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Christophe Vanderhasselt : focus sur le haut niveau !

Reportages jeudi 16 mai 2019 Julien Counet

Deuxième partie de notre rencontre avec Christophe Vanderhasselt qui démarre 2019 sur les chapeaux de roue avec des victoire dans le GP 2* de Lier, le GP 3* de Bonheiden, une 4ème place dans le GP 4* de Hagen et trois classements dans les trois grosses épreuves du CSI 4* de Grosse Vliegeln ce week-end.

Vous vous êtes dit vous, à un moment donné, que ça vous dirait de reprendre la succession de votre papa au sein des sociétés de transport ou c’était directement avec les chevaux ?

C. V. : « Moi, j’étais directement avec les chevaux. Je n’ai jamais été dans le transport ni rien du tout. Je voulais faire les chevaux. »

Caroline T Z (Contendro I x Diamant de Sémilly x Starter) fait partie des chevaux de Grand Prix de Christophe

Du coup, à partir de quand avez-vous annoncé à vos parents que vous vouliez être cavalier professionnel ?

C. V. : « J’ai fait l’école à Bilzen, je ne sais pas à quel âge ça commence, à 14 ans je crois.   J’ai été là pendant quatre ans puis j’ai fait un stage chez les Van Paesschen, chez René et Stany. 

J’ai fait mon stage là puis j’ai encore travaillé trois ans chez René aussi pour les jeunes chevaux avec Mister T. et monter. J’ai gagné avec Mister T le championnat de Belgique comme cavalier et puis, avec Idem d’Azur, j’ai été à Lanaken, deuxième au championnat du Monde des sept ans, entre Jos Lansink qui lui était premier avec Caretano Z et troisième avec Ramonus Z, et moi j’étais deuxième. À l’âge de 21 ans, j’ai gagné mes deux grands prix trois étoiles en Sicile aussi, à Palerme et Catane, à deux semaines de suite. C’était un bon moment chez  les Van Paesschen. »

Après, vous avez directement eu l’envie de vous installer chez vous ou vous avez voulu continuer à aller voir à d’autres places ? 

C.V. : « J’ai eu beaucoup de propositions pour monter dans d’autres écuries :  à Zangersheide, chez Axel Verlooy… mais mon père m’a dit « tu dois un peu voir ce que tu veux faire mais ok ou tu vas monter encore pour les autres écuries ou tu construis ton écurie. » Et puis, on a décidé de construire mon écurie et à 21 ans, j’ai commencé ici pour moi. »

Ça c’est une grosse responsabilité quand on a 21 ans on se lance directement dans…

C. V. : « Ok, mais mon père était toujours là. Ce n’était pas que j’étais seul mais oui, dans un sens, on doit commencer à zéro. J’ai gagné en Grand Prix trois étoiles à 21 ans puis vous devez commencer de nouveau avec les jeunes chevaux et ça prend quand même un peu de temps avant que d’avoir de bons chevaux pour le grand sport, oui. » 

Quand vous lancez votre écurie, c’est le grand sport qui vous intéresse, c’est la formation des jeunes chevaux ?  Vous vous obligez à avoir une certaine rentabilité dans l’écurie ?

C. V. : « On n’a pas eu le budget pour dire « on va acheter des chevaux » et on a commencé avec des jeunes chevaux, on a acheté de bons jeunes et on les a construits jusqu’à ce qu’ils soient à un bon niveau et puis, on a dit les très bons chevaux on garde et les autres, quand ils sont un peu plus âgés, on les vend. Ça c’était notre but, on doit voir avec les ventes, on fait aussi grandir l’écurie aussi. On doit vendre sinon on ne sait pas s’en sortir… Juste avec le sport, on ne sait pas vivre de ça. »

Le commerce c’est quelque chose que vous ne connaissiez pas à cette époque-là ? C’est quelque chose qui vous a passionné, intéressé ou vous l’avez fait parce que c’était obligé ?

C. V. : « Moi j’aime bien de garder mes chevaux pour le sport, je ne suis pas vraiment commerçant mais des bons chevaux, on sait toujours les vendre. Il ne faut pas être vendeur pour faire ça. Les bons chevaux ou les chevaux avec de bons résultats, on les vend toujours. Un seul coup de téléphone et ils sont vendus ce n’est pas difficile. Moi, j’aime bien le sport mais je sais que de temps en temps on doit vendre. »

Du coup, une fois que vous vous installez ici, vous continuez quand même à vous entraîner avec différentes personnes ? 

