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Adieu Old Chap Tame, Nikka vd Bisschop et Dynastie de Beaufour changent de cavalière et d’autres actualités

Old chap tame
Sport vendredi 3 mai 2024 Mélina Massias

Old Chap Tame s’en est allé, tout comme l’olympique Sterrehof’s*Opium, tandis que deux chevaux ayant marqué la carrière et la vie de leurs cavaliers tirent leur révérence sportive. Ces dernières semaines ont également été marquées par la fin de collaboration entre la famille Rein et Beth Underhill, ainsi que l’arrivée de deux montures au sein du piquet de Rodrigo Pessoa. Retour sur six faits d’actualité. 

Partenaire de longue date d’Eugénie Angot, puis passé sous la selle d’Edwina Tops-Alexander avant de défendre l’Arabie-Saoudite, Old Chap Tame s’est éteint dans sa vingt-deuxième année. Stationné en Italie, au haras de la famille Coata, qui en était copropriétaire avec le haras de Circée, le Selle Français, né chez la famille Brohier, s’est envolé samedi 27 avril, d’une hernie du diaphragme. 

“Au revoir mon Chappie, mon camarade, mon formidable petit soldat. J’étais si heureuse que tu aies retrouvé la paix et le bonheur d’une paisible retraite depuis quelques années. Merci pour tout ce que tu as fait et apporté à nos côtés. Tu étais tellement beau, courageux, volontaire et gentil. J’espère que tu resteras longtemps au paradis des chevaux et pour l’éternité dans mon cœur”, a témoigné Eugénie Angot, en hommage à son ancien partenaire. Lancé en compétition en 2006 par Florian Duprey, puis passé aux rênes de Luca Biasini, Yoann Le Vot, Alexandre Saliba, Pénélope Leprevost, Stéphane Dufour, l’attachant alezan avait fini par rencontrer sa plus fidèle amazone à sept ans. Tous deux ont gravi les échelons, jusqu’à participer à la victoire de la France dans la Coupe des nations d’Aix-la-Chapelle, en 2012, aux côtés de Mylord Carthago, Nippon d’Elle et Lord de Theize, montés par Pénélope Leprevost, Roger-Yves Bost et Olivier Guillon. Classés dans plusieurs épreuves internationales, jusqu’en Grands Prix 5*, Old Chap Tame et Eugénie Angot ont vu leurs chemins se séparer à l’automne 2013. Aux côtés d’Edwina Tops-Alexander, le fils de Carthago et petit-fils de Quidam de Revel a continué à briller, prenant notamment la onzième place de la finale de la Coupe du monde de Lyon, en 2014. Passé sous bannière saoudienne en 2015, l’alezan a enregistré de nouvelles bonnes performances jusqu’au terme de sa carrière sportive, survenu en 2019

Old Chap Tame s'est révélé sous la selle d'Eugénie Angot. © Scoopdyga



À l’élevage, Old Chap Tame a laissé un peu moins de deux-cents produits. Son meilleur représentant n’est autre que le génial Calgary Tame, complice de Laura Kraut et très compétitif sur la scène internationale. Biblou du Perron et Dream du Mont ont également évolué à bon niveau, entre autres produits intéressants. “Nous apprenons avec tristesse la mort d’Old Chap Tame en Italie à l’âge de vingt-deux ans. C’est un cheval qui a tant donné pour le sport et nous laisse beaucoup de bons souvenirs ! Il a brillé en CSI 5* avec vingt-cinq victoires et classements à 1,60m, sous la selle de plusieurs cavaliers. [...] Côté production, de nombreux fils et filles d’Old Chap Tame s’illustrent en compétition. [...] Sa fille Ballerine Tame, poulinière au haras de Tamerville, semble être une très bonne reproductrice ayant déjà donné les très prometteurs Izarra Tame et Indigo Tame. La souche d’Old Chap Tame est très active au haras de Tamerville avec de nouveaux poulains tous les ans et surtout des représentants qui confirment en compétition comme Farah Tame, Frivole Tame, Fairway Tame, Farnèse Tame, Hirondelle Tame, Empreinte Tame, Boetie Tame... Merci pour tout Old Chap !”, ont écrit les équipes du haras sur leurs réseaux sociaux, dans un dernier hommage.

