Notre site web utilise la publicite pour se financer. Soutenez nous en desactivant votre bloqueur de publicite. Merci !

Bryan Balsiger, la précision suisse

Reportages jeudi 13 juin 2019 Oriane Grandjean

Steve Guerdat et Martin Fuchs sont deux grands noms suisse que l'on garde en tête et pourtant, un autre jeune attire l'attention... Découvrez la deuxième partie de notre rencontre avec Bryan Balsiger.

Comment s’est passée votre rencontre avec Clouzot de Lassus ? 

Je venais tout juste de terminer ma maturité lorsque j’ai appris qu’Olivier de Coulon cherchait un cavalier pour monter ses chevaux. La fille d’Olivier, Sarah, avait décidé d’arrêter de monter à cheval pour reprendre des études. C’est à ce moment que notre partenariat a débuté, en 2016. Les très belles installations d’Olivier de Coulon, l’Ecurie des Verdets, sont situées à St-Blaise, à une quinzaine de minutes en voiture de notre manège familial. Au début, il y avait Clouzot de Lassus (par Ugano Sitte et Tenor Manciais), alors âgé de huit ans, et Ornett de Galeste avec laquelle j’ai participé au CHI de Genève fin 2016. Nous sommes passés petit à petit à trois, quatre puis cinq chevaux et maintenant ce sont huit chevaux de concours qui sont stationnés à Saint-Blaise. Nous avons actuellement une très bonne écurie, avec Clouzot bien sûr, mais aussi Jenkins Ter Doorn (Numero Uno), AK’s Courage (Chepetto) et Dubai du Bois Pinchet (Kashmir van Schuttershof), la dernière arrivée, qui avait déjà performé sous la selle de Martin Fuchs. Je suis très reconnaissant à Olivier de Coulon pour la confiance qu’il me témoigne. 

Mélusine Guiblin-Miché, Olivier de Coulon et Bryan Balsiger, avec Jenkins et Clouzot.

Comment se sont déroulés vos débuts avec Clouzot ?

Olivier de Coulon l’avait déniché à six ans alors que personne ne le voulait. Dès le début, il a cru en ce cheval. Clouzot avait huit ans quand je l’ai monté pour la première fois. Dès que je me suis mis en selle, j’ai réalisé qu’il avait un équilibre particulier, auquel il a fallu m’habituer. Malgré ce détail, il a toujours été très régulier sur les sauts. Nous avons donc rapidement été classés sur des 140 et 145 cm. À huit ans, il a gagné les trois épreuves de la finale des Swiss Team Trophy (des épreuves réservées à la relève en Suisse). Puis, c’est en 2017 que l’ascension a été la plus flagrante avec notre titre dans le championnat d’Europe Jeunes Cavaliers. Cela a été une année inoubliable pour nous. Mon titre de champion d’Europe de Jeunes Cavaliers m’a aussi ouvert les portes du CHI de Genève où j’ai pris le 16ème rang du Grand Prix Rolex en décembre 2017.

Bryan Balsiger et Clouzot au CHI de Genève.

Clouzot a vraiment une galopade particulière. Expliquez-nous comment vous faites pour gérer cet aspect…

J’ai dû m’y faire, car ce n’est vraiment pas simple d’aborder un obstacle dans un tel galop, voire même parfois dans un galop croisé. À la maison, on essaye de travailler les changements de pied. Il a fallu vraiment beaucoup de temps jusqu’à ce qu’il comprenne et qu’il le fasse régulièrement. Par contre, maintenant, quand je suis en piste, j’ai compris que je devais le laisser tranquille, car cela ne le dérange pas pour sauter. Cela le dérange plus si j’essaie de corriger ou de le mettre dans un moule. Je tente donc de le laisser sauter comme il est, c’est comme cela qu’il se porte le mieux.

Votre monte, elle, est très discrète. D’où vous vient ce style ?

Cela vient sans doute de mon papa. Depuis que je suis petit, il m’a toujours dit que je devais monter au sentiment et laisser le cheval sauter donc j’essaie de m’habituer au mieux à ma monture. Bien sûr, chaque cheval est particulier et j’essaie de faire de mon mieux pour les laisser exprimer leur personnalité. C’est vrai que j’essaie d’être le plus calme possible en selle, de leur laisser le temps de sauter. Mon objectif est qu’ils aient l’envie de sauter, qu’ils aillent dans leur attitude sans les forcer à changer.

Bryan Balsiger et Clouzot travaillent avec une belle vue sur le lac de Neuchâtel.

Durant l’hiver 2016-2017, vous êtes parti six mois chez Thomas Fuchs. Qu’y avez-vous appris ? 

J’y ai appris une certaine école de rigueur. J’avais déjà pu bénéficier de son savoir-faire lors de stages pour la relève, car il nous entraînait. On s’entendait déjà bien, mais avoir la chance de travailler tous les jours avec Thomas et Martin Fuchs m’a permis de découvrir d’autres exercices, d’autres façons de travailler. J’ai appris à voir mes chevaux d’une autre manière. C’était très enrichissant. J’avais toujours entre quatre et six chevaux à moi chez Thomas, dont une partie des chevaux d’Olivier de Coulon.

Olivier de Coulon, le propriétaire de Clouzot et des cracks de Bryan Balsiger, garde un oeil attentif sur ses chevaux.

Comme Thomas Fuchs est aussi entraîneur de l’équipe de Suisse, vous échangez toujours régulièrement avec lui ?

Oui. Si j’ai une question sur une ligne ou un détail du parcours, je peux toujours en parler avec lui et il vient volontiers regarder les chevaux à l’échauffement. C’est quelqu’un de très important dans une équipe. Quand on monte dans l’élite, avoir dans l’équipe une personne qui a tellement de métier sur ces gros parcours, c’est vraiment une chance. 

Mais votre père reste votre entraîneur n°1 ?

Oui. C’est important d’avoir une personne qui est toujours à nos côtés. On ne peut pas toujours tout voir et tout suivre, donc c’est essentiel d’avoir une personne de confiance. En plus, c’est mon père, on s’entend très bien et je me suis toujours entraîné avec lui, donc on se connaît par cœur. Partager cela en famille, c’est une chance. Cela n’a pas toujours été facile, mais je sais que je peux avoir totalement confiance en lui. J’ai vraiment besoin de son expertise en concours. 

Dès demain, retrouvez la suite de notre passionnant entretien avec ce cavalier suisse !

Crédit photos : Clément Grandjean