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Jeune retraité sportif, Casago prend ses quartiers en France pour sa carrière de reproducteur

Casago
Elevage mercredi 24 avril 2024 Mélina Massias

Remarqué dès son plus jeune âge, puis auteur de bonnes performances jusqu’au niveau 5* avec l'Italien Piergiorgio Bucci, Scuderia 1918*Casago en a terminé avec le sport. Le fils de Casall va désormais se concentrer pleinement sur sa carrière d’étalon, et il le fera en France ! Grâce à son partenariat avec la Scuderia 1918, entamé l’année dernière avec Halifax van het Kluizebos, le Groupe France Elevage distribuera la semence du Holsteiner de treize ans, dès maintenant stationné en Normandie. 

Sacré champion d’Italie à neuf ans, en 2020, Scuderia 1918*Casago en a terminé avec le sport. Embêté par une blessure au tendon, le complice de longue date de Piergiorgio Bucci ne retrouvera pas les terrains de compétition et se consacrera désormais pleinement à sa carrière de reproducteur. Alors que ses premiers produits commencent à faire parler d’eux en Europe et notamment en France, le gris a rejoint la Normandie, et plus précisément le haras de Tamerville, où il sera stationné dès cette saison. 

Après avoir effectué l'intégralité de sa carrière internationale sous la selle de Piergiorgio Bucci, Casago va entamer une nouvelle page de son histoire. © Dirk Caremans / Hippo Foto

“Casago, qui appartient à Piergiorgio Bucci et à Scuderia 1918, prend sa retraite sportive. Après avoir fait tout leur possible pour lui permettre de poursuivre sa carrière sportive, ses propriétaires ont décidé qu’il était préférable pour lui de se consacrer à l’élevage. Grâce à Halifax van het Kluizebos, nous avons créé des liens étroits avec la Scuderia 1918. Notre collaboration se renforce avec l’arrivée de Casago, un cheval que nous suivions depuis un petit moment”, se félicite Brice Elvezi, directeur du Groupe France Elevage (GFE).

Approuvé au stud-book KWPN à trois ans et très remarqué dès son testage, Casago avait déjà tapé dans l’œil du GFE, qui ne s’était finalement pas positionné pour l’intégrer à son catalogue, les propriétaires du gris préférant se concentrer en premier lieu sur le sport. “À l’époque, Casago était distribué à la paillette, un fonctionnement qui ne correspond pas à notre ADN, à savoir proposer des conditions les plus simples et pratiques possibles pour tous nos étalons. L’enjeu sportif étant trop important à l’époque, nous avions décidé de passer notre tour, tout en continuant à le suivre. Il a confirmé tout le bien que l’on pouvait penser de lui jusqu’en Grand Prix 5*. Nous avions fait part de notre intérêt pour Casago quand il serait disponible en semence fraîche à la Scuderia 1918 et avons finalisé son arrivée en France récemment. Plusieurs opérateurs européens s’étaient positionnés afin de pouvoir intégrer Casago à leur catalogue. Nous sommes d’autant plus contents que la Scuderia 1918 nous renouvelle sa confiance avec Casago, qu’il est toujours difficile de récupérer des chevaux de cette qualité”, poursuit Brice Elvezi. 

Fils de Casall et petit-fils de Carthago, Casago rejoint la Normandie pour faire la monte. © Dirk Caremans / Hippo Foto



Fils de l’inoxydable Casall, qui n’a besoin d’aucune présentation, Casago bénéficie également du précieux sang de Carthago, via sa mère, Larthago. Sur une vingtaine de produits enregistrés sur la base de données Horsetelex, cette dernière est à l’origine de quatre chevaux ayant concouru à 1,40 et 1,45m et de six autres ayant évolué à 1,50m et plus : Casago II, le propre frère de Casago qui a repris le chemin des pistes internationales en début d’année et a déjà obtenu plusieurs classements avec Patrick Hickey, le cousin de Mark McAuley, l’étalon Cevin (Coriall), Dimitri (Diarado), vu dans le Grand Prix Coupe du monde de Madrid cet hiver sous selle danoise, Soren (Sandro Boy), auteur de quelques bons parcours outre-Atlantique entre 2016 et 2018, Hopes Are High (High Valley), classé jusqu’en Grand Prix 3* en Arabie Saoudite, et surtout l’étalon Harley VDL, né Ursel (Heartbreaker), dont la production s’affirme elle aussi. 