C. V. : « Oui, Stany a continué à me suivre encore quelques temps. Il y a aussi Torben suhr ou encore Patrick Vanderheyde. Je reste quand même toujours avec quelqu’un à côté de moi. Je crois que c’est nécessaire. Maintenant, de temps en temps, quand j’ai une question, Yves est là aussi ; on sait travailler ensemble. »

Justement, vous êtes quatre frères vous êtes quand même toujours tous à cheval même si c’est à des niveaux très différents. Vous vous aidez vraiment beaucoup entre vous ou il y a de la concurrence ?

C. V. : « Sur la piste, il y a toujours la concurrence : je veux gagner et eux veulent gagner aussi mais quand je fais une faute, je préfère voir un de mes frères gagner bien sûr. Mais sur la piste, on est concurrent tu vois, même si on s’entend bien.»

Aux réunions de famille, on arrive à parler d’autre chose que de chevaux ? 

C. V. : « Oui quand même pas mal. Ok on parle de chevaux mais non on parle d’un peu de tout, ce n’est pas juste les chevaux. »

L’élevage, c’est arrivé après ça ou papa était déjà passionné d’élevage ? 

C. V. : « Mon père est vraiment passionné mais au début, il faisait de l’élevage avec des chevaux qui n’étaient pas assez bien. Maintenant, on a quand même pas mal de bons chevaux alors on se dit « ok on fait des embryons avec de bonnes mères et de bons étalons et puis on va voir ce que ça donne ». Le premier c’est Identity bien sûr, ça c’est la motivation quand tu as une jument comme ça, tu veux continuer et faire l’élevage avec de bons chevaux de sport. »

 Vous avez regretté de ne pas l’avoir fait plus tôt ?   

C. V. : « Après peut-être, oui, mais c’était le début avec les embryons.  À l’époque, on disait que ce n’était pas bien pour la jument, que le dos était moins fort. Au début, j’ai eu un peu peur car je veux avant tout faire du sport. Maintenant, je suis très content de pouvoir compter sur Identity d’autant qu’une comme ça, on ne sait jamais ce qu’elle va encore donner.  Nous avions aussi vendu un autre produit de Wariska de la Falize au Mexique mais je n’en ai plus entendu parler alors je ne crois pas que ça va être la même qualité qu’Identity. »

Qui est-ce qui a mis la pression pour qu’il y ait un embryon de Wariksa ?

C.V. : « C’est mon père qui a dit ok, on le fait ! C’était à un moment où elle avait eu du repos et elle était juste en chaleur et il a dit « Ok, maintenant c’est le moment. » Et on a dit oui, ma mère n’était pas d’accord… mais elle ne l’a pas su, on lui a dit après (rire). Maintenant, on fait comme ça avec les chevaux de sport. On fait quand même des embryons pour avoir de bons chevaux. »

Ça permet aussi de les garder un peu plus longtemps quand on a une jument comme Identity qui fait des embryons, on n’est pas trop pressé de la vendre parce qu’on sait qu’elle donne aussi des poulains ou ça n’entre pas en compte ?

C.V. : « Non, on ne sait jamais la qualité des poulains. Nous en avons deux d’Identity, ça a l’air d’être bien mais on ne sait pas si ce sera la même qualité.  On a décidé avec Jeunesse et Identity de les garder pour le sport un peu et de ne pas les vendre directement. Yves peut décider lui-même, la jument est aux écuries, mais il peut décider s’il veut vendre ou pas.  Moi, j’ai décidé de les garder parce qu’il y a quand même beaucoup d’intérêt pour les deux chevaux. Disons, on est fou de ne pas les prendre et on a décidé pour les autres aussi, ça ouvre les portes, pour le sport, on peut monter le « cinq étoiles » sans problème. Avec Identity, j’ai fait trois cinq étoiles, j’ai été trois fois classé : à Knokke, à Ascona et à Bruxelles. C’est chouette pour nous et pour mes parents aussi : ils voient qu’on sait faire du grand sport. Les cavaliers comme les Philippaerts etc… Eux ont un peu plus facile parce que moi, je dois construire les chevaux mais eux, ils montent juste les six et sept ans. Nous autres, on commence avec les trois-quatre ans et ça prend du temps. On a toujours eu des bons chevaux mais maintenant on a quand même deux chevaux extra. »

La suite et fin demain !