À vingt-deux ans, le fils de Carthago a poussé son dernier souffle. © Scoopdyga

Sterrehof’s Opium a poussé son dernier souffle

Septième des Jeux olympiques de Hong Kong en 2008 avec Marc Houtzager, Sterrehof’s*Opium, né Opium 12 chez la famille Haarlammert, a dû être endormi à vingt-huit ans. “Nous avons malheureusement dû dire adieu à Sterrehof’s Opium. Malgré son âge très respectable de vingt-huit ans, notre ancien étalon olympique était toujours en forme, et jusqu’au week-end dernier, rien ne laissait présager cette triste nouvelle. Un moment malheureux au pré a causé une blessure à Opium. Compte-tenu de son âge, celle-ci s‘est avérée si sérieuse que le laisser partir paisiblement était la meilleure décision que nous pouvions prendre”, ont fait savoir Ivo et Ellen Campagne, les propriétaires de l’étalon, le 15 avril. “Comme chacun sait, Opium a toujours occupé une place très spéciale dans nos cœurs. Il a été la base de notre partenariat avec Marc Houtzager et a été le fil conducteur de l’histoire du haras Sterrehof pendant dix-sept années. [...] Nous chérirons chaque souvenir de lui. [...] Opium, merci pour tout. Tu vas nous manquer.”

Outre son classement individuel aux Jeux olympiques de 2008, le fils de Polydor et petit-fils du Pur-Sang Bormio a offert à toute son équipe de nombreux grands moments de sport. Durant six années consécutives, le Westphalien a concouru à Aix-la-Chapelle, acquis plusieurs classements en Grands Prix et Coupes des nations, un championnat d’Europe, avant de conclure sa longue carrière sportive de la meilleure des manières, par un ultime classement dans une épreuve à 1,50m à Amsterdam, en janvier 2015, une semaine après s’être imposé dans une compétition de même auteur à Drachten. Peu plébiscité à l’élevage, Opium n’a laissé qu’une poignée de chevaux ayant concouru à 1,40 et 1,45m. Sa fille Ubiene a, en revanche, donné Hilton van de Breepoel (Contact vd Heffinck), classé jusqu’en Grand Prix 5* outre-Atlantique avec Brittni Raflowitz.  

Septième des Jeux olympiques de 2008, Sterrehof's*Opium a du être endormi. © Dirk Caremans / Hippo Foto

Fin de collaboration entre la famille Rein et Beth Underhill

Grâce, en partie, à la famille Rein Beth Underhill avait retrouvé le plus haut niveau avec brio, décrochant à la surprise quasi-générale le Grand Prix CSIO 5* de La Baule en 2021. Après presque trois ans d’une collaboration fructueuse, la cavalière et ses propriétaires ont décidé, “d’un commun accord”, d’emprunter des routes différentes. “Ce fut un véritable honneur de monter et de représenter le drapeau canadien grâce à de tels propriétaires. Merci à toute la famille Rein pour la compréhension et le respect que nous nous sommes portés durant notre collaboration. Leur soutien m’a permis de concourir sur la scène mondiale, à travers l’Europe et lors de deux échéances majeures. [...] Je suis particulièrement fière d’avoir contribué à la médaille d’argent de notre équipe lors des Jeux panaméricains de 2023, qui a qualifié le Canada pour les prochains Jeux olympiques. Bien que déçue de ne pas accompagner mes coéquipiers dans cette aventure, je me tourne vers l’avenir et de nouvelles occasions de soutenir et représenter l’équipe de saut d’obstacles canadienne”, a commenté l’amazone de soixante et un ans, qui avait retrouvé le plus haut niveau grâce notamment à Dieu Merci van T&L, plus vu en compétition depuis une blessure survenue sur la piste du CSIO 5* de Rome en 2022, ou encore Nikka vd Bisschop, jeune et généreuse fille d’Emerald van’t Ruytershof l’ayant accompagnée à Herning puis Santiago. 