Né chez Martien van der Bruggen, le Holsteiner s’est classé septième d’un Grand Prix 5* disputé à Grimaud en septembre 2021, avant de s’absenter plusieurs mois des terrains de compétition. De retour sur la scène internationale en juin 2022, le gris avait retrouvé le très haut niveau en fin d’année, avant d’effectuer son dernier parcours en mars 2023. 

Grâce à sa technique impeccable et ses origines sérieuses, le gris a de quoi séduire les éleveurs. © Sportfot

Une production qui s'affirme

Même si sa carrière sportive a connu un terme prématuré, Casago a eu le temps de montrer tout son talent en piste. “Casago est beau, très explosif, il a une très bonne technique et a toujours été très démonstratif à l’obstacle”, reprend Brice Elvezi. “La mère de Casago a évolué à haut niveau et produit beaucoup de bons chevaux, dont Harley VDL, le frère utérin de Casago, qui est déjà reconnu dans le monde de l’élevage. Depuis ses débuts, Casago attire le regard et fait parler de lui. Il a montré beaucoup d’aptitudes. Déjà lors de son testage au stud-book KWPN, il était présenté comme un cheval doté d’une très bonne bouche, d’un bon équilibre, de beaucoup de souplesse, très à l’aise avec son corps et styliste. Toutes ses qualités en font un cheval facile à monter. Casago représente l’archétype du cheval que l’on souhaite produire pour le sport de demain. Il coche beaucoup de cases, et est en plus très gentil à pied et très proche de l’homme.” 

Classé jusqu'en Grand Prix 5*, le Holsteiner prend sa retraite à treize ans. © Sportfot



Et alors que la priorité n’a, jusqu’à cette année, jamais été donnée à l’élevage, Casago s’appuie déjà sur une production prometteuse. En France, une cinquantaine de poulains de l’étalon ont été enregistrés au SIRE et la base de données Horsetelex recense deux-cent-neuf descendants du gris.  

À neuf ans, Charlie La Loi, issu de la première génération de Casago, est le fer de lance de sa production. Sous la selle de Felipe Amaral, le petit-fils de Hors La Loi II très signé par son père s’est classé cinquième de son tout premier Grand Prix 3*, mi-avril sur la piste de Compiègne. Mais il n’est pas le seul à se démarquer, malgré une descendance encore confidentielle. 

Les planètes semblent s’aligner pour Casago, qui devient disponible en semence fraîche alors que ses produits s’affirment à l’international et en épreuves jeunes chevaux. Même si la qualité de sa semence est très bonne, Casago était jusqu’à présent peu disponible. Il aurait pu avoir trois ou quatre fois plus de produits ! Sa carrière sportive a toujours été l’objectif prioritaire pour ses propriétaires”, complète le directeur du GFE. “Sa génération la plus importante en France a cinq ans cette année et on voit plusieurs de ses poulains s’affirmer en concours jeunes chevaux. Nous avons notamment vu une très bonne jument nommée Cashmere Buclotte, issue d’une mère par Diamant de Semilly, née chez Francois Kiffert et montée par Alban Notteau en 2022 et 2023. François-Xavier Boudant a également récupéré Coolmore Beaufour, un cheval né chez Eric Levallois, qui a utilisé et utilise beaucoup Casago. Le haras de Clarbec a également une bonne jument de cinq ans qui s’appelle Jumanji GEM, et on peut également citer l’efficace Sakura vh Grotte Blaar, montée par Louisiane Chesnier, qui enchaine les sans faute sur le Cycle classique des cinq ans… Cet hiver, Kosovo de Hus a obtenu la troisième meilleure note de toutes les qualificatives étalons et a été approuvé. Le haras du Herrin s’en était porté acquéreur lors des ventes Fences quelques mois plus tôt. Les premiers poulains sont très plaisants et commencent à faire parler d’eux. Nous n’avions pas trop de doutes et ce que nous voyons nous le confirme. Et de conclure par quelques conseils de croisement : “Casago a un très beau modèle et est très signé Carthago. Il semble apporter beaucoup de souplesse, ainsi qu’un très bon équilibre. Je pense qu’il est préférable de lui adresser des juments avec un peu de cadre et qu’il faut éviter les juments trop petites.” Alors que la saison de monte bat son plein depuis plusieurs semaines, il n’est pas trop tard pour faire confiance à Casago.

À neuf ans, Charlie La Loi semble bien parti pour suivre les traces de son père, Casago. © Mélina Massias

Photo à la Une : Piergiorgio Bucci et Casago ont disputé plusieurs Grands Prix 5*, comme ici à Rome. © Sportfot