent belge très relevé aura connu un très beau succès lors du premier go avant de rester aux portes de la finale lors du second avec son coach Lucas Muller que nous avons rencontré à cette occasion. 

Cavalier reconnus dans la discipline, Lucas Muller est installé à Mulhouse où il pratique sa discipline. 

 

Lucas Muller & Sébastien Pirson


Pour vous Equita, qu’est-ce que ça représente professionnellement ? 

Lucas Muller : « Déjà notre travail. On est là pour montrer notre savoir-faire, nos chevaux, nos produits ». 

  

Ici, pour vous justement vous avez pas mal d’élèves et en plus de vous, ça n’est pas trop difficile de tout gérer ?

 

Lucas Muller : « Non, difficile non !  On emmène même énormément d’élèves qu’on a fait évoluer d’un point A à un point Z.  Si on peut les amener ici, c’est qu’on a bien travaillé. Les voir évoluer ici et de pouvoir les avoir ici, c’est une fierté. »

 

Pour vous, votre discipline, qu’est-ce que cela représente en France ? C’est une discipline vraiment en évolution ? Qu’est-ce qui vous a fait découvrir cette discipline-là ? Où est-ce que vous avez rencontré ça ? 

Lucas Muller : « On a rencontré cela à la maison.  Mon père est marchand de bestiaux, on a toujours monté à cheval ... et on avait les vaches à disposition. On a commencé là-dedans il y a plus de vingt ans et ça nous a permis d’évoluer grâce à mon père qui avait des chevaux et des vaches. Aujourd’hui, j’ai continué les affaires familiales. Je suis à mon tour marchands de bestiaux que ce soit de vaches, de moutons et de chevaux. J’entraine aussi beaucoup de chevaux pour des clients. »

 

Votre père faisait déjà cette discipline-là ? 

Lucas Muller : « Un peu mais c’est surtout de ses collègues père avait ramené ça du Canada. Nous avons commencé avec lui. On a monté une association puis  ça n’a fait que grandir et d’avancer en France parce que c’est une discipline américaine. Nous avons importé cela mais c’est vraiment en expansion, ça va de l’avant. Il y a de plus en plus de cavaliers, de plus en plus de bons cavaliers, de plus en plus de bons chevaux. En plus, maintenant, les gens ils commencent à  investir dans les chevaux pour pouvoir être dans les billes et faire suivre. »

 

Donc justement c’est une discipline qui évolue et les chevaux aussi ?

 Lucas Muller : « Les chevaux énormément oui. Vous ne pouvez plus vous permettre de venir avec un cheval moyen. Aujourd’hui quand vous êtes à Lyon, vous ne venez pas par hasard, il faut que vous soyez qualifiés, que vous ayez fait plusieurs concours qualificatifs pour venir ici donc, vous ne venez pas en tant qu’amateurs mais en tant que qualifiés. Aujourd’hui, il y a encore quelques chevaux camarguais mais 80 à 90% des chevaux sont des quater-horse. »

Ici ça permet aussi de faire un peu de commerce ? Qu’est-ce qui est intéressant pour vous ?

 Lucas Muller : « Cela nous permet de vendre des chevaux. Ça nous permet de montrer nos produits et de retrouver des chevaux pour mettre à l’entrainement. »

Quel est la place de la France finalement dans la discipline ?

Lucas Muller : « Aujourd’hui Européennement, je pense qu’elle est placée seconde derrière les Italiens mais on commence un peu à les talonner. Même en matière de chevaux, les italiens ont ramené la meilleure génétique au niveau du western. »

 

Quand on voit la place du Reining en équitation Western, c’est quelque chose de positif ? Vous aimeriez bien qu’il y ait encore d’autres disciplines qui intègrent la FEI ?

 Lucas Muller : « Ce serait évidemment merveilleux. Aujourd’hui dans des salons comme Equita ou à Vérone, le cutting est là ; le Ranch sorting et le Reining ; ça reste toutes des montes américaines. Dans le temps, on était un peu mal vu par les Reiner qui disaient « oui les yahook qui courent après les vaches … » et quelques autres commentaires péjoratifs mais aujourd’hui quand ils viennent nous voir, ils commencent à voir qu’on a des chevaux qui ont des grosses  manœuvres, qui font des stop, des spin, … Pour un bon cheval de tris, il faut entre guillemets, un cheval de Reining. Je veux dire qu’il y a de grosses grosses manœuvres des spins, des stops : on commence à être vu positivement dans le sport. »

 Quand on voit que le Reining a sa place au championnat du monde, vous aimeriez que ce soit le cas pour votre discipline également ? C’est quelque chose que vous auriez comme objectif ?

 Lucas Muller : « Oui c’est ça, c’est une discipline que l’on aimerait voir aux les Jeux Olympiques, ça serait vraiment une gloire et un gros plaisir. »  

 C’est une ambition réelle?

 Lucas Muller : « Oui honnêtement oui ! ça ferait un grand plaisir je pense à beaucoup de gens, de cavaliers. »

 

Pour aujourd’hui, qu’est-ce que vous espérez ? Vous avez déjà bien commencé le week-end ? 

 Lucas Muller : « On a déjà bien commencé le week-end. Le premier go, on était très bien placé dans les équipes. Maintenant, il y a le deuxième go, je pense que ça va bien se passer. Du moins, on l’espère ! »

 On vient avec une certaine sérénité comme ça ?  Ou il y a toujours un peu de pression ? 

 Lucas Muller : « Aujourd’hui oui, de moins en moins de pression.  Aujourd’hui, on vient presque zen.  Quand on rentre dedans, on est zen. On a moins ce stress. Il y a 5-6 ans, j’étais stressé, j’étais tout blanc … Mais si je vais dire aujourd’hui honnêtement, à notre niveau oui on rentre zen. Parce que si l’on est trop nerveux, il y a des erreurs qui se passent parce qu’on est nerveux, parce qu’on est stressé – il faut être zen, il faut être concentré quand tu rentres dedans. »

 Dans le salon, vous comptez aller voir autre chose ou vous restez beaucoup dans la bulle western ?

 Lucas Muller : « On est beaucoup dans la bulle western mais après, je pense que c’est bien d’aller voir autre chose. Il ne faut pas rester sur une idée. On va voir un peu tout. On est allé voir les CSO, les comptoirs, on a visité, … on est là et c’est magnifique ! »