Nikka vd Bisschop n'évolue plus avec Beth Underhill mais défend toujours l'Erable canadien. © Scoopdyga



Au rendez-vous des Jeux olympiques de Barcelone, en 1992, et d’autres grands championnats dans les années 90, Beth Underhill n’a plus évolué sur la scène internationale depuis début mars et une ultime sortie lors du CSIO 4* de Wellington. Si Nikka vd Bisschop a intégré l’écurie d’Erynn Ballard, qui peut plus que jamais croire en son rêve olympique, Dynastie de Beaufour et My Clementine, les deux autres montures sur lesquelles misait Beth Underhill, ont intégré l’effectif de Nina Mallevaey, qui a fait connaissance avec ses deux nouvelles complices en compétition en Europe le mois dernier. Brillante avec Valentin Besnard, la première a donc retrouvé le drapeau tricolore, un peu plus d’un an après sa vente, et avait déjà montré tout son potentiel pour atteindre le plus haut niveau. La seconde, une jument irlandaise par Obos Quality 004, présente d’excellentes qualités face au chronomètre et cumule déjà les classements à 1,45m du haut de ses neuf ans. 

Retour sous pavillon tricolore pour Dynastie de Beaufour, brillante sous la selle de Valentin Besnard avant d'être vendu il y a un peu plus d'un an à la famille Rein. © Scoopdyga

Rodrigo Pessoa s’équipe

Corrie 9 et Fusario d’Boissailles, né chez Pierre Eric Verdier et malheureusement déjà renommé Starman, ont récemment quitté la selle de Jana Wargers pour celle de Rodrigo Pessoa. Ces deux jeunes montures prometteuses, toutes deux âgées de neuf ans, ont été acquises par Artemis Farm, fidèle soutien de Rodrigo Pessoa. Alors que le Brésilien peut légitimement espérer une sélection pour les Jeux olympiques de Paris avec son excellent Major Tom, né Nielsdaka van de Rhamdiahoeve, Corrie 9 et Starman viennent étoffer son piquet.

La première est née chez la famille Merschformann, du croisement entre Comme Il Faut et Aida, une fille d’Arpeggio. Cette Westphalienne est la sœur utérine de Corpeggia (Cornado I), qui a évolué jusqu’à 1,60m avec Charlie Jacobs, et une propre soeur de Comme Convenu, adjugé le week-end dernier lors des ventes Fences organisée en parallèle du Printemps des sports équestres de Fontainebleau, au profit de Romain Dreyfus. Avec son ancienne cavalière allemande, qui assuré entièrement sa valorisation internationale, Corrie 9 s’est imposée jusqu’en Grand Prix 2* et s’est classée quatrième de sa deuxième épreuve à 1,50m, en février dernier lors du CSI 4* d’Opglabbeek, sa dernière sortie en date.

Pleine de potentiel, Corrie 9 a quitté les écuries Ashford Farm et le piquet de Jana Wargers. © Sportfot

Valorisé par Bertrand Bougault, puis Xavier et Jean Xhemal en France, Starman avait rejoint Ashford Farm en toute fin d’année dernière. En quelques parcours seulement, le hongre Selle Français par Ogrion des Champs et une fille du regretté Calido I a atteint le niveau 1,50m, en même temps que sa voisine d’écurie. Comme Corrie 9, Starman a donc traversé l’Atlantique. Là-bas, Rodrigo Pessoa devrait présenter ses deux nouveaux complices à l’occasion d’un CSI 3*, la semaine prochaine. Jana Wargers, elle, peut toujours compter sur Dorette, mais aussi sur son fidèle Limbridge, de retour aux affaires après six mois d'absence, et d'autres montures prometteuses.

Malheureusement déchu de son nom d'origine, Fusario d'Boissailles a également rejoint Rodrigo Pessoa. © Sportfot



Uno de Cerisy et Babel tirent leur révérence

À seize et dix-sept ans, Uno de Cerisy et Babel en ont officiellement terminé avec le sport. 

Associé à Edward Levy, Uno de Cerisy, Selle Français Originel né du mariage entre Open Up Semilly et Kaline de Cavilly, une fille de l’Anglo-arabe Siego, chez Gabrielle et Laurent Vincent, a défendu les couleurs de l’équipe de France avec réussite ces dernières années. Double sans-faute dans la Coupe des nations CSIO 5* de Dublin en 2022 et septième du Grand Prix, trois et septième de ceux des CSI 5* de Saint-Tropez en 2022 et Dinard en 2021 et vainqueur de deux épreuves à 1,55m au pied de la Dame de fer en 2021, le bai, neveu utérin de Venard de Cerisy, complice de Steve Guerdat, a obtenu un ISO de 172, avant de s’aligner au départ de son ultime parcours en janvier dernier, à Abou Dabi.

“C’est le cœur chargé d’émotion que je vous annonce la retraite sportive de notre exceptionnel Uno de Cerisy. J’ai passé quatre années merveilleuses à ses côtés. Il est le cheval le plus vaillant et généreux que je connaisse. Au-delà de l’incroyable sportif qu’il est et des sauts démesurés dont il avait le secret, Uno symbolise au mieux l’ami que peut devenir un cheval pour l’homme. Il n’était ni le plus souple, ni le plus simple, mais son cœur et son envie de faire plaisir allaient bien au-delà des limites qu’on aurait pu lui attribuer dans ses jeunes années. [...] Je tenais à remercier toutes les personnes qui ont œuvré à la success story d’Uno. Bien sûr toute l’équipe Showjump, son cavalier formateur Guillaume Blin-Lebreton, la famille Nogier qui m’a permis de croiser la route de cette superstar, et enfin Laurent Vincent, son éleveur, pour avoir fait naître ce fantastique cheval et pour son travail remarquable. Uno va désormais vivre une retraite bien méritée dans les prairies normandes. Ton œil brillant et ta fougue quotidienne vont nous manquer. Merci Uno”, a écrit Edward Levy sur ses réseaux sociaux, début avril. 

Le généreux Uno de Cerisy dit adieu au sport. © Scoopdyga

La dernière sortie internationale de Babel, fidèle partenaire de Patricio Pasquel, remontait quant à elle à janvier 2023. À l’occasion de l’étape du Longines Global Champions Tour de Mexico, l’alezan a dit au revoir à son public. Aux côtés de son cavalier mexicain, Babel, fils de Billy du Lys et Quimera, par High Flyer, a pris part aux Jeux équestres mondiaux de Tryon, aux Jeux panaméricains de Lima ainsi qu’aux championnats du monde Herning, en 2018, 2019 et 2022. Vainqueur de dix-huit épreuves internationales en solo, le duo avait notamment mis la main sur deux Grands Prix 5*, à Calgary en juin 2017 et Vancouver, deux ans plus tard. Toujours présent pour l’équipe mexicaine, le hongre a enregistré de nombreux très bons parcours pour son escouade. Babel, né au Mexique, champion national à cinq, six et sept ans et élevé par son cavalier de toujours, Patricio Pasquel, coulera une paisible retraite à ses côtés. 

Plus vu en compétition depuis janvier 2023, Babel, indissociable partenaire de Patricio Pasquel, a salué une dernière fois son public en avril, lors du Longines Global Champions Tour de Mexico. © Scoopdyga

Photo à la Une : Old Chap Tame et Eugénie Angot à Aix-la-Chapelle, où tous deux ont contribué à la victoire de la France dans la mythique Coupe des nations, en 2012. © Scoopdyga